Chapitre Un ou Prologue d'un désastre

13 3 22
                                    

Un bateau venait de sombrer, dans l'océan indien. Abby venait d'apprendre que sa mère, son père et sa sœur n'était plus de ce monde. Qu'est-ce qu'elle ressentait ?

C'est ce qu'elle se demandait depuis une heure, assise là, sur une chaise, dans son lugubre appartement. Au fil du temps, elle s'était demandée ce qu'elle foutait dans cette foutaise qu'est le monde.

Elle avait prévenu sa meilleure amie, qui ne répondait pas au téléphone, mais, par contre, qui s'affichait sur les réseaux sociaux.

Son petit-ami aussi, d'ailleurs, ne répondait pas. Il devait être en train de la tromper avec une garce. Encore une fois.

Ils ne voulaient pas lui parler. Et Abby ne ressentait toujours rien. Rien. Comme si elle était morte à la place de sa famille. Plus tôt dans l'après-midi, elle s'était coupée. Volontairement. Avec un couteau. Là non plus, elle n'avait rien ressentit.

Elle était alors sortie. Histoire d'essayer de ressentir des sensations. Mais rien. Le dioxyde de carbone que recrachaient les véhicules ne lui piquait pas la gorge, comme auparavant.

Les rumeurs de conversations des passants ne lui emplissaient pas les oreilles.

La pluie ne lui gâchait pas sa journée en lui mouillant ses vêtements.

Et puis, elle s'était retrouvée devant bar.

Elle était restée là, le contemplant, avant de précipitamment faire demi-tour pour s'enfermer chez elle.

Maintenant, elle attendait toujours que sa meilleure amie lui réponde, cette sensation de vide dans son esprit.

Elle n'avait même pas envie de se lever.

Alors, quand vingt-et-une heure et demie sonna, elle se décida à sortir.

Retrouver ce bar qui lui avait soudainement donner une nouvelle sensation.

La sensation de revivre, tout à coup.

Elle était entrée, l'odeur intense de l'alcool lui fit tressaillir les narines.

Elle s'était assise au comptoir, où, déjà, un ivrogne piquait du nez. Abby s'était assise trois chaises plus loin. Elle avait commandé une bière blonde.

Elle l'avait d'abord goûtée.

Abby avait aimé.

Alors, elle a continué.

Au bout de la quatrième chope, elle a pris trois verres de whisky.

Puis du vin, avant de boire encore cinq verres de whisky et d'être complètement shootée.

Maintenant, sa vue était brouillée à l'extrême.

Abby titubait, manquait deux fois de tomber avant de - oups - sortir par la porte de derrière, sans que personne ne l'arrête.

Elle ne savait pas où elle était. L'air frais de la nuit lui fouettait le visage.

Puis elle vit deux taches noires - qui étaient en réalité, deux silhouettes. Elle s'approcha d'elles de sa démarche d'ivrogne et, les deux taches noires se tournèrent vers elle.

Abby ne vit pas le sourire lascif que lui fit la première silhouette.

Elle était dans les vapes et ne voyait que des taches.

La première tache vint à elle et lui proposa de l' « herbe spéciale ». Elle avait souri, sans trop pouvoir réfléchir et avait fait de ses doigts le chiffre 3. Puis elle avait sorti de l'argent - une épaisse liasse de billets.

La première tache lui glissa trois paquets dans sa poche de pantalon et prit l'argent avant de s'en aller, non sans lui embrasser la joue, calmant ses fantasmes.

Le lendemain, elle avait tout oublié. Elle était en cellule de dégrisement.

On l'avait fait sortir, puisque, à présent, elle n'était plus ivre. Elle était toute aussi vide qu'hier.

Pas comme son casier judiciaire.

Quand elle rentra chez elle, son combiné sonnait. Elle le saisit.

Abby tomba sur son employeur.

Elle allait perdre son travail.

Elle se rendit dans l'entreprise où elle travaillait, et, son employeur l'a reçue immédiatement.

Virée.

Pour avoir semé le trouble sur la voie publique, en état d'ivresse.

Elle avait pris ses affaires et s'était tirée.

Aller s'expliquer avec le salaud qui lui servait de petit-ami.

Il avait ouvert la porte, arborant son fidèle faux sourire de parfait connard.

Abby lui reprocha de ne pas répondre au téléphone. Je n'ai rien reçu, Abbou-chou, lui a-t-il sorti.

Elle lui a crié dessus d'arrêter de l'appeler comme ça, qu'elle avait d'autres emmerdes.

Elle lui a avoué que sa famille est morte. Il voulait lui transmettre ses condoléances, mais, elle lui a interdit. Je veux pas de ta pitié. J'ai besoin de tout sauf ça.

Abby lui a ensuite gentiment demandé s'il pouvait l'accueillir chez lui, parce qu'elle a perdu son travail et qu'elle a la flemme d'aller chez elle. Tout ça demandé de manière mignonne.

Va au diable, lui a-t-il aboyé, toi et notre relation. Tu peux m'oublier. Je veux plus de toi.

Rien. C'est la seule chose qu'elle ressentait. Alors, elle a crié le nom de la garce avec qui son ex, maintenant, la trompait.

Elle s'était ramenée en peignoir blanc qui laissait apercevoir le début d'une poitrine généreuse.

Tu sais, il te trompe avec sa secrétaire. Tu devrais voir sur son téléphone. Une certaine Mary.

Et, effectivement, c'est ce qu'elle fit.

La garce a ramené son ex chez lui et a fermé la porte.

Même après avoir gâché la journée à cet enfoiré, elle ne ressentit toujours rien.

Même pas de la joie.

Même pas du soulagement.

Pas de légèreté.

Rien.

Vide.

Néant.

Nothing.

Rien.


________________________________________________________________________________

Hey hey heyyyyy !!!! 

J'espère que vous allez bien et que vous passez de bonnes vacances !!!!

Je vous retrouve aujourd'hui pour une nouvelle histoire que j'avais déjà terminé depuis belle lurette... 

Je vous écris depuis mon traître d'ordinateur (que de mises à jour depuis deux semaines déjà !) parce que le clavier de mon téléphone est mort (paix à son âme).

Vous pouvez bien évidemment me parler en privé (je ne mange que les gâteaux !)

Je vous envoie pleins de bisous et je vous dis à la prochaine !!!!!!!

Life is Weird ou Comment Abby est devenue folleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant