I'm not strong enough

Chapitre 5

« Ca n'avait duré seulement vingt-quatre heures. »

Je tournais dans tous les sens pour pouvoir trouver une position pour dormir. Je souffrais, physiquement et moralement. J'avais eu l'espoir que les choses auraient pu changer, être comme hier. Simples. Mais ce n'était pas possible. Jake était violent, alcoolique, drogué et la seule chose qui pourrait le sauver et me sauver par la même occasion c'était la prison. Le lieutenant Keller était ma seule chance et je l'avais laissée passer. Il voulait m'aider, il connaissait ce qu'il se passait une fois, la porte fermée. Je laissais mes pensées divaguaient puis je pensais à Aaron et sa mère qui ont du m'attendre deux jours de suite au parc. J'espérais juste que Lola n'ai pas de problème. J'entendis le réveil de Jake sonnait. Je fis mine de dormir pour éviter des questions ou quoi que ce soit. Il sortit doucement de la chambre après avoir pris ses affaires et il ferma la porte. J'ouvris les yeux. Il était en train de se préparer. J'écoutais, les moindres bruits, le plus infimes détails. Il claqua la porte et la clé tourna dans la serrure. Je sautais hors du lit. Ma vue se flouta, ma tête me tourna, je perdais tous mes repères. Avant de tomber par terre, je m'accrocha au pied du lit et j'essayais de reprendre mes esprits. Je repris peu à peu une vue convenable et ma tête s'arrêta de tourner. Je soufflais et je me dirigeais hors de la chambre. J'ouvris la porte quand je vis une silhouette postée devant notre chambre. C'était Jake.

- Jake ? Qu'Est-ce que tu fais ici ?
- J'aimerais voir ce que tu fais de tes journées.
- Oh. J'avais rien prévu, juste rester ici.
- Faisons le ensemble.

J'allais répondre quand son téléphone sonna. J'écoutais sa discussion en essayant de comprendre qui ça pouvait être.

- Désolé Jade, mon patron a besoin de moi. Je rentrerais tard. Fais pas de bêtises.

Il me serra contre lui et m'embrassa. Je ne réagis pas. Il me lâcha et partit pour de bon cette fois.
Aujourd'hui, je voulais retourner au parc, je voulais sortir de cet appartement qui se résumait à une prison. Je me douchais rapidement et me préparai en un temps record, je tenais vraiment à sortir. Je sortis de l'appartement et refermais la porte derrière moi. Je me dirigeais vers le parc, je voulais être là-bas, je me sentais bien là-bas. Je m'installais sur un banc, seule. Je voulais être tranquille. Je pensais à tous ce que le lieutenant Keller avait fait pour m'aider et je n'avais même pas saisi cette chance.

- Salut toi!

Je me retournais et vis le jeune homme aux yeux noisettes.

- Salut.
- Tu regrettes pas trop ?
- De quoi ?
- De m'avoir repoussé la dernière fois ? De pas m'avoir donné ton numéro ?

Je ne lui répondis pas et je continuais de fixer loin devant moi. Il reprit la parole.

- Je comprendrais que tu regrettes, en même temps, faut dire que personne ne me résister, en même temps qui pourrais ? Je suis célèbre, toutes les filles rêverait que je les aborde, je te redonne le choix de saisir ta chance.
- T'en as pas marre de te jeter des fleurs ? Tu vois pas que tu m'intéresse pas ? T'es peut-être beau mais tout le monde n'est pas à tes pieds.

- Mais je...

Pendant un dixième de seconde, il paraissait curieux, il voulait en savoir plus puis je vis dans ses yeux la fureur et il se leva brusquement. Il me lança un regard mauvais puis s'éloigna. Je tournais la tête vers lui et plusieurs fans s'arrêtaient devant lui. Il s'arrêta à contre cœur et fis des photos avec elles. Je me levais à mon tour et je partis dans la direction opposé. Je sortis du parc doucement et continua de me promener dans les rues de Londres. Je ne souhaitais pas rentrer mais je ne savais pas quoi faire. Ce matin j'avais voulu absolument sortir de l'appartement et une fois dehors, je ne savais pas quoi faire. Je continuais de marcher dans différentes directions pour enfin m'apercevoir que je tournais en rond, comme une idiote. Et là, je pensais que si le lieutenant Keller arrivait maintenant je lui aurais tout avoué pour qu'il m'aide mais malheureusement il ne va pas arriver. Je pourrais toujours l'appeler mais vu le nombre de fois où je l'ai repoussé, je ne sais pas si ça marcherai. Puis il y a ce jeune homme qui dans mon cauchemar était celui qui me sauvait et qui m'éloignait de Jake. Je me perdais dans toutes ces pensées et je tournais encore en rond donc je me dis que peut-être c'était le moment de rentrer. Doucement, je marchais vers l'appartement. Plusieurs fois, quelques étudiants ou hommes d'affaire pressés me bousculaient sans presque aucune excuse. J'arrivais enfin près de l'appartement. Et pour la première fois depuis longtemps, je commençais à avoir faim. Comme si quelque chose avait changé et que je ne voulais plus être cette fille faible. Je voulais m'en sortir. Je ne sais pas pourquoi car si jamais je m'en sortais, j'avais aucun boulot, aucun logement, rien. Mais au moins, je serais débarrassé de Jake. J'étais enfin devant la porte de l'appartement et je l'ouvris. Personne. Il n'était pas là, et je me sentais déjà mieux. Je retirais ma veste et mes chaussures et je partis me préparer quelque chose à manger. Je m'appliquais et essayais de me concentrer uniquement sur ça, pour pouvoir un peu oublié le monstre qui vit à mes côtés. Une fois mon repas prêt, je m'installais à table pour pouvoir le manger. Je mangeais doucement, mâchant doucement chaque bouchée afin de prendre mon temps. C'était comme si toute la peur c'était envolé d'un coup. Je savais que c'était éphémère, une fois qu'il serait rentré j'aurais de nouveau peur mais tout était beaucoup plus différent. Je finis de manger et nettoya mon couvert puis le rangea. Je voulais parler à quelqu'un mais je ne savais pas qui car il m'interdisait d'avoir des amis, de peur que je raconte tout ce qu'il se passait ici, puis je ne voulais pas téléphoner à mes parents car c'est à peu près les seules personnes à qui il m'autorise de parler, mais pour les voir c'est toute une histoire car ils pourraient remarquer une blessure, supposaient que c'est Jake -et ils auraient raison- et prévenir la police. Et ça, Jake ne peut pas le concevoir. Il ne peut pas concevoir qu'un jour je partirais sans doute, je sais toujours pas comment, mais je partirais un jour et lui, il n'arrive pas à comprendre qu'un jour il sera tout seul, sans moi. Certains verrait ça comme une infime preuve d'amour comme quoi il serait perdu sans moi mais la seule chose qui lui manquera c'est qu'il ne pourra plus me frapper dessus. J'avais vraiment envie de téléphoner au lieutenant Keller, pour tout lui raconter, pour qu'il puisse m'aider à me sortir de là. J'avançais doucement vers le téléphone tout en réfléchissant aux conséquences, je tendais ma main vers le téléphone. J'allais composer le numéro quand j'entendis la clé tourner dans la serrure. Je déposais vite le téléphone et repartit dans la cuisine.