Slave for your Violence

Let's Go Crazy

31 Décembre 1984, 21h00.

Devant son miroir, Steve Harrington remettait en place une mèche de ses cheveux qui se voulait rebelle. Il soupira devant son reflet et ferma doucement les yeux, ça allait le faire. 
Il n'était pas du tout confiant vis-a-vis de cette soirée, c'était une teen party assez typique, comme il en avait fait des dizaines, alcool, jeunes cons et piscine éclairée, pourtant, il n'était pas à l'aise. 
Certes, il était toujours invité, mais c'était différent maintenant. Maintenant, il ne fallait plus qu'il s'attende à un quelconque regard sur lui, à part peut être celui de quelqu'un qu'il ne souhaitait pas voir. 
Maintenant, il n'était plus rien, plus qu'un type sans copine qui traine avec des collégiens, plus qu'un ange déchu. King Steve n'était qu'un vague souvenir, détrôné par un californien au torse huilé et a la tignasse de surfeur. C'était lui, qu'il n'avait pas envie de croiser. Hargrove, Billy Hargrove.

Le pas lourd, il descendit l'étage pour se retrouver dans le hall, attrapa ses clefs d'une main et sa porte d'entrée de l'autre, et bien vite, il se retrouva dehors, le froid fouettant soudainement son visage.

Il claqua la portière de sa voiture, jeta un regard au rétroviseur, et soupira, s'enfonçant dans son siège. Il fallait décidément qu'il se reprenne. Cet air abattu, ces hésitations, c'était pas lui tout ça, c'était pas ce qu'il conseillerai à Dustin. Dans un élan de courage, il mit le contact, et s'engouffra dans la nuit, ses phares éclairant faiblement son chemin. Dans la radio, Prince chantait Let's Go Crazy.

Les yeux fixés sur la route, il repensa à Billy. C'est dingue, de toute cette année, au milieu de l'Upside Down et des demodogs, c'était sans doute lui qui l'avait le plus marqué.
Le plus effrayé aussi, peut être.

Cela faisait quelque temps qu'ils ne s'étaient pas adressé la parole, mais leur dernier échange lui avait laissé un goût amer. Ces derniers mots qu'il lui avait craché au visage. 



« Te frapper ? Non. Non, t'es trop faible, j'ai failli te butter la dernière fois, il me faut mieux, il me faut plus. Je vais trouver de quoi te détruire.»

Steve frissonna. Il savait qu'il ne devait pas. Craindre Hargrove ne le mènerai à rien, juste à ce que ce dernier veut. 
Et s'il y a bien une chose que le brun ne voulait pas, c'était satisfaire l'autre.

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Il arriva à l'adresse indiquée sur l'invitation, il ne savait même plus chez qui c'était, mais qu'est ce qu'il en avait à foutre au final.

Après un trajet de réflexion, il était arrivé à cette conclusion: Fuck off. 


Cette soirée serait la sienne, il n'allait pas laisser un connard blondinet lui gâcher son nouvel an.

Lunettes de soleil sur le nez, il passa dans le jardin bondé d'adolescents avec assurance. 
La musique était forte, c'est donc au rythme de Wake Me Up Before You Go-Go qu'il s'avança, arrachant un joint de la bouche d'une jeune fille de la main gauche et une bière qui trainait de la main droite. Puis, arrivant dans la maison toute aussi remplie, il continua de boire dans tout ce qu'il trouvait, fumer tout ce qui passait, et lorsqu'une heure après son arrivée, un mec totalement déchiré lui proposa une petite pilule jaune, il l'avala sans même demander ce que c'était.

Il passa les 30 minutes suivantes à enchainer alcool et weed, il était déjà bien ivre. Puis, il sentit tout son corps trembler doucement, sa tête s'engourdit et le monde autour de lui qui tournait déjà, commença à se distordre. Il passa un moment à se demander ce qu'il se passait, puis, l'envie de vomir commençant à sérieusement monter, il fonça dans le jardin rejeter son dîner et quelques litres de cocktail magique entre deux buissons. 
Puis, la nausée disparue, il se rendit compte que le monde était toujours aussi tordu, mais il ne put se retenir d'exploser de rire, un vague souvenir de la pilule lui revenant en tête.

« -roH le cON c'est DE L 'ECSTA !!! »

Cria-t'il pour lui même avant de refondre dans un fou rire. 


Steve se sentait plus puissant que jamais, il avait envie de courir, hurler, faire connaissance avec toutes les personnes qui l'entouraient. 
Il s'avança jusqu'à un groupe de connaissances, peinant sans même s'en rendre compte à mettre un pied devant l'autre. 

Le voyant arriver avec une démarche aléatoire, ceux-ci se mirent à rire, le questionnant de tout les côtés. 



« -Putain Steve on t'avait jamais vu aussi fonscar

-Mec j'sais pas ce que t'as prit mais j'en veux 


- Tu te lances dans des drogues plus sympa maintenant ? Tu pourrais presque redemander ton titre à Billy haha »

Nouvel éclat de rire, mais pas pour Steve. 



« -... Billy. Il est où ? »

Il partit alors en courant dans la maison.

« Hargrove ! T'es où putain de connard à mullet à la con ? »

Il n'écoutait plus les murmures autour de lui. Il voulait que son ennemi se montre, il voulait lui faire face. Il ne s'était jamais senti aussi fort, il oublia totalement le cachet qui l'avait mit dans cet état, dans son esprit, il avait juste doublé de volume de taille et de courage. 
Puis, essoufflé, il finit par monter à l'étage où il n'y avait personne, s'adossant à un mur du couloir, les yeux clos, et un sourire béat face aux couleurs qu'il voyait s'enchainer malgré ses paupières fermées.

Un poing frappa le mur à quelques centimètres de son visage, provocant un écho interminable dans son crâne, sans même prendre le temps d'ouvrir les yeux, il chuchota, fronçant les sourcils

« Woooooh...... »


Il sentit un souffle sur son visage, ce qui lui fit comprendre que la personne s'était rapprochée. Pas mal rapprochée. 
Une voix familière s'éleva, couvrant le brouhaha constant, la musique qui se mélangeait, et les légères hallucinations auditives de Steve. 



« On m'a dit que tu me cherchais, Harrington. »