17. Karma

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Lorsque Jessamine ouvrit les yeux elle fut aveuglée par la lumière dans laquelle baignait la pièce, elle mit d'ailleurs quelques instants avant de s'y habituer

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Lorsque Jessamine ouvrit les yeux elle fut aveuglée par la lumière dans laquelle baignait la pièce, elle mit d'ailleurs quelques instants avant de s'y habituer. Une vive douleur au niveau de ses poignets attira son attention sur ceux-ci, elle avait les mains liées à la tête de lit et ses liens en cuir lui mangeaient la chaire tant ils étaient serrés. Son esprit qui était encore embrumé par le sommeil cherchait déjà à comprendre la situation dans laquelle elle se trouvait. Mais, il n'apporta aucune réponse concrète à ses questions seulement quatre évidences :

Un : elle essayait de faire appel à ses souvenirs pour comprendre comment elle avait atterri là. Mais, elle se souvenait à peine de la fête d'Halloween. Elle avait donc soit reçu un coup violent à la tête qui lui avait causé une perte de mémoire, soit quelqu'un avait effacé ses souvenirs. Mais pourquoi est-ce qu'on ferait une chose pareille ? Et surtout qui ferait une chose pareille ?

Deux : elle ne sentait plus sa magie crépiter en elle, comme elle en avait l'habitude. Elle se trouvait donc presque sans défense.

Trois : elle ne savait pas comment elle était arrivée ici et elle ne savait pas non plus où se trouvait ce « ici ».

Quatre : quelqu'un s'apprêtait à lui faire du mal ou lui en avait déjà fait puisqu'elle se était attachée à ce lit, presque nue et donc à la merci de quiconque

Les seuls endroits qui auraient pu lui permettre de s'enfuir étaient la porte d'entrée de cette chambre immense et la fenêtre qui filtrait la lumière du jour. Mais avant de les atteindre elle devait se défaire de ses liens et elle n'avait aucune idée de comment s'y prendre. Elle pencha la tête sur le coté pour étudier la pièce avec plus d'attention, juste à côté d'elle se trouvait une table de chevet où reposait une lampe et un verre d'eau dans lequel flottait des mouches mortes. Si elle pouvait briser le verre peut-être qu'elle pourrait s'en servir pour défaire ses liens. Mais alors qu'elle s'apprêtait à agir, elle entendit le parquet pousser une plainte sous les pieds de quelqu'un, elle ferma donc les yeux pour paraître endormie. À mesure que les pas se rapprochèrent les battements de son coeur furent de plus en plus désordonnés, elle prit une grande goulée d'air pour tenter de calmer ses angoisses.

La personne entra alors dans la pièce , seule de toute évidence, et rejoignit le lit en quelques enjambées. Elle sentit soudainement un poids peser sur son bassin et dut se mordre la langue pour ne pas réagir quand elle sentit des lèvres froides sur sa peau brûlante. Elle sentit les lèvres descendre progressivement le long de son corps, cajolant sa peau au passage, faisant naître des frissons de dégoûts chez Jessamine.

- Il pensait qu'il était le seul à pouvoir te prendre, soupira l'homme en cajolant sa peau.

Elle tentait de se contrôler pour que l'agresseur la pense complètement endormie, mais quand elle sentit ses lèvres à l'intérieur de ses cuisses, elle ne put s'empêcher de réagir. Avec une rapidité impressionnante ses cuisses vinrent enserrer la nuque de son agresseur, puis alors qu'elle prenait appuie sur ses liens son bassin prit le dessus sur son agresseur ce qui lui permit de lui briser la nuque. Le corps retomba alors lourdement sur le matelas, tandis que la jeune fille tentait de reprendre son calme. Elle cligna plusieurs fois des paupières pour tenter de calmer les battements de son coeur, selon une méthode que lui avait enseigné Dianne. Elle devait à tout prix rester maître de ses émotions et surtout ne pas laisser la panique la paralyser pour garder le contrôle de la situation. À mesure qu'elle sentait les battements de son coeur ralentir sa respiration se fut plus mesurée, elle avait déjà repris le contrôle d'elle-même. Elle prit le temps de tâtonner les poches du cadavre de ses orteils, mais malheureusement il n'avait aucune arme sur lui. Elle devait donc tenter de briser le verre d'eau, ce qui ne fut pas des plus simple, elle avait dû se contorsionner pour arriver à le coincer entre ses pieds, prendre une position encore plus douloureuse afin de pouvoir briser le verre contre la table de nuit et finalement récupérer l'un des morceaux de verre fut un vrai défi. Mais, elle avait réussi. Elle était maintenant libre de ses liens, elle ne prit pas la peine de chercher sa baguette, elle savait qu'elle ne pourrait pas s'en servir. Elle fit attention à ne pas faire de bruit lorsqu'elle se déplaçait de peur qu'il y ait quelqu'un susceptible de l'entendre, car elle en était certaine, l'homme n'était pas seul. Son coeur tapait si fort contre sa cage thoracique que ça en fut douloureux tandis qu'elle ouvrait la porte, elle faillit pousser un soupire de soulagement quand elle constata que la porte ne grinçait pas. Elle s'engouffra rapidement dans le couloir, ne voulant perdre aucune seconde de son temps. Elle fut toutefois surprise en se rendant compte que sa chambre se trouvait face à des escaliers, qu'elle dévala en quelques secondes, courant ensuite tout droit vers la porte. Une fois la porte franchit elle dut perdre quelques secondes, le temps de s'habituer à la lumière aveuglante du soleil. La maison dans laquelle elle se trouvait était entourée d'un vaste champ aride, qui menait vers une foret beaucoup plus vaste. Elle se mit à courir vers cette forêt, elle était très sportive grâce aux entraînements, ainsi elle n'eut pas de mal à parcourir un maximum de distance. Mais, alors qu'elle devait avoir parcourut la moitié du champ une idée vint se glisser dans les rouages de son esprit, sa fuite avait été beaucoup trop facile. Et à la seconde où elle le réalisa, elle avait déjà plongée la tête première dans leur mise en scène, elle était devenue leur pantin sans s'en rendre compte. Soudain, une force la fit basculer et elle se retrouva la tête enfoncée dans la boue, une voix familière riant à ses oreilles :

The devil's daughterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant