Mon téléphone sonne. Une fois. Puis deux. Puis trois. Et j'arrête de compter.Je n'ai en aucun cas envie de raccrocher, ni même de savoir qui c'est. J'ai juste envie de rester là, dans mon lit, sous ma couette, bien au chaud et surtout loin de tous ces gens, de tous ces regards lourds, et de toute la cruauté que le monde extérieur me représente.
C'est ce que j'ai envie de faire mais cela semble impossible puisque, comme chaque jour, il faut que je me lève. Il faut que je parte au lycée. Il faut que je rencontre des gens et que je refais la même chose que tous les autres jours de l'année. Sourire et prétendre que tout va bien. Que je vais bien. Que je suis heureuse.
Je regarde autour de moi, commençant par ma table de chevet jusqu'à mon bureau et puis mon placard qui est totalement en désordre. Je finis par fixer mon regard sur le plafond.
Tous ces objets autour de moi me semblent extrêmement inutiles, parce que, dans cette chambre remplie de meubles, il y a un énorme vide. Un vide insupportable.
La porte s'ouvre à la seconde où je décide de me lever. Je sais d'avance qui rentrera.
Ma mère, cette femme qui est censée me connaître plus que tout au monde mais qui ne sait que ce qui se voit à l'oeil nu: la surface. Autrement dit, sa fille modèle, bonne élève, souriante.
À chaque fois que je la regarde, je me perds. Pensant à tout ce qu'elle a fait pour moi, ainsi que mon frère qui n'habite plus avec nous. Je pense à tous les sacrifices qu'elle a fait pour nous puis je me trouve dans la même conclusion : Elle ne me mérite pas. Elle ne mérite pas d'avoir une fille comme moi.
- Bonjour ma puce, le petit déjeuner est prêt je pars au boulot. Prend ta douche et habille-toi sans tarder. N'oublie pas de manger avant de sortir.
- D'accord maman..
- Je t'aime.
Sur ces mots, elle ferme la porte.
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Winter.
Teen Fiction" - À quoi ça sert d'en parler ? - Je peux te sauver. - Tu ne peux pas me sauver de moi-même. "