Chapitre 4

300 41 15
                                    


Valentin sentit sa tête frapper violemment le sol. Il ne peut empêcher une plainte de douleur tout se recroquevillant un instant. Le militaire le pris sauvagement par le col, le mettant sur ses pieds. La plaie du jeune homme s'ouvrit un peu plus, le lançant dans tout son corps. Mais son adversaire n'eut pas pitié. Il le souleva du sol, Valentin se mettant à battre énergiquement des jambes. Le colosse le jeta à plusieurs mètres, son dos se fracassant contre la pierre. Le brun serra les dents.

« - Valentin ! »

La voix qu'il entendit plus loin sonna comme un mirage tant sa tête tournait. Mais la silhouette, il la reconnu rapidement. Sa mère.

Alors que le guerrier fonçait de nouveau vers lui, il roula sur le côté pour l'éviter et sortit un petit couteau qu'il lui planta dans le mollet. L'homme tomba sur un genoux, pris de douleur. Le jeune chevalier se redressa rapidement et vint l'achever en plantant cette fois le couteau dans son cou découvert.

« - Valentin ça va ? S'enquit Hélène en prenant le visage de son fils entre ses mains.

- Ça va aller... »

Il pose une main sur sa plaie, tentant d'arrêter le sang.

« - Où est Père ?

-Au château, il évacue la famille royale.

-Je dois le trouver, Maxime est déjà parti, il faut...

- Non Valentin. Tu dois te soigner. »

Il baissa les yeux et laissa sa mère passer un bras sous ses épaules pour l'aider à marcher. Les combats faisaient rages, mais ils veillaient à empreinter des chemins plus calmes. C'est au bout de quinze minutes de marche que Valentin put enfin s'assoir. Hélène fit plusieurs aller retours pour ramener de quoi nettoyer la plaie.

Il retira sa chemise imbibée de sang et sa mère déposa un linge alcoolisé. Le jeune homme maugréa, lâchant injure.

« -Valentin ! Le reprit Hélène.

-Mais ça fait mal. Grogna-t-il.

-Cesse de faire l'enfant. »

La mère se concentra sur sa tâche, essuyant le sang de la plaie encore vive. Elle retira le linge et rapidement posa une compresse qu'elle se hâta à maintenir avec des bandes qu'elle enroula autour du torse de Valentin. Elle se leva rapidement et apporta une chemise propre à son fils qu'il enfila.

Dehors on entendait toujours les bruits de combats, les cris apeurés des habitants. La chevalerie royale s'était enfin dispersée dans la ville. Mais malheureusement l'ennemi avait pris la tête du combat.

« -Monte te reposer Valentin. »

Le brun regarda sa mère se diriger vers la bassine d'eau dans laquelle, elle plongea la chemise tâchée. Elle paraissait sereine.

« -On ne devrait pas sortir de la ville ? Se rendre chez ta sœur comme Père nous la toujours préconisé ?

-Non ! »

Valentin sursauta à la réponse sèche de la femme. Il s'avança vers elle. Il savait qu'il était plus judicieux de partir le plus vite, que son saurait les rejoindre et qu'ensemble ils partiraient chercher Maxime.

« -Mais... Mère ?

-Valentin, je veux que tu montes. »

Me jeune homme plongea son regard dans celui sévère d'Hélène. Il y descella une profonde inquiétude et compris simplement qu'il aurait beau insister, elle ne partirait pas sans son mari. Il baissa les yeux et soupira. Il hocha lentement la tête et monta dans sa chambre avant de s'allonger lentement dans son lit. Il peina à s'endormir, submerger par la peur de ne pas retrouver son père vivant, ou encore Maxime. Toutefois, malgré le bruit des combats faisant rage, il trouva le sommeil, épuisé par le combat et l'alcool bu en début de soirée.

...

Valentin fut sorti de son sommeil par le bruit incessant au rez-de-chaussée. C'était loin d'être le bruit habituel qui pouvait animer la maison. Un cri perçant de peur. Il se redressa et sortit en trombe de sa chambre. En haut des escaliers, il comprit la scène qui venait de se dérouler. Sa mère, à genoux près du corps en sang de son père. Le brun resta bouche bée, incapable de réaliser.

Hélène serrait son mari contre elle sans cesser de pleurer, tachant sa robe de liquide carmin. Le jeune homme descendit, lentement, les marches. De lourdes larmes tombaient à ses pieds, mais il devait rester fort. Il devait protéger sa mère. Alors il s'approcha de la femme détruite et l'attrapa par les épaules pour l'éloigner du cadavre. Elle ne se laissa évidemment pas faire, accentuant la peine de Valentin.

« -Nan ! Lâche moi ! Laisse moi avec lui.

-Mère, on doit partir ! »

Il l'entoura de ses bras, l'empêchant de se débattre. Elle hurlait sa douleur et tentant de faire lâcher prise à son fils. Mais elle devait se rendre à l'évidence, il était plus fort qu'elle. Elle tomba de nouveau sur ses genoux. Valentin se mit à son niveau et cette fois la prit dans une véritable étreinte.

« -On doit partir. Je veux que tu sois en sécurité. »

La femme ne répondit pas, serrant juste plus fort sa dernière famille. Il la força à se relever et l'entraina avec lui vers la porte arrière de la maison. Lorsqu'il poussa la porte, il fut plongé de nouveau dans le combat. Déterminé à fuir, il se mit à courir en serrant le poignet de sa mère pour ne pas la perdre. Il traversait les rues à la recherche d'une monture en direction du Nord de la ville. Les portes Sud ayant été défoncée il supposait qu'il serait plus simple de s'échapper par le Nord. Quand il tomba sur le cadavre d'un soldat, il prit l'épée et la para, prêt à combattre. Rapidement il tomba nez à nez sur un cheval en armure, sans cavalier. Il attrapa les rênes et se hissa, passant une jambe au-dessus de la selle. Une fois assis, il tendit sa main à Hélène.

Elle semblait totalement désorientée, incapable d'agir par elle-même. Son visage était rouge, son regard flottant. Elle ne semblait même plus animée de quelconque esprit. Valentin se mordit la lèvre, voir sa mère dans un tel état le peinait encore plus qu'il ne l'était.

« -Mère, il faut partir. »

Elle ne répondit pas. Valentin soupira et attrapa son bras pour l'inciter à monter sur le cheval. Le geste sembla la ramener quelques instants à la raison puisqu'elle s'installa correctement derrière lui avant de s'accrocher à sa taille.

Le jeune chevalier talonna l'animal qui partit au galop. Il se maintenait fort aux rênes, ne pouvant agripper la crinière sous l'armure de métal. Ils traversèrent ainsi la ville, évitant au mieux les combats. Quand ils traversèrent les portes Nord, Valentin garda l'allure encore une dizaine de minutes avant de repasser au trot pour virer dans la pénombre qu'offrirait la forêt voisine.



OUUUPS ENCORE DU RETARD


All of your Pieces - VodkmixemWhere stories live. Discover now