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À l'époque j’étais une petit fille triste et fière.
Je voulais ressentir continuellement le bonheur dans mon mini torse. J’étais cette petite fille exhortée par mes irascibles reves.
Une mini-femme qui ne sortait jamais de sa pyramide de verre. J’avais une pure peur de tout et n'importe quoi, je n'avais confiance en rien.
Je voulais maîtriser l’attaque de la fureur du dragon.
Les garçons, ils voulaient jouer à touche-touche bisous.
Mais pour moi c'était normal de les envoyer bouler.
Je kiffais la musique Rock. J’aurais tout fait pour être pris parmis tout ces fous de concert. J'avais douze ans, je pétais la forme.
Et dans les feuillages derrière chez moi je cherchais où se cachait Predator, avec trois brindilles et des potes on se construisait des sales cabanes.
On était sûr de pouvoir faire tout tomber avec nos sarbacanes. Quand on avait pas grand chose le moindre clou c’était vital.
Si on avait sept cailloux en main, pour nous c’était les boules de cristal.
On était une bande de sacrés p'tits, et à chaque devoir reçu on voulait se trouver des plans pour ne pas les faire.
La récré, on avait que ce mot au bout des lèvres, donc je faisais partie de ce groupe d’élèves qui s’endormait au cours d’éveil.
Ça c’est l’époque où tu as trois pommes, mais où tu crois battre le ciel.
Mon grand père, c'était un grand dieu de philosophe pour moi, et explosés les carreaux avec des balles rebondissantes c'était l'un de nos plus beaux délires.
Un peu plus tard la vie t’assome avec les bras de Schwarzenegger. C’est mon enfance, un grand tas de souvenirs y sont entassés Mais même pour tout l’or du monde je ne veux rien remplacer.

À peine quelques temps plus tard, de nouvelles forces m’envahissaient.
Je connaissais par coeur toutes les portes, tellement que cette prof me haïssait.
Il y avait ma place à moi dans le couloir, j’y passait la moitié de l’année.
L’autre je la passait sur les bancs, à me faire casser la tête pour aucune raison valable.
J’étais ni méchante, ni bête mais une bonne petite.
Juste une jeune comme tant d’autre qui se sentait faible et incomprise.
Il y avait qu’à lire toutes ces marques rouge sur mes bras de coups que je pouvais attraper.
Ils me prenaient tous pour une plouc venant tout droit de l’âge de glace.
Et les profs pour nous bâtir un avenir, était la pire de leur bétises.
Aussi vague et inutiles qu’un cour de trigonométrie.
Ensuite j'ai retrouvé mes vrais amis.
Nous, l’avenir c’était le soir même, les délires entre potos.
J’ai rigolé, hier en voyant ma tête sur quelques photos.
C’était le début des plaisirs charnels.
Les débuts où enfin tu osais regarder les personnes du sexe opposé.
Avant ils voulaient qu’une bise, rien que pour ca tu sortais le front Kick.
Mais là, ne fût-ce qu’un regard et dans leur slip ça danse la country.
J'ai donc appris à me méfier. Ouais tout change, même ton corps et toi t’y piges que dalle. T’es toute fière, tu marches avec ta bande de potes et même si t’es à quatre et demi, dans ta tête, c’est clair, t’as de quoi éclater les États-Unis.
Ma vie c'était la leur, on protégeait nos arrières, car on a vite compris que pour realiser certaine chose fallait morfler.
On faisait les durs, mais j’étais timide et réservée, planquée sous une carapace de cynisme et de fierté. Je ne vais pas vous mentir y’a aussi eu des moments glacés. Mais même pour tout l’or du monde, je ne veux rien remplacer.

Mais, c’est fou ce que ça a filer, j’ai tellement besoin de prendre l’air maintenant.
J’ai rien vu arriver.
Cette existence de gosse fut comme un courant d’air, un instant, j’ai l’impression que hier je faisais encore qu’un mètre quarante.
Mais j’suis devenu une jeune femme, à force il est temps de l’admettre, que je redescende de mes nuages et que je mange la terre.
Que j’accepte le poids du temps, que ceux qui ont soif de rêve ici souvent devront boire du sang. Que si on explose un jour de toute façon, on a soigné nos blessures avec cette foutue poudre à canon.
Jusque maintenant j’ai accepté d'être blessée pour certaine chose mais sans trop crier vengeance.
De marcher et de courir, s’il le faut et de sprinter sans jambe.
Et j’écris toujours autant, histoire de ne jamais perdre le nord, histoire que je puisse croquer la vie, même si elle est aussi empoisonnée que la mer noire.
Demandez à un de mes proche comment l’asile peut être un bon psy.
Aucun de leur médoc’ ne me fera l’effet d’un bon état.
Mais j’admets que je puisse à nouveau perdre le cap.
Parce qu’ici bas les pires des monstres portent souvent le nom de perle rare.
Oui, j’ai compris les règles que puis-je y faire.
Je tente de garder le meilleur, pour éviter encore les glissements suicidaires.
J’avance en destination inconnue, et je porte les stigmates de mon passé.
Certaines souffrances resteront insolubles.
Mais malgré tout, je ne trouve rien à remplacer

J’ai fouillé toute mon histoire, jusqu’au moindre de mes souvenirs.
J’ai bien dû au moins tout retourner mille fois.
J’y ai trouvé cris d’armes, doutes, vide, larmes, sourires, soupirs, mais tout m’inspire à crier victoire.
J'ai revu le temps passé.
Des fois j’en ai souris, des fois j’en ai eu le sang glacé.
J'ai remarché sur la moindre mes traces et recherché les failles mais je ne trouve rien à remplacer.

Une âme perdue Où les histoires vivent. Découvrez maintenant