Partie 1 : Mon nom est liberté

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Harry,

J'espère sincèrement que tu ne jetteras pas cette lettre au feu en ayant reconnu mon écriture. En réalité, je ne sais pas vraiment pourquoi je t'envoie cette missive, si tu veux tout savoir je suis terrifiée, j'ai les paumes moites et ma plume glisse entre mes doigts gourds, mon cœur bat plus que la norme recommandée et je suis au bord de la crise de larmes hystérique.

Je doute que ma santé t'intéresse désormais, mais je vais bien, ce moment ci excepté, évidemment.

Si tu ne me haïssais pas déjà, ce sentiment emplira ton cœur maintenant, Harry, ne m'inflige pas de tourments et de réquisitions inutiles, si tu veux savoir la vérité, la mort de Ron n'a en rien chamboulé ma vie, pas plus que la séparation de notre trio avant la guerre. Ne déchire pas cette lettre bêtement sous l'accès de la colère, Harry Potter, et lis-moi plutôt, comprends-moi au moins une fois dans ta vie ô combien tourmentée et disloquée.

Tout ça a été de votre faute, à Ron et à toi, le « sauveur, l'élu » vous n'avez pas compris, vous n'avez pas cherché à comprendre, il est comique de penser que le seul m'ayant réellement vu fut Malefoy, oui, Drago !

Ne tente pas de faire des liens aboutissant à une hypothèse incongrue, tes histoires futiles d'enfants, tes victoires illusoires, tes pensées perverties à son sujet n'étaient que chimères, il n'est pas lâche, il n'est pas opportuniste, il est comme moi. Nous voulions simplement sortir d'un conflit sanglant et destructeur qui ne nous concernait en rien.

C'était ta guerre Harry, pas la mienne, pas celle de Ron, pas celle de tous ces élèves s'étant battus à tes cotés. Tu les a tué, tu as détruit l'avenir qui leur tendait les bras par égoïsme, tu as réussi à les duper, mais moi, je te connais trop bien pour savoir que tu étais pétrifié de peur et que voir que d'autres mourraient alors que toi survivais, te soulageait, te donnait le sentiment grotesque que tu étais invincible, fait pour vaincre Voldemort. Nous étions des enfants Harry, pourquoi nous as-tu fait cela ?

Je suis partie sans regret, je voulais, pour une fois, diriger ma vie, choisir mon destin, ne penser qu'à moi et non aux conséquences que mon geste entraînerait, ne pas mourir en héros certes, mais en ayant vécu.

Ron est mort dignement et je ne me permettrai pas de salir sa mémoire, à l'heure qu'il est, une jolie statue a du lui être édifiée, c'était l'ami du survivant, celui l'ayant aidé dans toutes ces tâches éprouvantes, le garçon héroïque maladroit et effacé, l'image parfaite du sous fifre aux intentions pures.

Ils l'idolâtreront tous pour cette apparence, il deviendra l'exemple de la bonté, le meilleur homme ayant jamais existé, plus tard, les mères disputeront leurs enfants en leur disant avec des gestes inquisiteurs « penses-tu que Ronald Weasley se plaignait, lui ? »

Que fais tu de tout ces autres, tout ces gens tombés au combat pour te permettre d'assurer la victoire ? Je t'en veux Harry, et tu me peines d'autant plus que tu t'enlises dans ton mensonge en déblatérant n'avoir pas voulu ces sacrifices inutiles. Rien ne serait arrivé si tu étais allé trouver Voldemort une fois ta quête des Horcruxes achevée et lui avait explosé la tête sans pour autant rapatrier tout Poudlard, tu aurais du anticiper.

Amusant, n'est ce pas, comme la situation peut se retourner contre vous ? Je me tairai, ne t'en fais pas, je suis déjà nommée comme étant la traîtresse, la sale garce étant partie la queue entre les jambes, ayant fui ses responsabilités ... quelles responsabilités, Harry ? En grandissant j'ai compris que toutes ces aventures que nous avons mené tous les trois détruisaient les chances que j'avais d'avoir une vie, vous m'étouffiez, notre relation que tous pensaient si soudée me pesait terriblement, « il faut savoir tout abandonner pour partir sur de nouvelles bases ». J'ai appliqué ce principe.

Mon nom est liberté (FINI)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant