Chapitre 4

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Je n'avais jamais vu une telle merveille. La pièce que j'avais devant moi était si belle, que s'en était cruel. Munie en son centre d'un gigantesque tapis rose et d'un lit à baldaquin doré, elle était digne d'une princesse... soit tout l'inverse de moi. En y réfléchissant bien, je n'étais qu'une simple vampire, j'étais... morte.

Les rideaux roses fixés aux fenêtres descendaient jusque par terre. Une baie vitrée recouvrait le mur en face de moi, et les trois autres arboraient de nombreux cadres et miroirs aux bords dorés. Le sol, en bambou, s'accordait parfaitement à la décoration de la pièce. J'étais tellement stupéfaite par la créativité dont Esmé avait fait preuve pour moi, que je n'entendais ni ne sentais plus rien. J'étais tellement éblouie par la beauté de la... de MA chambre, que je n'ai remarqué la présence de l'humaine que lorsqu'elle s'est raclée la gorge. J'ai fait un bond en arrière, me heurtant au mur, et la brûlure est réapparue.

J'ai alors vu que son maître roux la suivait, sans doute pour la protéger de moi. Elle m'a saluée et m'a dit, avec un soupçon de jalousie dans la voix -que je n'aurais pas été capable de discerner pendant mon existence humaine- : "Tu es vraiment jolie tu sais, même pour une vampire". Je me suis alors regardée dans le miroir à côté de moi. Oui, elle avait raison, j'étais jolie. Mais je ne comprenais quand même pas pourquoi elle aurait été jalouse de moi... que pouvait-elle bien m'envier? Mon nouveau statut de vampire? La mort à laquelle je venais d'échapper de justesse? La mort de mon amour? Mes problèmes avec mes parents? Le fait que l'on m'aie menti et manipulée depuis le début, ou encore le fait que j'ai toujours été seule? De nouveau égarée dans mes pensées, j'ai oublié de lui répondre. Elle m'a donc interpellée :"Bree..?" Faisant abstraction à mes pensées et à la brûlure qui me rongeait, je lui ai répondu d'une petite voix "oui, oui, merci, c'est gentil" accompagné d'un sourire que j'espérais chaleureux.

J'ai jeté un nouveau coup d'œil à ma chambre, et me suis tournée vers Edward, qui tenais Bella par la main. C'est à ce moment que j'ai vraiment compris pourquoi ils acceptaient l'humaine parmi eux : le rouquin n'était pas son maître, mais bien son petit-ami.

L'appel du Sang : SuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant