12. Cioran ou je suis poursuivis par une psychopathe.

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La tête ébouriffée de Selma déboula en trombe dans la pièce et le corps qui suivit se jeta dans mes bras.
Raah ! mais ce n'était pas possible : voulaient-ils tous ma mort ?!
Une autre personne arriva, et celle dernière avait l'air beaucoup moins sympathique. Peut être était ce la façon qu'elle avait de se tenir si droit dans sa tenue de femme d'affaire, chignon serré et talons de plus de dix centimètres compris, ou alors le fouet qu'elle tenait fermement dans sa main, mais elle me fit peur. Elle me pointa du doigt et cria :

- Toi ! Tu as déjà sécher deux de mes cours alors prépare toi à MORFLER !

Elle remonta ses lunettes sur son nez et fit claquer son arme près de mon lit. Je déglutis difficilement. L'échiquier, qui avait été renversé par Selma, réunit toutes ses pièces et disparus (je crus avoir aperçus un éclat désolé dans les yeux d'un des chevalier blanc, Morkas sans doute).

Prudence se releva prudemment (vous remarquerez le jeu de mot foireux) et Max en fit de même. Ils prirent chacun un bras de mon amie aux cheveux en bataille et la traînèrent en dehors de la salle, me laissant seule avec la femme.

Je vis le fouet arriver sur moi et je mis mon coussin en bouclier. Mais c'est qu'elle veut vraiment me tuer ! Le nuage de plume que cela provoqua me permit de me lever et de faire quelque pas. Mon doooooos ! Le fouet fusa de nouveau et me griffa le bras.

- Aaïïeuuuuh ! Protestais je.

J'ouvrais la fenêtre et l'enjembais non sans mal, et la prof me suivit. On pourrait penser qu'avec ses échasses et sa jupe crayon elle galèrerait (en tout cas plus que moi) mais elle sauta par dessus comme si de rien n'était.
Je me mis à courir comme une dératée, (même si j'étais pieds nus) et j'entendis le "clac-clac" de ses chaussures derrière moi. Les gens autour devaient voir ça : une fille aux cheveux violets, qui courait en levant les bras au ciel et qui criait « AAAAAAAAHHHHH !!!!» et derrière, une femme qui faisait claquer son fouet et qui riait comme une sorcière de conte de fées. De quoi en traumatisé plusieurs...

La foule autour de nous ce scinda en deux, et seul un garçon de mon âge resta au plein milieu, visiblement long à la détente... Il me regarda arriver et je lui fit un croche-pied pour pouvoir passer (en lui marchant dessus, certes mais c'était une question de vie ou de mort), je le plains un peu parce que l'enseignante passa juste après moi. Il va avoir des marques pendant longtemps le gars. Enfin, quelqu'un se décida à l'arrêter.

- M'sieur Erneeeessttt ! M'écriai je en allant me cacher derrière lui. Y a la dame qui m'agresse !

Il soupira et gronda la jeune femme :

- Ludmilla, voyons, arrête de terroriser tes élèves !

- Ils n'ont qu'à être présent en cours ! Répliqua-t-elle sèchement.

- Elle est BLESSÉE, elle ne peut pas venir ! Contra M. Ernest en relevant d'un geste brusque le garçon tombé à terre. Et toi Cioran, accompagne ta camarade à l'infirmerie, tu as autant besoin de soins qu'elle visiblement...

La tapette (j'dis ça mais je vaux pas mieux) acquiesça vigoureusement de la tête et m'attrapa le bras pour me traîner, littéralement vers cet endroit maudit.

OK, quand j'me fait pas maltraiter par l'un, c'est l'autre qui prend le relai. La joie.

Le garçon tira un peu trop sur le creux de mon coude et me fit tomber.

Coïncidence ? Je ne crois pas.

Je me retrouvais soudain en tête à tête avec un caillou en forme de chaussette. Oh. Le sol... Ça faisait longtemps...

- Euuuh ça va ? Me demanda le jeune homme.

- Oui nickel. Lui répondis-je en levant mon pousse en l'air.

