II.

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         Erasme avait éteint son téléphone, il savait que Jody allait le texter sur la soirée et il n'avait pas envie de savoir quoique ce soit sur celle-ci. Il était extrêmement énervé contre Wolfram et jaloux de Jody. Elle avait la permission de s'approcher de lui, de lui parler, d'être dans une de ses soirées... Et si Wolfram avait des vues sur sa meilleure-amie ? Ça serait le comble...

La nuit, il eut beaucoup de mal à s'endormir et s'imaginait tout un tas de chose, son téléphone toujours éteint sur sa table de chevet. Il s'était réveillé plusieurs fois, son esprit trop contrarié par cet événement. 

Quand il trouva enfin le repos, des mains agrippèrent durement ses épaules pour le secouer, le  réveillant brusquement. Il se redressa dans un sursaut, papillonnant des cils sous la lumière allumée de sa chambre. Quand ses pupilles furent habituées à la luminosité, il put voir sa mère, qui se tenait en face de lui, le visage très pâle. 

  —  Schatz...

  Erasme la vit ouvrir la bouche pour continuer à parler, mais elle se ravisa aussitôt en se mordant la  lèvre et en baissant le visage. Il la vit passer ses mains en dessous de ses yeux, pleurait-elle ? 

Il s'apprêtait à se lever pour la consoler, car dès que sa mère n'allait pas bien, elle venait toujours vers lui pour trouver du réconfort, mais celle-ci se décida enfin à parler. 

  — Habille-toi, on t'attend dans le salon... annonça-t-elle avant de repartir. 

Era fronça les sourcils, il ne comprenait plus rien. Il jeta un œil au cadran de son réveil qui indiquait cinq heures du matin. Qui pouvait bien l'attendre à cette heure ?  Mais surtout, qui inclurait l'état de sa mère ? Un vieil oncle qui serait venu en France ? Leur grand-parents ? Soudainement, il pensa à la mort d'un des deux, mais dans ce cas... Pourquoi viendrait-on le chercher lui ?  Il en était proche étant jeune, mais cela ne voulait pas dire qu'il devait être le premier informé. 

Il enfila rapidement ses vêtements de la vieille et la boule au ventre, il descendit des escaliers d'un pas traînant. Il entendit des voix inconnues s'élever dans le salon. 

  — Est-ce que vous pouviez dire à votre fils de se dépêcher s'il vous plaît ? Le patient à quelque problème... On doit faire au plus vite... prévint une voix d'homme. 

 —  Oui il n'y a pas de soucis, répondit sa mère d'une petite voix. 

Il reconnaissait aisément ce timbre de voix chez sa génitrice, c'était celui qui indiquait un énorme bouleversement à l'intérieur d'elle, mais dont elle se retenait pour ne pas exposer. Cela lui retourna encore plus le ventre, des frissons apparurent sur sa peau à mesure de ses pas, il n'avait pas envie d'aller les rejoindre. L'homme avait parlé d'un « patient » et qu'ils devaient faire au plus vite, ce qui le perdit davantage. 

Sa mère apparue devant lui, dans le couloir, elle sembla surprise au départ puis son visage se radoucit, malgré ses traits tirés par la tristesse. 

  — Mom, qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Erasme, craintif, s'attendant au pire. 

 — Ils... Ils vont t'emmener à l'hôpital Era...

  — Mais pour quoi faire ? tenta le jeune homme, souhaitant enfin avoir des réponses. 

  — Ils... Ils vont t'expliquer... 

Erasme voulue lui demander de préciser car il n'en pouvait plus d'attendre, mais trois hommes apparurent derrière sa mère. 

 — Vous êtes bien Erasme Aschenbrenner ? 

Quarante-huit heures après la mort. [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant