Juste une année

Chapitre 3

Alice ouvre la lourde porte blanche. La chambre d'hôpital n'est pas très grande. Une chaise à l'assise bleuâtre et une petite table assortie, sont posées d'un côté du lit, de l'autre, il y a une table de chevet, du même bleu. En face, dans un des coins de la pièce, se trouve un petit meuble à tiroirs sur lequel est posé une vieille télévision grise. Contre l'un des murs sont postées des machines de toutes sortes, éteintes. Les murs sont peints tout de blanc, ce qui rend la pièce terne. Heureusement, une fenêtre laisse passer la lumière du soleil matinal.  Alice regarde par l'ouverture, un petit parc verdoyant, bordé de petits bosquets enfermant ce joli petit coin tranquille de pelouse, ombragé par endroit, d'arbres aux feuilles d'un magnifique vert commençant à jaunir par l'automne. Des gens sont assis sur un banc, sous l'un de ces platanes, ils ont l'air tristes. Alice a horreur des hôpitaux, ce sont des lieux tristes et déprimants..

           

Noa est là dans un grand lit d'hôpital bien bordé, par de grands draps blancs, de gros coussins tiennent sa tête. Un immense bandage ensanglanté lui entoure le ventre, Alice est horrifiée et détoure le regard pour observer le visage de sa pauvre fille : ses habituels cheveux soyeux sont désormais souilleux et emmêlés. Elle a quelques bleus sur au visage, ce visage d'habitude bronzé paraît aujourd'hui, extrêmement pâle. Ses paupières sont toujours légèrement maquillées mais ne laissent pas apparaître ses beaux yeux gris, elle doit dormir.

Alice se laisse tomber lourdement sur la chaise placée à côté du lit. Elle ne sait quoi penser de la situation, elle a très peur pour sa fille, le bandage qui lui entoure le ventre ne fait qu'accroître son inquiétude. Elle ne se rend absolument pas compte de la gravité de la blessure. Malgré les remords et la peur qui la rongent, elle finit par s'endormir, elle aussi, sur la chaise inconfortable de la chambre d'hôpital.