« Give me all the peace and joy in your mind... »
Je traverse la rue pour me rendre à la Musicothèque de la ville, "Bliss" tournant à plein régime dans mon casque vissé sur mon crâne. Je ne sais pas pourquoi, mais ce morceau est mon favori depuis hier. Avant, le morceau dont j'étais obsédée était "Hysteria", maintenant "Bliss". Peut être à cause du clip psychédélique et des cheveux rouges flamboyants de Matthew Bellamy. Je souris doucement en pensant à lui. Il a tout pour lui : un côté un peu enfantin, un regard transperçant... Même à 39 ans, il a toujours ce regard qui fait de lui le Peter Pan de la musique. Et ses yeux bleus ont toujours la même lueur merveilleuse, semblables à des étoiles, que ce soit en photo ou en vrai. Rien de mieux pour le chanteur de Muse, qui excelle en chanson comme en instruments. Matthew est un adepte de la guitare et des effets de sons, il a obtenu un diplôme en ingénierie musicale et sa Manson Signature MB1 est un exemple parfait : cette guitare 6 cordes est dotée d'un pad, ce qui rend le musicien et sa musique unique, et Matt est un expert en la matière.
J'arrive à la Musicothèque, mon QG depuis quelques mois lorsque je n'ai pas cours. Je ne suis jamais chez moi; mon petit studio, bien que cosy et arrangé à ma sauce, n'a rien à envier à une Bibliothèque musicale. Je me sens nettement plus chez moi ici : je connais tout le personnel, du grand patron jusqu'aux femmes de ménage en passant par les concierges, les secrétaires et les Musicothèquaires. Je dis bonjour à Lucien, l'agent de sécurité, et passe la porte. Je grimpe l'escalier de marbre qui monte au premier étage, pour me diriger directement vers les albums de rock alternatif, pour esquisser un grand sourire en parcourant les artiste, puis en arrivant vers le libellé « Muse ». C'est le coin que je fréquente le plus, entre Linkin Park et Paramore. Je parcours les albums du groupe : j'ai terminé d'écouter pour la 3ème fois l'album « Showbiz », je me dirige vers « Black Holes and Revelations ». J'hésite entre les différents morceaux de l'album et je me décide finalement pour « Starlight ». Je retire mon casque de mes oreilles et place celui de la Musicothèque relié à l'album, pour taper ensuite le numéro du morceau. Les premières notes me transportent presqu'instantanément, et je ferme les yeux pour mieux apprécier la voix de ténor de Matthew.
« Far away,
This ship is taken me far away,
Far away from the memories,
Of the people who care il I live or die »
Je continue le morceau, me balançant légèrement sur place sur le rythme. Je me repasse le clip dans ma tête, le bateau sur l'océan, Matthew tirant un missile de détresse en pleine nuit, sa guitare, son visage. Je ma rappelle ses traits caractéristiques, ses cheveux en bataille, ses yeux bleus. Je souris et m'imagine près de lui, là, maintenant.
« Alors, toujours en train de fantasmer sur l'Inaccessible ?
Je sursaute en entendant la voix de Guilian. Ce garçon a toujours le don de me surprendre au moment où il ne faut pas.
- Arrête, je suis en train d'écouter « Starlight », sur l'album "Black Holes and Revelations".
- Tu te fiches de moi ? Tu as écouté tous les albums de Muse au moins 100 000 fois chacun ! Tu peux pas passer à autre chose ?
- Non ! Il est hors de question ! Les mélodies sont superbes et m'enivrent toujours autant que la première fois que je les ait entendues. Elles... M'intriguent.
- Ce n'est pas plutôt lui qui t'intrigue ? fait-il en me montrant la photo de Matthew sur le mur en face de moi. Parce que moi je pense plus que tu est amoureuse de Matt Bellamy, j'ai pas raison ?
Je rougis. Il a raison. Il a toujours eu raison sur moi, c'est ça le plus impressionnant. Ce grand garçon aux air de métalleux gentil est mon meilleur ami, mon frère de coeur. Il a toujours été là pour moi depuis la première fois que je l'ai vu, à Warhammer. Cela fait maintenant une quinzaine d'années qu'on se connaît. Depuis mes seize ans, et les débuts de Muse, avant appelés « The Rocket Baby Dolls ». Matthew avait dix-sept ans. Maintenant il en a 39, et moi 38. Guilian me voit rougir et éclate de rire.
- J'avais raison !
- Ca ne change pas de d'habitude, dis-je en haussant les épaules. Tu as toujours raison avec moi.
- Ce n'est pas faux ! Mais si je venais te voir, c'était pour te proposer quelque chose : tu veux faire une partie de Warhammer avant que Karl et Chris ne prennent la table de la boutique pour faire évoluer leur Stormcast et Tyranids respectifs ?
