Chapitre 1

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Je n'avais jamais vu la lumière du jour qu'à travers une fenêtre et dans cette « famille d'accueil » j'étais comme une domestique. Mes parents étaient décédés il y a environ 17 ans dans un accident de voiture je n'avais alors qu'un an et ces gens avaient accepté de devenir mes tuteurs légaux - enfin c'est ce qu'ils disaient mais moi je savais qu'ils n'avaient pas eu le choix car ils étaient ma seule famille même si je ne les considérais pas comme tel.

Effectivement Claire Rich était ma tante, cette femme était ma tante. Nous ne nous ressemblions absolument pas, pas de ressemblance physique ni de ressemblance morale. Au début cette femme qui m'apparaissait comme une inconnue me regardait avec dégoût et puis ensuite tout changea, les jumelles naquirent et elle ne me prêta plus aucune attention, je trouvais cela mieux ainsi de toute façon. Les jumelles étaient très spéciales... L'une était blonde et se nommait Margaux, l'autre était brune et se nommait Zoé ; cela se voyait, elles étaient fausses jumelles. Elles différaient physiquement mais leurs caractères étaient les mêmes ; elles avaient beaucoup de points en commun, les premiers que l'on discernait étaient qu'elles étaient aussi belles que leur mère grande et fine comme l'imposait sa profession de mannequin professionnel. Elles avaient toutes les deux des yeux noirs perçants emplis de méchanceté : c'était vraiment deux petites pestes. Claire et Philippe étaient ravis. Philippe, lui, était tout le contraire de sa femme il était petit et un peu enrobé. Il était riche et très très timide. Philippe était aussi gentil que muet ainsi il ne contredisait jamais ma tante.

De la fenêtre de ma chambre, j'avais une vue imprenable sur la tour Eiffel. Paris était majestueux, avec ses grands parcs naturels et ses parterres de fleurs colorés, enfin c'est ce que je voyais mais je savais que Paris était beaucoup plus grand que ce que se dessinait dans le cadre de ma fenêtre. Nous étions dans le quartier chic, là où il n'existait que des manoirs tous plus somptueux les uns que les autres. Tous les riches se concentrait dans ce quartier, les parcs étaient réservés à ses habitants. Cette ville était encore plus belle lorsqu'il faisait nuit, tous étaient illuminé en commençant par la tour Eiffel. Je pouvais rester des heures et des heures devant ce spectacle fabuleux. Le quatorze juillet nous avions eu le droit au feu d'artifice, ce qui rendait cette ville encore plus belle qu'elle ne l'est déjà.

Je me détournai de la fenêtre de ma chambre avec un soupir et m'habillai en vitesse d'un pull bleu-gris et d'un jean offert par mes cousines qui le détestaient, ce n'était pas si grave, moi je l'aimais bien. Je me lavai la figure au robinet de ma chambre et me regardai dans le petit miroir accroché au mur, au-dessus du lavabo. Je m'étais fait un chignon avec mes cheveux noir dont quelques mèches rebelles s'échappaient : Quelle horreur ces cheveux ! Ils n'étaient pas si long que cela, ils m'arrivaient au niveau de la poitrine mais ils étaient si épais que pour les brosser c'était vraiment la catastrophe. En plus il était si noir que ...

Je fus sorti violemment de mes pensées lorsque quelqu'un cria :

« Camille, lève-toi immédiatement !

Ma tante n'avait pas crié très fort mais j'avais tout de même entendu. Sa voix était douce et mielleuse avec tout le monde mais avec moi, elle devenait dure et méprisante. Je mis étais habituée au fil des années. Mes cousines dormaient et si elles les réveillaient, elle m'en tiendrait pour responsable. Heureusement qu'elles avaient un sommeil de plomb ces deux-là.

- Oui tante Claire. » dis-je sans enthousiasme comme à mon habitude lorsque ma tante s'adressait à moi.

J'embrassai du regard ma chambre une dernière fois puis partis en direction de la cuisine.

Je l'aimais bien ma chambre, elle était très accueillante même si mes hôtes ne voyaient pas ma chambre de la même façon que moi. Il y avait un lit avec une couette et un oreiller blanc, un vieux bureau en bois, un évier derrière le paravent ornemental rose venu de chine mais que ma tante et mon oncle trouvaient affreux (enfin surtout ma tante) et une bibliothèque pleine à craquer. C'est elle que je préférais, ma bibliothèque, j'adorais lire même si cette famille ne lisait pas, enfin je soupçonnais Philippe de lire dans le dos de ma tante car un jour j'avais retrouvé le livre « voyage au centre de la terre » de Jules Verne ouvert sur mon bureau avec un petit poil de sa moustache brune ; je ne l'avais pas fait remarquer. Si ma tante et mes cousines étaient montées je les aurai faites déguerpir ( nan, j'aurais pas osé) mais mon oncle ça ne me dérangeait pas. Il n'avait vraiment pas de chance d'être tombé sur ma tante. J'arrivais à me demander comment il avait pu se marier avec ELLE ? Peut-être est-ce le charme de cette femme ou alors sa voix douce et mielleuse ? Je n'en avais aucune idée !

Camille CatsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant