Trente-Huit √

67K 2.8K 640
                                    

Trente-Huit


Tout ce qui me reste à l'esprit alors que la main d'Aaron rencontre avec mon visage, c'est le fait que je laisse cela ce produire. Je laisse un garçon me frapper. Encore une fois.

Je tombe sur le sol, des centaines de larmes coulent sur mon visage et j'apporte ma main à ma joue douloureuse, incrédule. La peau de ma joue me pique, me brûle et je sens du sang se précipiter rapidement à celle-ci. Mes pensées sont un total bordel, mais la réalité me frappe.

Aaron m'a frappée.

Aaron m'a frappée.

Aaron m'a frappée.

Les yeux de Harry s'enflamment, brûlant de rage et je ne l'ai jamais vu si énervé.

- Comment oses-tu frapper une femme, il grogne. La peur prend place sur le visage d'Aaron alors qu'il recule jusqu'à heurter le mur.

Je ne sais pas sur qui crier: Aaron qui vient de me frapper au visage, ou Harry, qui, bien que nous nous soyons battus plus tôt, semble être aveuglé par la rage. La façon dont les yeux émeraude de Harry brûlent de rage me fait peur. Je n'arrive pas à détacher mon regard du sien, c'est comme si quelque chose dans son regard s'était brisé.

Je reste assise sur le sol et je regarde les événements qui commencent à se dérouler devant moi.

- Je sais que tu la veux, gronde Aaron, remis de sa peur. - Je sais que tu es après elle depuis-

- Tu as tort, Harry s'emporte et j'ai envie de pleurer, mais je ne sais même pas pourquoi. Harry s'avance encore plus près d'Aaron, sa mâchoire crispée.

- Oh, vraiment ? Un méchant sourire traverse le visage d'Aaron. - Tu ne la veux pas seulement dans ton lit, n'est-ce pas ? Il fait un pas vers Harry . - Tu veux l'embrasser, tu veux-

- Tu ne sais pas putain de merde, Docteur Boy, et si tu souhaites garder ton visage intact, je te conseille de fermer ta grande gueule de merde. La voix de Harry est rude et calme.

- Eh bien, je suis sûr que le comptable ici présent peut vraiment abimer mon visage, raille Aaron et Harry avance toujours plus près de lui.

Je retrouve enfin ma voix.
- Aaron, arrête !

Les deux se tourne vers moi. Je veux trouver la force de me tenir debout, mais mes jambes sont comme de la gelés.

- S'il vous plaît, arrêtez, je dis alors que d'innombrables larmes roulent sur mes joues salissant mon visage.

On dirait qu'Aaron va s'enflammer quand il regarde à nouveau Harry.

- Je veux que ton cul méprisable sorte d'ici, maintenant, dit Harry à voix basse.

Aaron se tourne vers moi. Je regarde le sol.

- Rose, dit-il. - Viens, nous pouvons nous en sortir.

- Sors d'ici, Harry répond pour moi.

- Je ne t'ai pas demandé d'ouvrir ta putain de-

- Sors d'ici Docteur Boy, avant que je ne mette à exécution les menaces préalables.

Aaron regarde Harry puis moi et encore Harry puis moi - Très bien, je vais sortir d'ici, dit-il de sa voix la plus froide me donnant des frissons dans le dos.
- Mais je sais quelque chose que tu ne préférerais pas que je sache. Alors vérifie tes arrières. Mon sang se glace à ses mots.

Aaron nous sourit d'un sourire sadique, presque pervers une dernière fois avant de tourner les talons et de disparaître dans la cage d'escalier, et alors qu'il descend les escaliers, le bruit de ses pas fait écho, comblant le silence.

Harry se dirige vers moi et me tend la main pour m'aider à me relever. J'accepte son aide en mettant ma main dans la sienne, la lui serrant fermement. Ma main semble presque comme celle d'un enfant dans la sienne de grande taille.

- Est-ce que tu vas bien ? Il me demande tranquillement .

Je hoche la tête et essuie les traces de larmes de mon visage. Je me sens si faible. J'ai toujours voulu être forte et indépendante, mais je suppose que c'est un de mes défauts tragiques, je suis terrifiée a l'idée d'être seule.

- Allez, dit Harry, tirant ma main souhaitant me diriger vers son appartement. - Je vais faire du thé.

Je reste gelée sur place. Je regarde le sol.

- Rose, dit Harry. - Rose.

Je secoue la tête - Je suis seule Harry. Ma voix sort comme un murmure.

- Tu sais que tu n'es pas seule Rose.

Je rencontre ses yeux et en quelque sorte, je le crois. Je crois qu'il en sait beaucoup plus que moi, d'une manière que je ne connais pas encore. Je crois que, sous sa rudesse et son irritabilité, il a un cœur aussi bon que n'importe qui, voire même mieux. Et au milieu de tout cela, je me sens si irrévocablement en vie que je peux difficilement amener de l'air dans mes poumons pour respirer.

Hidden // VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant