Fall in Love #2 - Fall in love at first sight

Chapitre 1 - Flash-back

New York,

Début janvier

Le dixième jour de cette nouvelle année est le meilleur jour et le pire jour de ma vie à la fois. Je ne le pensais pas non plus, mais c'est possible. C'est le meilleur, parce que c'est mon anniversaire. J'ai vingt-cinq ans. Ma fête d'anniversaire était mémorable grâce à mes amis. Mais c'est aussi la pire journée parce que j'ai fait quelque chose de très stupide, et je le regrette tellement à présent.

Pourquoi l'ai-je fait ? Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Mais ce dont je suis sûre, c'est que plus jamais, jamais, ça ne se reproduira. Je m'en fais la promesse, même si je sais déjà qu'elle va être dure à tenir.

Mes mains tremblent encore et j'ai du mal à poser un pied devant l'autre dans la rue qui s'étend face à moi. Rentrer à mon appartement, c'est la seule pensée cohérente que j'arrive à tirer de la tornade qui fait rage dans ma tête. J'y serai en sécurité et je pourrai réfléchir plus calmement. Pour l'instant, je bloque toutes mes pensées et mets un pied devant l'autre comme un robot.

Je monte dans le premier taxi qui s'arrête et lui indique mon adresse. Il file dans la nuit et je me perds dans la contemplation des lumières de la ville qui défilent devant mes yeux sans vraiment les voir, car ce sont des bribes de souvenir de cette soirée particulièrement mouvementée qui resurgissent.

Son odeur... Sa peau...

Je me secoue la tête en remarquant mon arrivée à mon appartement. Ashley, ma colocataire, doit déjà être couchée. Après tous les verres qu'elle a bus ce soir, ce n'est pas étonnant. Je rentre en vitesse et me faufile sans bruit dans ma chambre. Ce n'est vraiment pas le moment de la réveiller, sinon elle risque de voir mon état désastreux et ne me laissera pas m'en tirer sans explications. Explications que je serai incapable de lui fournir, car je ne sais même pas moi-même quoi penser de toute cette situation.

Ashley est ma colocataire depuis bientôt deux mois, plus exactement depuis le départ de Laurel, mon ancienne colocataire, partie vivre avec son copain. Deux mois de colocation m'ont suffi à comprendre comment elle fonctionne. Elle insiste jusqu'à ce qu'elle obtienne ce qu'elle veut et ne lâche pas le morceau. C'est son caractère, en général, ça ne me dérange pas, puisque je lui ressemble un peu, mais dans l'immédiat, je n'ai pas envie de me confronter à elle.

Je lance ma robe au pied du lit avec le reste de mes affaires et trouve mon pyjama dans les draps défaits de mon lit. Mes gestes sont mécaniques, je ne pense à rien si ce n'est à la prochaine chose que je dois faire. C'est plus simple de cette façon, ça m'empêche de réfléchir. Mais mon plan tombe à l'eau lorsque je ne trouve plus rien pour m'occuper, assise dans mon lit à fixer le bazar qui envahit ma chambre.

Je ne suis pas très organisée et méticuleuse, presque maniaque, comme mon amie Laurel. Ça a toujours été le joyeux désordre dans ma chambre — et dans ma vie. Pour l'instant, je n'ai jamais eu à m'en plaindre, je retrouve toujours ce que je cherche même si ça me prend une dizaine de minutes. J'ai un minimum d'organisation, bien sûr, mais j'aime bien découvrir des surprises sous une pile d'autres choses après l'y avoir abandonné plusieurs mois auparavant. L'autre jour, par exemple, j'ai retrouvé une photo datant du jour de mon déménagement avec Laurel, ici, à New York. C'était il y a six mois. Que de bons souvenirs datent de cette époque.

En général, je vis au jour le jour, je n'aime pas quand tout est prévisible. Et une chose est sûre, on peut dire que ce soir j'ai été servie en surprises et événements inattendus.