Chapitre 2 - Incandescence (1/2)

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Tout le bonheur du monde est dans l'inattendu.

Jean d'Ormesson

Ambre resta figée telle une statue de marbre. Son pouls s'était affolé et elle se sentait comme une antilope savourant ses derniers instants, la gorge prise entre les redoutables crocs d'un fauve. Elle réalisa immédiatement qu'un véritable piège s'était refermé sur elle, mais une délicieuse sensation d'extase, partant de sa poitrine, submergea progressivement tout son corps. Comme ensorcelée, elle finit par adresser un sourire radieux au magnifique brun face à elle. Elle lui offrit délicatement sa main et il l'enveloppa habilement en posant la sienne dans son dos, avant d'amorcer leur danse.

Tout en se déhanchant sensuellement, Ambre s'était mise à contempler le visage de son cavalier. Les cheveux courts, coiffés légèrement plus longs sur le dessus, les traits fins de son visage étaient rehaussés d'une épaisse barbe. Il dégageait un charme fou et débordait de virilité. Elle se noyait dans son regard, à la fois mystérieux, vif et rassurant.

Elle savait exécuter une multitude de pas de bachata grâce à des cours de danse qu'elle avait suivis et connaissait par cœur la chanson qui était diffusée dans le club. Son partenaire excellait également dans ce domaine, ce qui rendait l'union des deux danseurs extrêmement harmonieuse. Le duo semblait presque magique, comme si leurs deux corps avaient été faits pour s'allier en cet instant. Relevant son bras au-dessus de leurs têtes, l'inconnu lui fit faire un tour sur elle-même, interrompant quelques dixièmes de seconde l'ardente analyse d'Ambre.

Les minutes s'écoulèrent, malgré l'impression qu'elle avait, d'avoir été fixée dans le temps. Puis il décida de l'entraîner dans une autre salle du club, prenant soin de ne pas lui lâcher la main.

Ambre s'agrippa à celle-ci comme si sa vie en dépendait, craignant de perdre de vue, dans cette foule délirante, celui qui venait vraisemblablement de lui faire perdre la tête.

Ils progressèrent tous deux d'une quinzaine de mètres. Les flashs de lumière saccadés étaient aveuglants. Il était difficile de ne pas se faire bousculer dans cette cohue. Un nuage de fumigène se propagea depuis le sol, se mélangeant à des odeurs de parfum, d'alcool et de transpiration. La soirée suivant son cours, l'ambiance de l'Ice Club était en effervescence, catalysée par les litres d'alcool dont étaient désormais imbibés les clients.

Toujours attentif à Ambre, le séduisant jeune homme se retourna pour vérifier qu'elle réussissait malgré tout à le suivre sans encombre. Il constata qu'elle avançait dans son sillage d'un pas à la fois fragile et décidé.

Troublé par la délicatesse de la jolie brune, il fut pris d'un élan de fougue. Avec un sourire désarmant, il attrapa alors de ses deux mains son doux visage et l'embrassa. Au contact de ses lèvres sur les siennes, Ambre s'électrisa. C'était comme si elle venait de recevoir la clé d'entrée des portes du paradis. Tout s'accélérait dans une spirale étourdissante et incontrôlée.

Comme si de rien n'était, le visage lumineux, il continua à leur frayer un passage dans toute cette agitation.

Ils poursuivirent leur route — dont la destination était totalement inconnue d'Ambre —, jusqu'à arriver dans la plus grande salle de la discothèque, qui avait pour thème les morceaux en vogue du moment. Ils s'arrêtèrent dans un passage où Ambre put s'appuyer contre le dossier d'une banquette. Les murs et les sièges étaient dans des tons violets et l'ambiance néon du bar donnait une dimension futuriste à l'endroit. Des spots de lumière bleu électrique zébraient les cloisons. Ambre et Mia s'amusaient à la surnommer la « navette spatiale ».

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