Chapitre 4 : Une Rencontre

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Je me réveillai dans une pièce claire, les yeux rivés vers le plafond. Je tentai de m'asseoir, difficilement, puis y parvint malgré un mal de crâne abominable me massacrant la tête. J'attendai quelques minutes afin de retrouver une vision stable et commençai à détailler la pièce dans laquelle je me trouvais. J'étais dans une pièce presque uniquement blanche, à l'exception d'un carrelage grisâtre, et de la porte vert pâle devant moi. Je me retournai afin d'observer la salle avec précision. Petite mais bien aménagée, elle contenait deux lits et une porte ouvrait sur des toilettes et un lavabo. Une autre porte, elle, ouvrait sur un bureau, vide, son occupant devant être de sortie. Je me rappelais vaguement être déjà venue dans cette pièce, mais quand... J'essayais tant bien que mal de m'en rappeler, mais en vain. Comment étais-je parvenue ici en premier lieu ? Aucune idée. Je tentais de répondre à mes questions, lorsqu'une femme arriva dans le bureau du fond. Elle s'assit sur le fauteuil et commença à lire, lorsque soudain, elle leva les yeux et, me voyant le regard perplexe, accourut vers moi.

- Mlle Printer ! Vous allez mieux ?! Avez-vous mal quelque part ? Des vertiges ?

- Je... Où suis-je ?

- Dans l'infirmerie, vous avez été amenée par vos camarades, vous ayant vu tomber.

Je me rappelai en effet être tombée, voulant rentrer en classe, de manière subite, puis plus rien. Oh non ! Les gens doivent me prendre pour une petite chose fragile maintenant et je vais avoir droit à bon nombre de questions ! Le premier jour... Super...

- Vous allez mieux ?, continua-t-elle.

- Je crois, mentis-je afin d'éviter de rester une minute de plus dans ce lieu.

Je n'avais jamais aimé les salles d'hôpitaux ou infirmeries, et encore moins celle de mon école. En effet, j'y étais déjà venue, deux ans auparavant, m'étant éraflé en tombant lors d'un cours d'EPS. En y prêtant attention, on voyait à quel point cette salle était délabrée. Le plafond, ainsi que les murs, laissaient apparaître des traces de moisissures, dûes à l'humidité probablement, et les tapisseries couvrant les lieux avaient été arrachées (surement par des élèvent s'ennuyant à mourir en attendant leur départ). Le carrelage était sale, si bien que sa couleur grise ne devait être qu'un blanc sali par le temps, la boue et la poussière. Je n'avais qu'une envie : partir, même si j'avais encore ce mal de crâne épouvantable.

- Mme Droux ?, demandais-je, fière de me souvenir de son nom.

- Oui ?

- Puis-je retourner en cours, je me sens mieux.

Aller Maddie ! Continue dans ton mensonge ! Belle mentalité ! Mais bon, c'est pour la bonne cause. En plus il me semblait avoir vu un insecte non identifié passer sous le second lit. J'en frissonnais.

- Je suis bien obligée de vous dire oui, de toute manière si vous allez mieux, ça ne sert à rien de vous garder ici inutilement.

- Merci Mme, dis-je, heureuse de partir de cette pièce glauque.

Je me levai, essayant de ne pas faire attention aux vertiges me troublant la vue, pris mon sac et me dirigeai vers la porte de ma liberté.

Enfin dehors, je regardai l'heure. 11h45. Encore une demi-heure avant la fin des cours, j'hésitai alors à me rendre dans ma salle, sachant pertinemment que 27 regards m'attendraient. Cependant, le regard de l'infirmière me dissuada de sécher ces trente minutes de cours restantes.

C'est alors avec une démarche douloureuse que je montais l'escalier, le plus lentement possible. Arrivée devant la porte 209, je pouvais entendre Mme Callagan continuer son monologue, semblable à celui d'il y a de ça deux heures, voire même trois ! N'ayant pas d'autre choix (le regard de l'infirmière m'observant de loin), je pris mon courage à deux mains et entrai...

Un silence, froid, vide, et surtout 27 paires d'yeux braqués sur moi. Comme je détestais être au centre de l'attention.

- Excusez-moi du retard, m'excusais-je.

- Ce n'est rien, allez à votre place en silence. J'allais distribuer vos emplois du temps.

Je me dirigeai donc vers ma place, sous le regard insistant de 26 personnes, notre professeure s'étant consacrée à sa distribution. Non mais vous voulez ma photo ?! Aller aller, on regarde autre part les enfants ! Une vraie bête de foire !

Je m'assis et entrepris de sortir mes affaires. A la fin de mon vidage de sac, j'eus droit à Will, me regardant en quête d'explications et d'infos.

- Quoi ?, chuchotais-je

- Bah je veux des infos moi ! C'est vrai que tu t'es évanouie ? T'es tombée comme ça, d'un coup d'après Flora et Charlotte !, m'étouffa t'il de questions, plus actif que jamais.

- T'es pas censé être dans un état larvaire toi ?

- Et non ! Dommage hein mais on a passé 10h30, ma sieste est finie ! Et puis tu m'as intrigué toi !

- Silence dans fond !, s'exclama Mme Callagan

- T'as entendu Will ? Silence !

- Haha tu crois vraiment que j'ai une tête à abandonner ?

- ...

- En plus il paraît que tu t'engeulais avec Mr-je-fais-la-tronche avant de lui en coller une !

- Qui ça ? Jared ? D'où tu sais ça toi ?

-SILENCE !, nous intima notre prof principale

- Non mais tout le monde vous a vu ! C'était pas discret si tu veux un avis.

- MAIS JE SUIS DISCRETE A LA FIN !

- MLLE PRINTER ! PEUT-ETRE QUE VOUS ET VOTRE VOISIN POUVEZ FAIRE PARTAGER A LA CLASSE VOTRE DISCUSSION PASSIONNANTE ?!

- ...

- Bien ! Alors merci de vous taire pour la troisième fois en dix minutes !

J'étais rouge tomate. Mais William n'étant pas moins coloré que moi, j'en fus rassurée. En plus il allait enfin me laisser tranqui..

- N'imagine même pas que j'abandonne, toi !, chuchota-t-il. On en reparle ce midi, j'ai pas l'intention de lâcher l'affaire !

- Grrr

Il sourit et rangea ses affaires, la classe aussi. Je n'avais même pas entendu la sonnerie pour une fois ! J'observais les gens autour de moi et vis alors les regards avides de Will, voulant ses infos, mais aussi de Charlotte et Flora, en ayant la moité et voulant désespérément le reste, ainsi que Marie, leur amie à qui elles avaient tout raconté, mais le pire, c'était le regard de Jared. Lui n'avait pas un regard semblable aux autres, le sien était d'acier, en colère et plein de vengeance. Même s'il avait, lui aussi, ce questionnement présent...

C'est alors d'un pas précipité que je sortis de cet salle-enfer, me dirigeant vers la cour, lorsque j'heurtais quelqu'un. Une personne que je ne m'attendais absolument pas à voir ici.

- Elisa ?!

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⏰ Last updated: Oct 14, 2018 ⏰

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