Tati

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         Fatima Zahra Diop

Déjà à mes 15ans on pouvait noter sur mon répertoire : Mon chauffeur ,le tailleur, Sama dof bi, le maiga, le boutiquier, Ali parfum, Ibou dall...
Ils étaient tous mes copains pourtant.

En effet je faisais ce que nous sénégalais appelons mbarane.
Il s'agit de sortir avec des hommes uniquement pour de l'argent.
Et dans votre pays comment vous appelez ça ? N'allez surtout pas me dire de la prostitution. Non du tout parce qu'on peut faire du mbarane sans pour autant coucher ou flirter avec l'homme( copain) qui te donne de l'argent. Bah du moins c'était possible pour mon cas. Mais bon pour celà il ne faut pas regarder les intellectuels là, ni les hommes rusés. Il fallait regarder un analphabète bou con bâ ron nga langal koko. Ah c'est comme ça que je m'y prenais daal.
J'avais des copains pêcheurs, bouchers, cireurs de chaussures, boutiquiers... la liste est longue. Moi je m'en fichais du job que tu faisais, ni de ton accoutrement encore moins de ton physique. Ce qui m'intéressait c'est l'argent only money.

Bah c'est fou non ?  Juste à cet âge j'étais comme ça.

Au fait j'étais tellement précoce qu'en me voyant on avait l'impression que j'avais dépassé la vingtaine. J'avais honte de m'accompagner des filles de mon âge à l'époque car lorsque j'étais avec elles c'était comme si j'étais leur mère. On ne pouvait pas croire du tout que j'avais leur âge. Finalement celà me gênait et c'est pour ça que j'étais devenue amie avec ma cousine Racky.

Racky est la fille de mon oncle Samba. Celui que je considère comme mon père. Je suis née orpheline mais ça ne m'affecte pas trop certainement parce que je n'ai pas connu mon père. Ndeysann il est mort avant même ma naissance, on ne s'est jamais vu. C'est vrai que j'aurai aimé le connaître, mais je ne me suis jamais plains de rien à cause de tonton Samba. C'est lui qui payait mes études depuis le préscolaire. Tous nos besoins son pris en charge par lui. C'est à cause de lui que je ne sens pas que je suis orpheline. Ma mère, mon grand frère et ma grande soeur par contre ressentent le vide qu'a laissé mon père, ils en pleurent souvent. Mais c'est normal eux ils ont connu et moi non. Pour moi c'était tonton Samba mon père.

Dans notre  famille on note une forte solidarité qu'à telle point que je n'arrive pas à croire que dans certaines familles au Sénégal il n'existe pas l'entre-aide. Pourtant il arrive qu'on voit une personne très riche regarder et laisser un parent très proche mourir dans la pauvreté(faim, maladie...)
C'est tellement déplorable!

Avec ma cousine Racky le courant passait bien puisqu'on a grandit ensemble. Mais on s'est beaucoup plus rapproché lorsque je suis passée dans l'âge de la puberté.

Je disais tantôt que j'étais très précoce. Mais si c'était seulement celà ça ne m'aurait pas autant gêné. Mais aussi j'avais un physique qui attirait l'attention de tous. Partout où je passais on commentait sur ma forme. C'était tellement remarquable que ma famille m'interdisait de porter des habits serrés.

C'est celà nak qui faisait plus marchait mon mbarane. Les hommes me courraient de partout. Et j'en usais pour me faire de l'argent.

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         Auteur
La surnommée thiate était la chouchou de toute la famille. Sa grand mère et son oncle l'aimaient plus que tout. Elle était tellement belle que tout le monde l'adorait. Mais ce qui faisait surtout son charme c'est sa belle forme : des fesses et des hanches peines machallah

Lorsqu'elle est devenue jeune fille, les hommes la courtisaient sans cesse et sous l'influence de sa cousine Racky elle se lançait dans un jeu d'argent.

