mon ange gardien ; changki

A

«- Alors ?

- Minhyuk ça ne va pas ? Pourquoi tu m'agresses de si bon matin ?

- Tu l'as vu ?

- Oui ! Mais laisse-moi enfin !»

Lui et ses habitude de sauter sur les gens comme ça. Mais bon c'est Minhyuk.

«- Comment ça s'est passé ? me demande mon ami aux cheveux rouges, qui est évidemment Jooheon.

- Ça s'est bien passé, on a passé un super moment ensemble.»

Ensuite, j'ai dû tout leur raconter sur ce qu'on a dit, ce qu'on a fait pendant toute la soirée. Au fur et à mesure que je leur donne des détails, ils semblent de plus en plus excités et se regardent en souriant malicieusement.

«- Donc comme ça il viendra nous voir ?

- Si vous ne voyez pas d'inconvénient.

- Non mais tu es sérieux ? On serait ravi de voir le futur petit copain de notre meilleur ami !

- Quoi ?

- Rien... Ça va on a le droit de rêver...» marmonne Minhyuk.

« Kihyunie ?
- Oui ? je réponds avec douceur, sa tête sur mon épaule, nos mains entrelacées. On était assis sur un banc, à regarder les feuilles colorées tomber lentement des arbres sous le ciel automnal.
- Tu te rappelles de notre première rencontre ?
- Oui, comme si c'était hier !
- On n'était encore que des adolescents maladroits.
- Et pourtant, c'est grâce à ça qu'on s'est rencontrés.
- C'est vrai, je n'ai jamais regretté un seul instant de t'avoir choisi.
- Moi non plus, au contraire tu es une des seules personnes qui ont réussi à changer ma vie, avec toi mes journées sont sans arrêt ensoleillées, même si il pleut derrière la fenêtre.»

Elle me sourit et m'embrasse délicatement les lèvres de sa bouche douce et sucrée.
Les mots étaient inutiles, car parfois, les gestes et le regard pouvaient dire tellement de choses inexplicables, que les mots ne suffiraient pas à décrire.

Et c'est là que je me suis dis, que je ne m'imaginerai jamais avec quelqu'un d'autre, qu'elle était ma moitié, et que j'étais la sienne.
Je savais au fond de moi, que je mourrai avec elle, à ses côtés.»

Je me remémore ce fragment de souvenir, je suis rentré chez moi, je regarde par la fenêtre, perdu dans mes pensées. Je réfléchis à la façon dont les choses sont soudainement arrivées dans ma vie.

Ça faisait longtemps, pour ne pas dire la première fois, que je n'avais pas eu autant de bons souvenir en si peu de temps, surtout en présence d'une seule personne : celle de Changkyun.

Je souris en réfléchissant au numéro réattribué par hasard. Sans ces messages, je ne l'aurais pas rencontré une deuxième fois. Le destin peut provoquer tellement de belles rencontres !

Soudain j'entends quelque chose vibrer près de mes pieds, c'est mon téléphone ! Je le regarde:

Hyojin: Salut Kihyun ! Est-ce que ça tient toujours pour rencontrer tes amis ?

Ce petit message me fait sourire, il faudrait que je renomme ce contact. À chaque fois que je reçois ce genre de notification, mon coeur se serre.

Après avoir réfléchi de longues minutes, je décide de l'appeler: Ange gardien. J'esquisse un petit sourire et réfléchis à la réponse de son message.

- Bonjour Changkyun ! Oui j'en ai parlé avec mes amis ils seraient ravis de te rencontrer ! Quand est-ce que tu serais libre ?

J'envoie ce message et repose mon téléphone par terre. Une dizaine de minutes plus tard j'entends encore mon téléphone vibrer.

- Je serai libre demain soir, ça t'irait ?

Je réfléchis, Minhyuk et Jooheon ne m'ont donné aucun contre-temps dans leur emploi du temps, de toute façon on est en vacances scolaires.

- Ça serait parfait !

- D'accord ! C'est super, à demain ! Ça me fait super plaisir

- À nous aussi ! À demain !

Je repose mon téléphone, je ramène mes genoux sous mon menton avec mes bras autour, me balançant doucement sur mon lit.

Alors, une idée me vient, je regarde ma grande armoire, une grande hésitation s'empare de moi. J'y vais ? Je devrais ? Pourquoi pas ? Ce ne serait pas risqué ? Kihyun ?

Sans réfléchir, je marche jusqu'à mon armoire et l'ouvre en grand. Je vais chercher un escabeau, parce que je suis trop petit pour atteindre l'étage. Je tâtonne la petite étagère en espérant la trouver. Je touche alors un objet dur et lisse, je l'attrape et la pose sur mon lit.

Je m'asseois et la regarde: c'est une boîte, ta boîte. Elle est plutôt grande, sombre, ornée de fins motifs argentés, je les touche délicatement du bout de mes doigts. Dessus est scotché un papier avec écrit dessus:

Pour Kihyun, quand le moment sera venu.

Une grande confusion s'installe à l'intérieur de moi, je ne saurai jamais quand le moment serait venu. Peut-être maintenant ? Plus tard ?

Alors, j'entends quelque chose, des voix qui tournent dans ma tête, de plus en plus vite. J'entends des rires, des pleurs, des cris de douleur, de colère.

Des images défilent dans ma tête, je te vois très nettement, souriante et heureuse, puis inerte, morte. Je me vois en train de hurler, secoué de sanglots, des larmes envahissant mon visage détruit par la rage et le désespoir, à genoux devant ton corps immobile pour toujours.

Aveuglé par ce cauchemar, je prends la boîte, la remets dans l'armoire et me réfugie dans mon lit. Je me recroqueville, mes yeux envahis par de nombreuses larmes, le visage enfoui dans mon oreiller.

Et c'est là que je suis rendu compte, que j'étais comme un enfant, perdu, désespéré, achevé par la peur de ne pas pouvoir retrouver son chemin, de ne plus retrouver sa maison. Comme un petit garçon dans le noir, agenouillé à cause de ses nombreuses blessures qui l'empêchent de se relever, dans l'attente d'un miracle.

Cet enfant, c'est moi.