Il y avait toujours cette petite voix dans ma tête, qui me criait de te lâcher, de lâcher prise, d'arrêter d'y croire, arrêter de croire qu'un jour les choses seraient au moins belles, à défaut d'être simples. Mon coeur hurlait contre cette voix, me demandait d'essayer à nouveau, une fois encore, de mettre mes maux de côté. Pourtant, à chaque fois, c'est tout mon corps qui saignait, toute mon âme qui s'éteignait. Les jours paraissaient longs, les nuits de cauchemars interminables, et mon corps tremblait à tous les mots. Dans cette drôle de vie, tous ces mots n'étaient que moquerie, bien plus violents que la plus impulsive des gifles. Les mots, ces maux, me transperçaient toute entière, m'empêchaient d'entrevoir une quelconque lumière, une issue, un petit chemin sur le quel me poser un court instant. C'était comme ça, j'avais la peur collée au ventre, les mains qui tremblent, la tête qui pense. J'étais comme prise au piège, dans ce cocon explosif, et tout pleurait en moi. Bloquée, les pieds encastrés dans cette folie humaine, aucun échappatoire ne s'offrait à moi. Je n'étais prête à m'offrir à aucun échappatoire, j'en crevais mais mon coeur me hurlait de rester. Les mots du coeur sont plus forts que les maux du coeur. Je ne parvenais pas à m'en sortir, mon âme noire pesait bien trop lourde pour mes épaules, et je ne voyais qu'un moyen de m'en libérer. Pour blanchir mon âme, je voulais m'envoler. Partir, pour toujours, loin, la ou jamais plus rien ne m'aurait touchée, la ou plus jamais mon coeur n'aurait saigné.
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Le silence du bruit.
PoesiaTous les maux sur lesquels je n'ai jamais pu mettre de mots, tout ce bruit qui m'a plongé dans le silence si longtemps.