oeillet

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quand elle était arrivé à l'école, l'année passée, on se moquait d'elle. pourquoi tu parles avec ton accent bizarre, hey, arrête d'être jaune, t'es comme le soleil, grosse, on peut pas te regarder sans plisser les yeux. rire. rire. rire. 

seulement, lucie était petite, décharnée et parée de grands yeux verts trèfles à quatre feuilles. sa peau pâle, éclaboussée de tache de rousseur, avait prise une teinte tomate et ses cheveux jaunes s'étaient hérissé. fallait pas blaguer sur le sujet physique, avec mademoiselle.

elle s'était donc mise à danser. tout simplement, comme ça, devant tout le monde, ombre de son physique magistral et miroir de son âme suffocante. virevoltant comme les papillons de mon jardin, sautant comme un étalon de compétition, se contorsionnant tel mon cœur en voyant cette grâce, elle avait DANSÉ. 

on la connaissait depuis ce temps-là, mademoiselle lucie. on l'appelait comme ça, mademoiselle lucie, parce qu'on aurait cru qu'elle en avait 100 ans, tant elle était bizarrement sage. secret : elle en avait simplement quinze.

et dormait encore avec ses peluches.

et dormait encore avec ses peluches

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mademoiselle lucieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant