Week end

Samedi

Aupetit matin, des oiseaux vinrent chanter à la fenêtre. Damiensoupira de plaisir. Il était habillé, seules ses chaussurestraînaient sur le sol. L'agréable sensation d'avoir dormilongtemps lui avait ôté la tension qui pesait sur ses épaules. Ils'étira, doucement, avec un plaisir nouveau. Puis il se mit sur ledos, observant quelques secondes le plafond laiteux. Son regard seperdit vers la droite - là, à ses côtés, allongé sur le ventre,la tête enfoui dans un coussin, un garçon – d'à peu près sonâge pensa-t-il - dormait encore. Damien cessa de bouger - il ne sutdire s'il était surpris de se retrouver dans ce genre de situationou de ne plus se rappeler de la veille. Pourtant, il n'avait pas bu.Même pas une goutte d'alcool. Il s'était juste littéralementécroulé de fatigue - néanmoins, quelques fragments de la nuit luirevint quand il se redressa. Le lit grinça sous son poids sans pourautant réveillé son camarade.

Cedernier ne lui était pas inconnu, mais il n'arrivait pas à sesouvenir d'où il le connaissait. Damien se hissa hors du lit, remitses chaussures.

«Hey... »Damien tressaillit et se retourna. Le jeune homme présent dans lelit le regardait à présent. Il avait de petits yeux, mais d'uneprofondeur qui fit frissonner le plus grand. «Salut. »Celui encore couchait se frotta le visage avant de s'asseoir sur lerebord du lit. Ses cheveux semblaient combattre la gravité si bienque Damien en sourit. Qui pouvait encore négliger autant sescheveux...portait-il une perruque ? Toutes ces questions luivenaient et au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient, ilétait comme subjugué par celui présent dans la pièce. «Il est quelle heure ? »Sa voix était encore endormie. Damien chercha du regard son sac danslequel devait se trouver son téléphone. Il s'en empara et l'écranl'éblouit. «Il est 9h30

- Et merde...on a vraiment dormi toute la nuit ? » Damien se contenta d'acquiescer. « Je...je n'ai pas réussi à te réveiller puis, je crois que je me suis endormi. Je ne sais plus trop...

- C'est pas grave, coupa Damien. Je...je ne t'en veux pas. » Il n'attendit pas de réponse et fit face au garçon en tendant sa main. « Commençons par faire meilleure connaissance : je m'appelle Damien. » La réponse ne se fait pas attendre « Je suis Thomas. »

Unsourire complice naquit sur les lèvres de Damien avant de proposerun café que Thomas ne refusa pas.

Ilsquittèrent alors la chambre pour se rendre dans la cuisine de lamaison principale. Tout le monde semblait encore dormir. Un silencepesait dans la maison – des verres jonchaient le sol, les tables.

Damienprépara le café en sifflotant un air qui lui venait en tête tandisque Thomas s'installa à la table de la cuisine. Son regard étaitrivé sur sa nouvelle connaissance - il était grand. Bien plus grandque lui. Et beau. Vraiment très beau. Il avait des cheveux châtainen bataille et des yeux d'une couleur unique. Ils étaient bleu, maisce genre de bleu indéfinissable qui n'appartenait qu'à lui. Sesyeux étaient parfaits. Tout comme le reste de son visage, seslèvres, ses pommettes, son nez, sa mâchoire et plus encore.

Damiensentit le regard insistant de son ami et se retourna. Thomas étaitlà, en train de le regardant avec une insistance profonde qui luiétait propre. Damien avait très vite compris qu'on parlait peu avecce genre de personne - tout était tellement lisible dans un simpleregard.

Iln'oscilla point et fit glisser la tasse devant son camarade qui leremercia d'un mouvement de tête. «Si ça te dit, on peut aller se baladervu que personne n'est réveiller. Marcher dehors te va ? »

Levisage de Thomas s'illumina d'un large sourire révélant une beautéinnocente derrière ses traits fins. «Donc ton truc, c'est marcher ?