Addicts

Chapitre 2

-Adam-

"ADAAAAAAAAAAAAAAAAM !"

Ce matin-là, une voix stridente me réveilla brusquement et j'eu un sursaut de panique. Pendant quelques secondes, je n'entendis plus un son dans l'appartement et mes muscles se décontractèrent lentement. Il faut dire que j'étais plutôt du type méfiant, enfin, dans le fond. Je ne montrais que très rarement cet aspect de ma complexe personnalité.

Peu à peu, mes sens se réveillèrent et j'étirai mon corps tout en me questionnant sur la voix m'ayant tiré de mon sommeil, une minute plus tôt. Je posai à peine un pied au sol qu'une tornade ouvra grand la porte de ma chambre et se rua sur moi à une vitesse folle, m'étouffant presque.

Je lâchai un soupir en réalisant à qui appartenait ces bras frêles entourant ma taille.

- Petite emmerdeuse de première, tu m'as réveillé... Marmonnai-je comme un zombie.

La petite Sarah se détacha de moi avec un sourire angélique accroché aux lèvres. Ma soeur cadette était sûrement la seule personne que j'ai jamais connu qui se fichait bien de toutes mes insultes et blagues d'humour noir. Elle m'adorait et, malgré les apparences... Je l'aimais aussi. Plus que tout... J'entendis sa voix enjouée m'adresser quelques mots.

- Maman voulait que je vienne passer un peu de temps avec toi, tu sais, Adamounou? Tu t'en souviens en? Vu que papa est parti pour la journée... Tu t'occupes de moiiiiiiii!

Des sentiments contradictoires se croisaient dans mon esprit. Depuis quand ma mère voulait-elle que je m'occupe de ma soeur? Je ne me souvenais aucunement qu'elle m'aie dit cela, ou même qu'elle m'aie parlé depuis... Deux, trois ans? Haha. Quelle sans coeur. Mes parents étaient tous les deux complètement tarés... À la naissance de Sarah, mon père avait décampé, peut-être à cause des responsabilités familiales ou des dettes, je ne savais plus... Mais le pire dans toute l'histoire, c'est qu'il avait décidé de m'emmener avec lui.

L'hypocrite !

Ma vie aurais été sans doute tellement mieux si mon père m'aurait laissé où je devrais être... Mais non, il a fallu à ce salaud qu'il m'inclue dans ses "projets" de vie. Ma mère, par contre, n'était guère mieux que mon paternel, même si elle n'avait abandonné personne. Elle et moi, on se donnait régulièrement des nouvelles, avant, et elle me manquait énormément. Aujourd'hui, Sarah avait sept ans et notre génitrice avait coupé court à tout contact avec moi depuis un bon moment déjà. Elle croyait probablement que je devenais comme mon père... Quelle était paumée cette femme.

Conclusion finale : le seul modèle dans ma vie était moi-même et ça le resterait.

Je passai ma main dans ma tignasse de cheveux rebelles et lançai un regard désapprobateur à ma petite soeur, qui se cramponnait à mes jambes nues - je dormais en boxer et je n'avais pas eu l'occasion d'enfiler des vêtements...

- Comment es-tu entrée ici? Interrogeai-je Sarah, de mon ton bête habituel.

Cette dernière me fixa intensément, comme si c'était évident. Puis, elle finit par lâcher, en haussant les épaules :

- Je suis venue avec maman.

Quoi? Et cette lâche n'avait même pas daigné me saluer? J'émis un grognement à peine perceptible pour ma soeur cadette et me dirigeai vers un petit meuble qui me servait de garde-robe afin d'enfiler des vêtements potables. Je passai un t-shirt et un sweat trop grand par-dessus ma tête, les yeux toujours à moitié ouverts sous le regard patient de ma soeurette. Puis, je revêtis des sweatpants mous et sorti à la vitesse tortue de ma chambre, accompagné d'une Sarah joyeuse et insouciante.