Il eu un air peu convaincu, avant de crier :

- Aaah, mais tu saignes ! Il souleva un pan de ma tunique et repris. Mais quelle horreur ! Il faut te soigner !

Il retroussa ses manches, et entreprit de me porter.... Sans résultat. Il me tourna le dos quelques instants, ce qui me laissa voir des tâches écarlates sur son t-shirt vert sapin.

- Aaah mais toi aussi tu saignes !

- Quoi ?!

- Attend, j'vais te porter.

Et c'est pleine de détermination que j'essayais tant bien que mal de le soulever du sol...malheureusement, sans plus de succès.

- Allons voir M. Ernest ! Je suis sûre que, lui, pourra nous aider !

- Oui !

Nous nous éloignâmes clopin-clopant. Malgré notre lenteur accablante, nous rattrapâmes M. Ernest.

- M'sieur Erneeesssstt !!!! On a maaalll ! Me plaignais je une fois qu'on l'eu rejoint.

Il nous regarda l'air de dire "qu'est ce que vois foutez là vous ?".

- C'est justement pour ça que je vois ai envoyé à l'infirmerie.

- Ah ouaiiis, pas bête... Commenta Cioran.

- Mais m'sieur Ernest, on a trop mal nous !

- Et alors ?! Tu crois que j'ai pas mal moi, après ce que tu m'as fais au menton ?! Aller zou, du balai ! Je ne veux plus vous voir tout les deux ! Surtout toi, Alice !

C'était qu'il avait cet énorme bleu dû à mon coup de poing magistral.

- Ça vous donne un p'tit style... Tentais je.

Leçon n°1, toujours flatter l'égo de son interlocuteur.

- Ça me donne surtout l'air d'un shtroumph ! Cassez vous maintenant! Votre simple présence m'épuise!

Leçon n°2, ne pas flatter son interlocuteur si celui-ci en a marre de vous

Je me jetais aux pieds de M. Ernest et m'accrochais à sa jambe pour l'empêcher de partir.

- S'vous plait, m'sieur Ernest ! On souffre !

Leçon n° 3, si la flatterie ne marche pas, essayer la supplication.

Cioran suivit mon exemple et M. Ernest se retrouva clouer sur place.

- Mais lâchez moi bande de morveux ! S'écria-t-il.

Leçon n°4, ne pas supplier son interlocuteur si celui-ci est sans coeur.

Bon... Je ne vois plus qu'une solution... Faire la morte.

Je m'affale sur le sol et laisse pendouiller ma langue. Espérons que sa marche.

Le blondinet me secoue et fait :

- M. Ernest ! Faite quelque chose voyons, elle est entrain de mourir !

- Quoi ?! S'écrie la voix de Morkas sortie de nul part.

Aahh il a enfin décidé de m'aider ! Pas trop tôt !

Quelqu'un d'autre arrive en même temps. Sa voix m'est familière mais je ne la connais pas assez bien pour savoir qui c'est. Je ne me risque pas à ouvrir les yeux parce que ça me cramerait...

-Je l'emmène à l'infirmerie ! Décide Morkas.

Il me prend dans ses bras costauds, mais je n'oublie pas Cioran qui m'a tant aidé.

- Morkas c'est ça ? C'est très gentil de ta part de me porter mais occupe toi plutôt du jeune homme là! Lui aussi c'est fait agresser par la psychopathe en furie de tout à l'heure... Je suis sûre que Nathan, sera parfaitement capable de me transporter jusqu'à l'infirmerie. N'est ce pas Nathan ?

- Euh oui oui... Bredouilla-t-il.

Alors que mon chevalier servant me transférait dans les bras du brun, je fis un petit clin d'œil à mon nouvel ami. Il me sourit avec reconnaissance alors qu'il montait sur le dos de Morkas, qui était beaucoup moins doux avec lui qu'avec moi. Allez savoir pourquoi...

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Et voilà un chapitre de fini ! J'espère qu'il vois aura plu ! Bon sinon moi j'vous dis à plus et je vous laisse là ! 😆😆

Échecs et Mat !!! Réécriture !!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant