Vendredi

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Il avait connu Thomas il y a un peu plus de trois mois lors d'une soirée banale. Leurs échanges - tout aussi courtes que courtoises - ne les incitèrent pas à garder contact. Damien en avait même oublié le prénom de cet interlocuteur au regard si particulier, profond. Il ne conversait pas pour ne rien dire. Un détail qui n'avait pas échappé à Damien - le jeune homme l'avait observé du coin de l'oeil. Thomas était resté en recul, dans un coin, un verre dans la main, le regard sur chacune des personnes présentes sans pour autant entamer la conversation.

Les semaines séparant cette première rencontre à la seconde, Damien les passa à suivre le cours de sa vie sans réelle certitude sur son futur. Il en était arrivé à ce point où il ne savait pas ce qu'il voulait faire - sur la continuité. Rien ne semblait lui faire plaisir - si ce n'est un bon casse croûte de charcuterie avant chaque repas, même au petit-déjeuner.

L'incertitude dans laquelle il se trouvait l'empêcher de dormir. Il passait la plupart de ses nuits blanches sur des jeux sans structures qui n'étaient là que pour passer le temps.

Il n'était pas dans sa personnalité à Damien de sortir - peut-être qu'à cette époque, il préférait traîner seul. C'est pourquoi il fut bien indécis à la seconde invitation. La précédente soirée n'avait pas été des plus fabuleuse. Il l'avait quitté tôt sans vraiment l'apprécier. « Tu viens à la soirée ce soir, non ?  » Damien, accoudé à la fenêtre de sa chambre, observa les quelques oiseaux qui venaient s'abreuver dans la piscine. « Tu ne me donnes pas le choix, dit-il.

- Et reste pour le week-end, ça serait plutôt cool. On va profiter du jacuzzi. Mes parents l'ont installé il y a deux semaines, une pure merveille. a peut être une bonne technique de drague !  » Damien grimaça à ces derniers mots et soupira - il n'était pas intéressé. Cependant, il finit par répondre à l'invitation. Il ressentait le besoin de s'éloigner un peu et changer de paysage et bien que la soirée se déroulait dans quelques heures, il prit un billet pour rejoindre la capitale.

A son arrivée, il ne fut pas surpris de voir déjà quelques personnes présentes chez son ami. Certains avaient laissé leur sac de couchage dans le hall tandis qu'ils buvaient déjà des bières dans le salon.

La maison était grande. Bien trop grande pour seulement les trois membres que comptaient la famille. Elle possédait un jardin avec piscine et une extension qui servait de chambre d'amis.

Damien s'y rendit sans même se présenter à toutes les personnes présentes - il voulait éviter ce genre de contact forcé. De toute façon, il viendrait à oublier les prénoms au cours de la soirée.

Il ouvrit la porte et s'engagea dans un petit couloir qui menait directement à la chambre. Cette jonction ne possédait que le stricte nécessaire : une salle de bain avec toilettes, un lit bien cozy et une télévision.. Mais Damien n'y prêta attention que quelques secondes avant de jeter son sac au sol et à s'avachir sur le lit.

Le voyage avait été long et éreintant pour le jeune homme qui commençait déjà à partir dans un sommeil léger. S'il devait dormir ce soir, il espérait qu'il en soit vraiment ainsi et que personne ne viendrait le déranger.

Le silence s'installa dans la pièce si bien qu'il prit conscience de la migraine qui frappait dans son crâne. Des tambours qu'il voulait chasser, mais il lui était trop difficile de se relever pour attraper une aspirine dans son sac.

Il se laissa alors bercer par les bras de Morphée sans se débattre. Couché sur le vente, bientôt une lourde respiration, preuve de son épuisement, en sortit. Puis elle se stoppa quand une main se posa sur son épaule. Elle semblait délicate et incertaine. Une hésitation au touché. « Hey !  » Damien aurait voulu ouvrir les yeux , mais il en était incapable. Le chuchotement vint caresser son oreille. Pour une raison qui lui était inconnu, il se sentait bien. Les nuits blanches qu'il avait accumulées avaient eu raison de lui. « Hey... tu ne peux pas dormir ici.  » Un souffle vint danser sur sa joue, la voix semblait plus dure et pourtant, la prise à son épaule ne se fit pas plus insistante. Il tenta d'articuler un mot, une phrase, n'importe quoi afin de lui répondre - mais rien ne se fit.

C'est alors qu'il sentit qu'on lui retirait les chaussures avant que le matelas ne vient à s'affaisser à ses côtés. L'instant d'après, le silence s'installa à nouveau dans la pièce et une sérénité prit place dans l'esprit de Damien.

Dans la nuit, il se réveilla. Pour une fois depuis bien longtemps, il se sentit reposé. Apaisé. Pris dans une douce étreinte, son regard alla vers le bas pour constater des bras l'étreignant. Il voulut se dégager, mais la prise se fit plus forte. Après de longues minutes durant lesquelles Damien se mit à contempler le mur face à lui, il posa sa main sur l'une de celle qui était posée sur son ventre afin de l'écarter. Mais bientôt, dans cette pièce plongée dans l'obscurité, des sanglots se firent entendre derrière lui.

***

Bonjour.

Si vous passez par là, j'espère que la lecture de cette histoire vous plaira. Elle est venue à moi lors d'une nuit blanche bien productive.

See ya,

Alinae

Disclaimer : Ceci est une oeuvre fiction bien qu'elle prenne les identités de Laink et Terracid dans sa narration. Ils sont utilisés ici comme simples personnages.

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