Partie 1. Chap 2. Je ne puis demeurer près de toi plus longtemps.

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Ce "je t'aime" c'était le début de notre vie à deux. Ça me faisait sentir en vie, réel. Enfin, j'avais l'impression que rien ne pouvait nous arrêter. Rien du tout. A part cet amour. Ce putain d'amour. Qui au début était beau.

Tu te souviens ? Tu te souviens, David ? Quand on a acheté notre premier appartement, on a inauguré toutes les pièces parce que c'était à nous, parce que c'était notre tremplin pour notre vie à deux. Et puis on est parti en vacances ensemble, plusieurs fois, c'était magique. On était heureux. Et puis un jour tu m'as fait ta demande. Surement un des plus beau jour de ma vie, de notre vie.

Je me souviens encore, je sortais d'une audition pour le nouveau spectacle que mon patron voulait monter, que je lui avais proposé. On était tellement heureux qu'il est aimé mon projet qu'on avait réservé dans un restaurant qui coutait la peau du cul. Tu es venu me chercher à la sortie du théâtre, habillé classe et sexy. Je t'ai sauté au cou, je t'ai embrassé. On est allé à ce restaurant de bourges. Tu te souviens comment on aimait ça les endroits de luxe ? On regardait tout ces fils à papa bouffer leur gâteau avec une fourchette, ou faire claquer leur langue quand ils buvaient leur vin pour bien montrer que c'était des gros alcolo qui s'y connaissent. Qu'est-ce qu'ils avaient l'air con ces bourges. Toujours à essayer de péter plus haut que leurs culs, et qu'est-ce que c'était marrant, on pouvait passer le repas à se moquer d'eux. On était au-dessus de ça nous, on était nous, nous. On était des gens normaux, sans aucun complexe, sans aucune façade, on était juste nous et on s'aimait.

Je crois que c'est pour ça qu'après qu'on se soit bien moqué d'une vieille avec ses lunettes de soleil à 22h, tu t'es levé, tu t'es tourné face à moi et tu t'es agenouillé. Mon Dieu. Mon coeur a loupé un battement. J'ai compris. J'avais envie d'être loin, j'avais envie de m'enfuir et en même temps j'avais envie de te faire l'amour devant tous ces connards de bourges pour leur montrer que nous on était réel, que notre amour c'était du vrai, que t'étais à moi, que je t'aimais plus que tout au monde. Plus que ma vie. Et là tu l'as fait, devant tous ces riches coincés tu m'as demandé:

-Greg?

-Ou-Oui, David? Ma voix tremblait d'excitation parce que je savais, je ne te connaissais que trop bien.

-Est-ce que tu veux m'épouser?

-Oui.

Je t'ai sauté au cou, on s'est embrassé. C'était magique. Tout le monde nous regardait, mais on s'en foutait. Enfin, moi je m'en foutais. Pas toi. Tu m'as prit dans tes bras et t'as gueulé dans tout le restaurant:

-C'est mon homme. On est pd, on va se marier et on vous emmerde !

J'ai ri, c'était magique, t'étais beau. Ils étaient vexés, on prenait notre pied. T'as payé, on est parti.

Six mois plus tard on est parti en Espagne, parce qu'à l'époque y avait que là qu'on pouvait se marier, et puis c'est tellement beau l'Espagne. On s'est marié à Madrid, juste toi et moi. Parce qu'on avait besoin de personne d'autre pour nous dire qu'on s'aimait.

Voilà, on était un couple de plus dans ce monde si vaste. On était ensemble, enchaînés, deux, un. On est rentré dans le moule et cela avait l'air de te rendre heureux, alors j'étais heureux. Mais la normalité, peut-être que toi ça te plaisait, mais moi je suis pas comme ça, David. J'ai jamais été comme ça. Mais je crois qu'entre notre premier "je t'aime" et notre "si, quiero" t'as oublié que j'aimais pas faire ce que tout le monde fait.

Je t'attendrai.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant