Ily avait ce café au 172 boulevard Saint-Germain.
Depuis la nuit des temps, toutes sortes de personnes plus différentes les unes que les autres avaient passé le seuil de ce minuscule café.Des hommes, des femmes, des étudiants.
Les cafés étaient bus à la dérobés, les cigarettes fumées impatiemment, le whisky bu d'une traite. Rien n'était laissé au hasard, tout était chronométré, calculé, pour ne pas perdre une minute. La vie à l'intérieur de ce café était une suite de mouvements sans fin, un enchainement d'aller et de venue perpétuels qui semblait ne plus jamais vouloir s'arrêter; un carnaval d'odeurs brûlantes qui vous collait à la peau comme celle de grains de café,de poussière, et de bois chauffé par le soleil; une cacophonie de cuillères teintantes, de verres trinqués, de papiers froissés, de tasses déposées brutalement et de paroles échangées à toute vitesse.
La vitesse. Voilà ce qui définissait si bien ce café : la vitesse.
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LE CAFÉ
Romance« Ce fut ainsi qu'il rencontra la femme aux cheveux couleur d'automne pour la toute première fois, à la manière de ces personnes qui épiaient leurs montres. Entre deux gorgées »