Commen Vaincre Le Péché

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Par Charles Grandison Finney

Constamment, au cours de mon ministère, j'ai rencontré beaucoup de chrétiens dans un état misérable. Ils étaient esclaves du monde, de la chair ou du diable. Ce n'est certainement pas un état qui convient à un chrétien, car l'apôtre Paul a clairement dit : "Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce."

J'ai été attristé, tout au long de ma vie chrétienne, de voir tant de chrétiens vivre dans cet esclavage décrit dans le chapitre sept de l'Epître aux Romains. Ils pèchent, prennent la résolution de changer, et chutent à nouveau. Il est particulièrement triste, et même angoissant, de voir beaucoup de pasteurs et de conducteurs chrétiens donner des instructions complètement fausses sur la manière de vaincre le péché. Je regrette d'avoir à le dire, mais la plupart des conseils qui sont donnés sur ce sujet se résument à ceux-ci : "Examinez vos péchés en détail, prenez la résolution de ne plus pécher, et luttez contre vos péchés, dans la prière et le jeûne s'il le faut, jusqu'à ce que vous obteniez la victoire. Soyez fermement décidé à ne pas retomber dans le péché. Persistez dans cette attitude jusqu'à ce que vous ayez pris l'habitude d'obéir, et que vous ayez définitivement rompu avec vos anciennes habitudes pécheresses." Bien entendu, on ajoute généralement : "Dans ce combat, vous ne devez pas dépendre de vos propres forces, mais de l'aide de Dieu." Bref, l'enseignement qui est donné revient en général à dire ceci : la sanctification s'obtient par les �uvres, et non par la foi.

J'ai remarqué que le Dr Chalmers, dans ses conférences sur l'Epître aux Romains, affirme clairement que l'on obtient la justification par la foi, mais la sanctification par les �uvres. Il y a environ vingt-cinq ans, je crois, un éminent professeur de théologie de la Nouvelle Angleterre défendait la même doctrine. Au début de ma vie chrétienne, j'ai presque été induit en erreur par l'une des résolutions du Président Edwards, qui soutenait que lorsqu'il était tombé dans quelque péché, il revenait à sa source, puis combattait et priait de toutes ses forces jusqu'à ce qu'il ait obtenu la victoire sur ce péché. Une telle attitude dirige notre attention sur notre péché et sur sa source. Quand nous prenons des résolutions et que nous luttons de cette manière, nous gardons les yeux fixés sur le péché et nous les détournons complètement de Christ.

Il est important de dire ici que de tels efforts sont pires qu'inutiles. Ils aboutissent souvent à une séduction. Nous perdons de vue tout d'abord ce qui constitue réellement le péché, ensuite le seul moyen possible de l'éviter. On peut certes ainsi réprimer l'acte extérieur, mais nous ne touchons pas du tout à ce qui constitue réellement le péché. Le péché n'est pas un acte visible, mais quelque chose d'intérieur. Ce n'est pas un acte mettant en jeu nos muscles. Ce n'est pas une décision de notre volonté, qui fait agir nos muscles. Ce n'est pas un sentiment ou un désir involontaire. Le péché n'est rien d'autre qu'une préférence librement choisie, une décision volontaire de satisfaire un désir personnel. C'est cela qui est à l'origine de toutes les actions, intentions, et décisions qui en découlent, et que l'on appelle communément "péché."

Quelle résolution prendre contre cette religion de résolutions et d'efforts pour supprimer le péché et se sanctifier ?

"L'amour est l'accomplissement de la loi." Mais pouvons-nous produire de l'amour par une résolution ? Pouvons-nous éliminer l'égoïsme par une résolution ? Certainement pas ! Nous pouvons certes supprimer telle ou telle manifestation d'égoïsme, en prenant la résolution de ne plus faire ceci ou cela, ou en priant et en luttant. Nous pouvons adopter une forme extérieure d'obéissance, et nous forcer à obéir à la lettre des commandements de Dieu. Mais il est absurde de vouloir éliminer l'égoïsme de notre nature par une résolution ! De même, il est absurde de se forcer à obéir en esprit aux commandements de Dieu. On ne peut se forcer à aimer, comme la loi de Dieu l'exige. Beaucoup prétendent que le péché commence dans nos désirs. Soit. Mais pouvons-nous contrôler nos désirs par la force de nos résolutions ? Nous pouvons nous abstenir de satisfaire un désir particulier par la force d'une résolution. Nous pouvons faire mieux encore, et nous abstenir de satisfaire nos désirs dans notre vie extérieure. Mais cela ne nous remplit pas d'amour pour Dieu, car c'est cela la véritable obéissance. Nous pouvons devenir des ermites, nous emmurer dans une cellule, et crucifier tous nos désirs et nos appétits. Nous n'aurons réussi qu'à éviter certaines formes de péché, que nous serons parvenus à contrôler.

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