IV

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  C'était un jour de grand soleil. Le jour le plus ironique qui soit. Le lendemain du jour où Niam m'avait embrassée pour la première fois, un mardi pour être précise. Il était sept heures quarante-huit, j'étais en retard, comme d'habitude. J'avais mis mes chaussures en vitesse et j'étais sortie dans la rue, tout sourires.

  Mais tu n'étais pas là, Niam.

  Je ne pouvais pas croire que Niam était allé chercher quelque chose, il connaissait mes horaires et ne partait jamais le matin. Je m'étais précipitée vers l'endroit où il était assis d'habitude, les larmes aux yeux et là, j'ai vu sa lettre. Une feuille de papier pliée en quatre, que j'avais saisie d'une main tremblante, apeurée. Je l'avais dépliée, je l'avais lue.

  J'ai cru que j'allais en mourir. J'ai cru que j'allais en mourir de chagrin. 

  On s'est rencontrés un jour de pluie et on se quitte un jour de soleil... quelle ironie. Les passants me regardaient d'un œil suspicieux, je m'en fichais.

  J'avais hurlé et pleuré pendant une, deux heures, peut-être même trois. Il était mon premier amour, inoubliable, il était l'autre moitié de moi, je ne pouvais pas vivre sans lui. Mon cœur pulsait à mes oreilles, de peur, de colère, de haine, de tristesse, d'amour, tous ces sentiments mélangés destinés à lui seul. J'avais l'impression qu'on m'arrachait le coeur.
Quand je n'ai plus eu assez de larmes dans mon corps, je suis rentrée chez moi d'une démarche faible, comme un mort-vivant, et j'avais cherché un couteau.

  Je l'avais trouvé.

  Mais une fois la lame dans la main, je n'en avais juste... pas eu le courage.

  J'avais eu peur.

  Et je ne voulais pas te faire de la peine en faisant le contraire de ce que disait ta lettre, Niam.

  Mais sache que je pense toujours à toi.

  Je t'aime.

 NiamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant