Déchéance

Chapitre 1- Secret

Une douce mélancolie se mariant à la belle morosité de ce village d'un calme pouvant nous rendre sourd. Les nuages, ces moutons volant, pleuraient soudainement, leurs larmes rappellent tristement que la vie, peu importe qui elle est, n'est jamais très joyeuse. Ce jour-là, si un couple venait à se marier, on pourrait dire;

"Mariage pluvieux, mariage heureux !"

Mais qui y croit encore de nos jours ? Même le plus heureux de couple finira toujours brisé par Mort. À quoi cela sert de faire confiance à Amour ? Il offre un bref aperçu et son acolyte vient tout reprendre par la suite. L'amour n'est rien d'autre qu'un stupide leurre, mais tout le monde se fait piéger tôt ou tard et en payent souvent le prix fort. De la peine et des larmes, les sanglots et cette douleur qui déforme les visages. Quel sorte de monstre se nourrit de la peine ? Vie. Oui, c'est Vie. Vie se marie parfaitement avec les autres, sauf Joie. Joie n'est qu'une légende, elle n'apparaît que dans les histoires pour enfants, ces mêmes comptines qu'Espoir se sert pour que l'on continue de croire en lui. Mais à jamais, ce ridicule carrousel continuera de tourner, encore et encore, sans fin, sans un moment de répit. Et quand bien même Joie voudrait monter dessus, elle sera déjà envoyée plus loin et finira aussi souillé que l'âme des plus grands malades que la terre ait engendré.

La route est encore longue pour atteindre le repos éternel, il reste tant d'aventure, de quêtes et de réussites. Mais, rester bloqué dans un village miteux est une erreur, une affreuse erreur. Ils se connaissent tous, ils s'aiment tous, mais tout cet amour cache le plus grand mensonge. La plus grande honte de l'humanité. Leur vrai visage est si bien dissimulé derrière ces masques dorés. Ils mentent tous, ils ont tous peur que de nouveau malheur touche le village.
Le vent hurle sa douleur, hurle sa peine comme cette étrange personne dans cette chambre où le bois est usé par l'humidité et où l'ambiance insalubre donne des sueurs froides, fait peur dans le dos. Une seule et unique fenêtre qui ne laisse qu'apparaître les rayons du soleil en passant sur la beauté du ciel cotonneux et pleurant. Dans cette chambre, un seul et unique lit calé dans un coin de la chambre et sur le sol usé par le temps, des fragments de verre brisés étant autrefois des miroirs. A côté d'une vieille chaise ne semblant pas être des plus confortables, il y a plusieurs livres entassés les uns sur les autres, des vieux livres à la couverture cuivré et aux couleurs fades.

L'étrange prit un morceau de miroir entre ses frêles mains endoloris. Levant la tête vers son soi-même étant reflétée par la surface, elle semblait s'admirer pendant un long instant. Une longue chevelure d'un blanchâtre qui aurait pu être immaculé si elle prenait soin de cette dernière. Ses yeux sont d'une couleur indescriptible, un mélange de feuille rousse en automne ainsi que le coucher du soleil ? Mais ce ne sont pas les plus beaux du monde, loin de là. Ils sont d'une peine plus grande que l'univers elle-même et son expression, ses lèvres gercées aspirent et expirent doucement cet air fétide, soulevant doucement sa poitrine qui ne semble pas être des plus généreuses. Les jeunes femmes parfaites n'existent que dans les contes, les jeunes femmes finissant avec leur prince charmant aussi.

"Regardez-ça !
-Des voyageurs ?! Ici ?!
-C'est impossible !"
Pourquoi une soudaine agitation ? De peur, la bête blanche fit tomber ce vieux morceaux de miroirs qui, sous le choc, se brise. Affolée et déboussolée à la fois, elle hésite, observer ce qu'il se passe par sa fenêtre ou directement sortir ? Elle marche donc dans sa chambre, marchant ainsi sur les bouts de verres éparpillés un peu partout, la douleur déforme les traits de son visage et quelques gémissements lui échappe, mais elle semble connaître cette douleur.
"Ils viennent faire quoi à votre avis ?
-Regardez ! Ils ont une grosse charrette !
-Mais pourquoi passer par ici ? Ce n'est pas une route pour les marchands par ici !
-Peut-être à cause des voleurs ?"
Ces paroles résonnent dans sa tête, quelque chose de précieux serait dans leur charrette ? Elle veut voir ça de plus près.