- Non, merci, je te laisse le privilège de les regarder se débattre avec leurs Codex pour essayer de jouer comme il faut... mais en oubliant toujours les tirs de contre-charge.
- Oh, je t'en prie, tu ne va pas rester encore bloquée ici !
- Eh si !
Guilian essaie d'insister, mais renonce aussitôt : il sait que je ne cèderai jamais. Il a du mal à comprendre pourquoi je reste là, et pourtant je lui ait expliqué une centaine de fois :
« Ce groupe m'intéresse énormément et j'étudie toutes leurs mélodies pour essayer de percer les secrets de leurs morceaux, essayer de comprendre ce qu'ils veulent dire, ce qu'ils veulent faire passer comme message. »
Personne ne s'attarde pour essayer de comprendre ce que je suis en train de faire, alors que c'est simple comme bonjour : j'essaie de déchiffrer leurs mélodies. Et j'y arrive, grâce aux paroles, grâce aux notes, grâce à ce que veux dire le clip, et ce n'est qu'ainsi que j'arrive à comprendre réellement le sens de leur morceaux. Car les paroles ne font pas tout, il y a aussi la mélodie derrière. Si les notes ne concordent pas avec les thèmes abordés par le chanteur, la chanson ne colle pas. Muse est le seul groupe qui arrive à faire passer des chansons d'amour avec des mélodies fortes aux sonorités entre le rock alternatif et le métal en y ajoutant des mélodies électroniques. Je continue à écouter "Starlight", remarquant les cohérences avec le bateau du clip et les premières paroles de la chanson. J'essaie de repérer les sonorités qui ressemblent à d'autres notes d'autres morceaux de Muse, qui sont très rares à cause du credo d'originalité de Matthew, et remarque sur Starlight n'en a aucune. Mais je remarque que les accords de guitare ont l'air d'être les mêmes tout le temps, sauf pour les refrains, pareil pour la batterie. J'essaie de voir pourquoi le groupe à décidé de rajouter une seconde guitare pendant quatre phrases, pourquoi la partie où Matt chante avec pour seul accompagnement des notes aigues de guitare a été conçue ainsi... Je ne rate aucun détail, note tous les rajouts d'instruments au fur et à mesure du morceau et remarque que la fin revient avec les premières notes entendues au début du morceau. Et, force d'écouter et de réécouter ce dernier, des choses que je n'ai pas vues avant se rajoutent. Et tout cela forment des pièces de puzzle, qu'il faut essayer d'assembler, puis on regarde si c'est cohérent, on modifie quelques trucs pour parvenir à quelque chose de clair et qui semble avoir un semblant de sens, puis on peaufine jusqu'à trouver la conclusion et savoir parfaitement ce que tout cela veut dire et connaître le véritable message du morceau joué. C'est ça, mon passe-temps : étudier tous les morceaux de Muse pour connaître leurs véritables messages. Et personne ne comprend pourquoi je fais ça. Ca n'a jamais traversé l'esprit d'un quelconque fan incontesté de Muse d'essayer de déchiffrer la mélodie qui est derrière les paroles de Matt ? Parce que, lorsqu'on a compris le message des paroles, on a compris que 50 % du morceau ! Il est vrai que l'on pense à l'écriture parce que c'est la première chose que l'on essaye de comprendre, mais, même moi qui ne suis pas musicienne, ni une grande experte en matière de solfège, je veux tout de même comprendre pourquoi telle mélodie est à l'origine de tel morceau, pourquoi cette mélodie et pas une autre ! C'est pas juste parce qu'elle est jolie à entendre, c'est parce que les notes qui sont à l'origine du morceau ont une histoire. Et c'est ça que j'essaie de déchiffrer : l'histoire des notes. Pourquoi Matthew a préféré choisir ça plutôt qu'autre chose.
Après 5 heures passées à essayer de récolter des infos sur « Starlight » je rentre à la maison, des idées plein la tête et des hypothèses aussi grandes que celles de Sherlock lorsqu'il recherchait Moriarty. Bon, c'est pas le même registre, mais c'est un peu le même boulot. Je m'improvise enquêtrice.
- Yoooo messieurs dames !
Je sais, vous allez dire " Mais Tyler et moi n'est pas fini, t'en commence une autre ?! Tu te perd complètement !" Non ! Je sais c'que j'fais ! Tyler et Moi a un grooooooos trou que je n'arrive pas à remplir en ce moment. Mais "Désirs Inavoués" me tient à cœur quand même et j'ai pas envie de torcher cette histoire en parties de 500 mots. Alors je met le premier chapitre, et si vous aimez bien, préveneeeeez !
Zoubis mes fans de Muse ! -
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Désirs Inavoués (Matthew's Tragic Fanfiction)
FanfictionAmbre Soul est une véritable fan de Muse, surtout Matthew, le chanteur. Elle déchiffre tous leurs morceaux pour tout savoir d'eux. Mais une tragique nouvelle va faire basculer sa vie...