Chapitre 1

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"Ça serait bête de mourrir bourré."

Je claquai violement la porte de la maison en fesant bien comprendre à tout le monde que je voulais être seul et qu'ils n'avaient pas besoin de me suivre.

Furieusement, je grimpais sur ma moto en enfilant mon casque, puis démarrai dans un vrombissement assourdissant en roulant extrêmement vite vers je ne sais où.

Il fesait nuit, sans douts aux alentours de minuit ou moin, et les rues étaient calmes et sombres. La crasse envahissait les trottoirs, ainsi que les pauvres clochards et les sdf. C'était comme ça la nuit, ici, tout était sale, sombre et crasseux.

Je continuais de rouler sans savoir où aller, à travers les rues désertes de la ville. Pour évacuer cette colère que j'avais en moi, il n'y avait que deux choses qui fonctionnaient : rouler vite, ou boire. La vitesse était quelque chose que j'aimais, car il inspirait le danger et le risque de la vie. Je n'avais pas peur de mourrir, simplement parce que ça finira par arriver que ce soit sur ma moto, ou dans une chambre d'hopital.

Finalement, j'arrivais devant un petit bar un peu paumé, encore ouvert à cette heure tardive. Je décidais de me garer sur le côté et d'y faire un tour juste pour passer mes nerfs dans quelque chose de moin dangereux : l'alcool.

Je poussais les portes en bois de l'endroit, dévoilant une pièce sombrement éclairée, vide de tout être vivant mis à part le barman - qui était une fille - et qui empestait affreusement le moisi. Cet endroit fesait pitié, tout comme moi.

J'avançais d'un pas lourd jusqu'au bar, puis m'installait sur une chaise haute.

_ Une bière, déclarais-je simplement.

La fille partit chercher cela, et revint presque immédiatement avec ce que je présumais être, mon verre. Elle le posa devant, je lui remerciai puis pris une gorgée de ce liquide brûlant - m'enfin, façon de parler.

_ Comment ça se fait que vous êtes encore ouvert à cette heure-ci ? Lui demandais-je.
_ Nous fermons à 3h du matin.

J'hochais la tête, puis pris une autre gorgée.

_ Pourtant il n'y a pas beaucoup de monde, remarquai-je en balayant la salle d'un coup d'oeil.

Il n'y avait pas un chat.

_ Oui, mais c'est surtout pour les motards soir comme toi que nous ne fermons qu'à 3h. Dit-elle en souriant.

Je lui souriais à mon tour.

_ Parce qu'il y en a souvent ?
_ Non, tu es le premier. Déclara t-elle.

C'était agréable de parler avec quelqu'un qui n'allait pas vous prendre la tête pour un rien.

_ Justin, me présentais-je en souriant.
_ Redd.

Je terminais mon verre d'une traite, sentant violament l'alcool me monter à la tête, puis lui demanda de me resservir un autre.

Elle ne se fit pas prier, puis partit remplir mon verre avant de le reposer devant moi.

_ Alors, Justin.. Tu as sans doute une histoire ? Demanda t-elle.

Je souriais.

_ Comme tout le monde. Toi, tu n'en as pas ?
_ Bien sûr que si, mais elle n'est pas interressante.
_ Tu sais, je ne suis pas le genre d'ivrogne à raconter ma vie autour d'un verre, lui fis-je remarquer.

Elle souria.

_ Ça tombe bien, je ne suis pas le genre de barman à écouter les problèmes des autres.

Je ris. Elle me plaisait bien cette fille, j'aime bien les gens avec qui je peux parler sans prise de tête ni sans arrière pensées.

Je bu une grande gorgée de la bière, puis reposa le verre sur le comptoir du bar.

_ Tu penses pouvoir conduire dans cet état ? Demanda t-elle.
_ Il le faut bien, non ?

Elle secoua la tête.

_ Ça serait bête de mourrir bourré, tu crois pas ?
_ Tant que je meurs en fesant quelque chose que j'aime, ça me va.

Je terminais mon verre, puis me reservis un autre et encore un autre jusqu'à ce que ma tête n'en puisse plus et que je m'écroule sur le bar, sous le regard attristé de Redd, la charmante jeune fille au bar.

Bordel, je fais tellement pitié.

...

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