Ensemble ces deux jeunes filles passaient la majeur partie de leur temps à réfléchir à comment piéger les hommes pour leur soutirer de l'argent.

Pourtant elles n'étaient pas pauvres. Au contraire elles vivaient dans une famille riche. Samba Hanne leur donnait tout ce dont elles avaient besoin. Mais il évitait tant bien que mal de les gâter car lui et mère hanne faisaient tous pour inculquer de bonnes valeurs aux enfants de la maison.
Le problème de Racky était ce qu'on appelle insatisfaction "niakk doylou" ; mais aussi ses amies l'influençaaient. Elles s'accompagnaient de filles qui avaient de petits amis qui leur donnait de l'argent. Donc quand son père était en voyage ou lui refusait un cadeau elle se permettait de faire autant que ses amies.

Quand Zahra a commencé à la fréquenter, elle lui apprenait comment faire pour que les hommes lui donne de l'argent.

              Zahra Diop

Pourtant au début je ne voulais pas. Mais la tentation était forte. Nous étions en période de fosco(fêtes culturelles qui se déroulent au collège), je n'avais rien de neuf et tonton Samba était en voyage à l'extérieur. Il voyage beaucoup à cause de son boulot. Je voulais faire partie des majorettes et en même temps acheter de jolis habits pour le concert et la soirée comme toutes mes amies. Je n'avais rien  et ma mère était fauchée ces temps là car elle aussi dépendante de mon oncle.

Tandis que moi j'étais là sans argent, Racky elle avait déjà assuré sa cotisation à l'école et avait acheté de jolis habits pour le concert, la soirée et la sortie. Je lui avais demandé où est ce qu'elle avait trouvé l'argent et elle m'avait dit que c'est son copain qui avait tout assuré. Je lui avais demandé de me prêter de l'argent elle m'avait dit qu'elle n'en avait pas mais qu'elle pouvait me mettre en rapport avec un ami qui lui donnerait tout ce dont j'ai besoin à condition que je sorte avec lui.

Au début je n'étais pas d'accord avec cette idée. Mais le lendemain j'avais cédé parce que je ne voulais pas du tout être la risée de mes camarades le jour du fosco.

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      Le soir vers 17h les deux cousines s'étaient rendues au marché. En cours de route Racky expliquait à Zahra comment elle devra se comporter avec son ami auquel elle va lui présenter.

- Je suis sûre qu'il va t'apprécier. Mais pour qu'il tombe plus sous ton charme il faudra être souriante et ouverte...
Tu m'entends Zahra?

Cette dernière ne répondait pas. Elle était silencieuse et affichait une mine mécontente. Au fond d'elle, elle ne voulait la pas la proposition de Racky. Son silence avait irrité sa cousine.

-Hey t'es pas forcée de me suivre dh. J'essaie de résoudre ton problème et tu te permets de bouder. Écoutes moi j'ai déjà tout ce  qu'il me faut si tu n'en veux pas ou tu n'es pas prête on retourne immédiatement à la maison.

- Désolée répond Zahra d'une voix basse.

Le reste du trajet se fait silencieusement.

Arrivées au marché elles entrent dans un prêt à porter. Zahra croyant que sa cousine voulait acheter quelque chose attendait sagement juste à l'entrée. Elle était surprise lorsque sa cousine l'appela une minute après pour la présenter au gérant du prêt à porter.

-Zahra c'est lui Karim mon ami dont je te parlais.

Zahra était non seulement découragée par la laideur exagérée de cet homme mais aussi dégoûtée par sa vieillesse.

-Non tout le monde sauf lui dit-elle...

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Bonsoir

Partie dédiée à haalpulaar qui m'a beaucoup encouragé à publier une deuxième oeuvre. Franchement c'est un amour😍😘. Love you

Alors mes amours comment trouvez vous cette partie ? Elle vous plait ? Dites moi

#Halima

TourmentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant