Lettre d'un père à son fils.

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Hermione retenait difficilement ses sanglots. Ron avait beau la soutenir, autant physiquement que moralement, la sorcière ne parvenait pas à empêcher ses yeux de pleurer. Harry la regardait du coin de l'oeil, un sourire au coin des lèvres. Elle n'avait pas changé malgré les dix-neuf années qui séparaient leur rencontre. Elle restait toujours aussi belle, sensible et intelligente. Sa femme, Ginny, prit délicatement sa main dans la sienne quand le Poudlard Express cracha une épaisse fumée blanche. Un contrôleur faisait de grands gestes aux parents et amis restés sur le quais pour les faire reculer et éviter un quelconque accident. Mais personne ne semblait le voir. Pas même Hermione, Ginny, Ron ou Harry. Tous gardaient les yeux rivés sur leurs enfants. Albus et Rose avaient trouvé une place dans un compartiment d'où ils pouvaient faire de grandes gestes à leurs parents en guise d'au-revoir.

Le Poudlard Express quitta la gare. Alors Albus s'enfonça un peu plus dans son siège, songeant à sa future maison. Il craignait d'aller à Serpentard. Oncle Ronald lui avait raconté d'horribles histoires sur les élèves de la maison verte : tous étaient lâches, idiots, cruels. Ces histoires avaient souvent comme personnage principal un certain Drago Malfoy...

Dans le compartiment, l'ambiance était pesante. Albus n'était pas le seul à songer aux maisons. Rose espérait également aller à Gryffondor, comme ses parents. « Papa serait si fier d'apprendre que je suis une Rouge et Or ! Il pourrait raconter cela à mamie et papy Weasley ! » songea la jeune rouquine en regardant le paysage défiler à travers la vitre. Elle finit par s'endormir.

Albus sursauta en pensant qu'il n'avait pas emporté son carnet de notes. Il lui fallait son carnet de notes : c'était un cadeau de sa mère pour sa rentrée à Poudlard. Elle lui avait offert pour qu'il puisse y noter toutes ces interrogations, ces réflexions. Une sorte de journal intime. Rapidement, mais sans faire de bruit, il se mit sur la pointe des pieds pour pouvoir atteindre sa valise. Cette dernière -aussi énorme fut-elle car Ginny y avait fourré bon nombre de vêtements- tomba lourdement sur l'enfant qui émit un petit gémissement de douleur. Il releva le regard vers sa cousine qui dormait toujours. Le bruit ne l'avait pas réveillé. Sans doute avait-elle hérité du sommeil lourd de son père. Se relevant doucement, Albus ouvrit sa valise et se mit à fouiller. Il finit par trouver l'objet de ses inquiétudes sous l'énorme pull tricoté par sa grande-mère. Albus allait ranger le carnet dans sa valise quand une enveloppe en tomba. Il la prit entre ses doigts, examinant la lourde écriture qu'il reconnut comme étant celle de son père. Sans se soucier d'être assis à même le sol, ses affaires éparpillés autour de lui, le jeune Potter se mit à la lire.

«  Albus,

Je ne pouvais pas te laisser partir pour Poudlard sans t'écrire cette lettre. Tu pars actuellement pour un long voyage qui durera sept années. Et ces sept années seront les plus belles années de ton existence mon fils. Tu y feras de belles rencontres, en amitié comme en amour. Mais surtout tu apprendras à devenir un sorcier talentueux (ne doute jamais de tes aptitudes mon fils).

Je sais que beaucoup vont nous comparer, nous mettre en compétition pour voir qui était le meilleur élève en potions ou même en D.C.F.M. Ne prends pas en compte ces comparaisons Albus. Ne vis pas dans l'ombre de ton vieux père. Sois-toi même, sois Albus Severus Potter et non une copie de Harry Potter. Laisse les gens parler et te comparer. Tu as le droit de rater, de chuter. Mais relèves-toi toujours. Ne laisse à personne le plaisir de te mettre à terre. Tu sais, lors de notre première année, ta mère, oncle Ronald, tante Hermione et moi-même avons de nombreuses fois échoué. Je pense que ta mère et ta tante se sont fait un plaisir de te raconter les catastrophes causées par Neville Londubas -aujourd'hui professeur en botanique à Poudlard donc sois gentil et ne lui rappelle pas ces mauvais souvenirs s'il te plaît- ou les sorts ratés d'oncle Ronald. Ton oncle a craché des limaces pendant de nombreuses heures à cause de ses sorts ratés et pourtant, il a réussit à séduire ta tante.

Je sais également que la répartition dans les quatre maisons t'inquiète. Tu crains d'aller à Serpentard après les histoires qu'oncle Ronald t'a raconté. Mais ne crois pas ces histoires. Ton oncle a toujours été très doué pour exagéré certaines histoires, notamment celles concernant Drago Malfoy (ton oncle n'a jamais supporté Drago car, je dois l'avouer, il a mené la vie dure à ta tante pendant nos années Poudlard). Certains Serpentards étaient dignes d'aller à Gryffondor, Severus Rogue notamment. La maison ne fait pas le sorcier Albus, retiens cela. Je t'ai souvent parlé de Dumbledore -l'homme à qui tu dois ton prénom. Aujourd'hui j'aimerai t'écrire une phrase qu'il m'a dit autrefois alors que j'étais en deuxième année : « Ce sont nos choix, Harry, qui montrent ce que nous sommes vraiment. ». N'oublie jamais cela. Être à Serpentard ne fera pas de toi un mauvais sorcier comme il fit de Tom Jédusor le futur Voldemort. N'oublie pas non plus que le Choixpeau magique prend en compte nos désirs. Tu n'auras qu'à penser très fort à Gryffondor et il t'y enverra.

Ta mère et moi sommes fiers de toi Albus.

N'oublie pas de nous écrire dès que tu le pourras (ta mère ne te pardonnerait pas si tu n'envoyais pas au moins deux lettres par mois). Nous nous reverrons à Noël, que nous passerons au Terrier avec toute la famille (ta grand-mère a insisté pour que tout le monde se réunisse).

Je te laisse ici Albus. Ne crains pas Poudlard. Vois cette école comme une amie, un refuge sûr.

Je t'embrasse,

Papa ».

Albus replia délicatement le papier qu'il mit dans le poche de sa chemise, tout près de son cœur. Ces quelques mots, parfois maladroits, lui étaient si réconfortants. Non, maintenant il ne doutait plus. Il n'avait plus peur. Serpentard, Gryffondor, Poufouffle ou même Serdaigle peu lui importait. Il serait heureux dans n'importe quelle maison.

19 Y E A R S L A T E RWhere stories live. Discover now