sinistres ténèbres

II chapitre

Une tache rougeoyante envahit le haut de la femme.
Je me pris à imaginer, sous ses paupières déjà closes, ses yeux s'éteindre.

Le garçon retira son petit couteau et l'essuya sur le pantalon de la femme avec une indifférence stupéfiante.

Une bouffée de chaleur m'envahit et une sorte de sanglot rauque m'échappa.

Toujours agenouillé près du corps, il se tourna vers moi, ses yeux sombres plongés dans les miens.

Il se redressa et commença à s'approcher de moi.
Les battements de mon coeur semblaient accélérer, et ma respiration se voyait entrecoupée de sanglots liés à la panique qui me gagnait.

Il fit un premier pas en ma direction ce qui me donna envie de reculer. C'était sans compter sur le poteau auquel j'étais attachée.
Prise au piège.
Il s'abaissa afin que nous soyons à même hauteur.
Inclina légèrement la tête et me dévisagea encore quelques instants. Ses yeux parcourait les moindres recoins de mon visage ce qui me rendait plus nerveuse encore.
J'évitais de croiser son regard qui me terrifiait et commençait à m'agiter.
Il se pencha en avant, pour je ne sais quelle raison, ce qui le rendait plus proche de moi.

• Ne m'approche pas, fis-je d'une voix fragile.

Je le regardais désormais dans les yeux.
Il arqua un sourcil, puis pris un air amusé. Un sourire s'étira sur ses lèvres. Un sourire provocateur.

• Attends j'ai cru mal entendre, mumura-t-il d'une voix suave. Tu m'ordonnes de ne pas t'approcher ?

Il laissa échapper un rire mesquin.

• Je te rappelle que je viens de te sauver la vie, pétasse.

Les traits de son visage s'étaient durcis sous l'effet de la colère qui semblait l'emparer peu à peu.
Ses yeux étaient froids et parvenaient à exprimer tout le mépris qu'il avait à mon égard.

Je me détendis légèrement, songeant à ce qu'il venait de me dire. S'il avait voulut me tuer, il l'aurait déjà fait.

• Qui était cette femme ? demandais-je en regardant le corps étendu sur le sol.

Il vit en cette question une possibilité de confiance et en profita pour s'approcher de moi avec son couteau afin de couper les liens qui me retenaient.
Mon corps se raidit à la vue de ce petit objet pointu, mais je laissa le garçon faire.

• Elle fait partie de tout ceux qui nous attaquent. Ceux qui nous envahissent, répondit-il d'une voix à demi coupé par l'effort.
J'ai entendu dire que dans leurs laboratoires, ils font des expériences sur les humains, et que dans notre cas, ce sont nous les humains en question. Elle doit faire partie de ceux là vu ses vêtements.

Il releva la tête, examina l'état du cordage, puis m'adressant un regard indifférent déclara :

• En fin, elle devait. Puisque désormais elle ne nous posera plus de problème.

Il reposa son regard sur le cordage et poursuivit son travail comme si de rien n'était.
Je les regardais tous deux.
Le corps, puis lui.
Mon regard passant de l'un à l'autre.
Sans savoir vraiment avec lequel j'aurais préféré me retrouver.