Chapitre 1

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-Arielle-

Been around the world, don't speak the language, but your booty don't need explaining, all I really need to understand is, when, you, talk dirty to me...

La sonnerie ultra-forte de mon cellulaire me réveilla en sursaut.

- WAAAAHH ! Hurlai-je en me relevant à toute vitesse sur mes pieds.

Étourdie, je posai mes mains sur mon lit afin de me stabiliser. Une voix se fit aussitôt entendre du rez-de-chaussée.

- ARIELLE MANCASTER, COMBIEN DE FOIS FAUDRA TE DIRE D'ARRÊTES DE GUEULER COMME UNE MALADE DÈS QUE TON CADRAN SONNE !

Je soupirai, exaspérée. Voici une de mes soeurs, Jewel. Elle a 16 ans et une quinzaine de copains à la fois. Selon moi, c'est assurément la plus prétentieuse des soeurs Mancaster.

Je ne pris pas la peine de répondre à sa remarque et débranchai rapidement mon téléphone de la station radio-réveil. Je pèsai sur le bouton d'alimentation et l'écran verrouillé s'alluma de sa pleine luminosité. Comme à mon habitude, j'attendis quelques secondes, assise sur mon lit, toute dépeignée.

3, 2, 1...

*bip* "15 messages non lus"

*bip* "snapchat de amy.."

*bip* "snapchat de fred"

*bip* "27 nouveaux snapchats"

*bip* "notification facebook : Ja..."

*bip* "49 nouveaux messenger"

*bip* 73 notifications facebook

*bip* 47 messages non-lus

*bip* ...

Oh mon dieu. Ça n'arrêterait donc jamais? Je m'écrasai sur mon lit au son de mes notifications, qui rallumaient l'écran à toutes les demi secondes. Bon, je ne me plaindrais pas. J'adore la popularité. Enfin - virtuelle. Parce que sans la technologie, c'est bel et bien certain que tout le monde se ficherait de moi. Mais les gens m'aiment, grâce à Facebook, qui se charge de "m'adder" une trentaine d'amis par jour... Je ne sais pas s'ils ont vraiment quelque chose à faire de mon existence personnellement, mais ahh, j'adore ça comme ça!

Quelques minutes plus tard, mon écran verrouillé sembla se calmer : le flots de messages du matin s'était terminé. Avec un soupir de soulagement, je déverrouillai mon iPhone en répondant à tous, en commençant par les messages les plus importants, ceux de mes "amis proches".

Un sourire aux lèvres, je me préparai et environ une heure plus tard, je descendis à l'étage du bas et embarquai directement dans mon taxi. Chaque jour, je suis la dernière soeur à sortir de la maison pour me rendre à l'école. Comme toujours, mon chauffeur me salue.

"Bon matin, mademoiselle."

Je ne lui réponds pas, évidemment. Mais ça va hein, il est habitué. Comme si j'allais me mettre à lui parler! Pff.

En arrivant dans la cour, un groupe de filles se précipita vers moi, tout sourire. Bandes d'hypocrites. Vous savez, la popularité, c'est comme une tornade. Quand vous entrez dedans, ceux qui se rapprochent de vous vous y suivrons. Mais bon, sans mes "amis", je serais seule, rejetée, et c'est bien pire que d'avoir une ribambelle de connasses à ses trousses!

Je les saluai tous, à la manière d'une vedette faisant son entrée sur un tapis rouge.

- Babe ! Entendis-je parmi la foule qui m'entourait.

Je détournai brièvement mon regard vers la voix m'ayant interpellé, et je vis Maxime, mon copain, me faisant un demi-sourire.

Devant le regard jaloux de mes compagnes et de la plupart des autres étudiantes autour, je l'embrassai à pleine bouche. Son haleine goûtait les toasts au beurre de cacahuète. Ouash. Je ne fis même pas la moindre grimace, j'étais habituée. Je me détachai ensuite de Maxime, satisfaite, et il me pris par la taille pendant que nous rentrions dans l'établissement scolaire.

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