La Vie, La Mort

Le Papillon

J'ai beau être rouillé,

J'ai beau être délaissé,

Je vais, sous peu, m'élancer.

Je deviens peu à peu détaché à la vie,

À ma ville, grouillante d'énergie.

Moi, je l'ai connu encore village, ou presque,

L'histoire de ses quartiers, j'en connais la fresque.

Tout cela, je m'en préoccupe de moins en moins,

Les turpitudes politiques, au lointain,

Et le progrès, plus de mon âge !

Je m'en détache, car il est plus très loin...

Le jour où je n'aurais plus de cage.

J'ai beau être fini,

J'ai beau être dans l'oubli,

Je m'envolerai, bientôt, vers l'infini...

Je me ferais papillon,

Palpitant au vent,

Détaché et détachant.

Et toujours en ascension,

Je serai là, voletant.