Il était une fois... une Légende

I

Dans une forêt, une Légende marche. Pas à pas, elle se souvient de brefs souvenirs de sa vie passée. Elle a un nom mais ne s'en souvient pas. Comment s'est-elle retrouvée perdue dans ce sombre lieu ? Comment est-elle devenue une Légende ? Tant de questions qui ne seront révélées qu'au fur et à mesure de ce récit.

Une sphère habillée de soie s'approche d'elle et lui dit d'une voix aisée :
  - Je suis ton premier souvenir, un de ceux que tu as perdus. Je vais te rappeler ce que tu as voulu oublier par tant de moyens futiles.
Voulant se souvenir, la Légende accepta sans hésiter. Elle tendit une main tremblante vers son souvenir et en un instant le décor changea brusquement. Les arbres qui entouraient l'endroit avaient fait place à l'entrée d'une somptueuse demeure. La porte toute en bois précieux surplombait la Légende de toute sa hauteur ; des images de plusieurs fleurs étaient représentées sur l'imposante porte. Un homme, dont elle ne percevait le visage, lui dit avec éloquence :
   - Et si nous procédions à un échange ? je vous lègue cette somptueuse demeure et en échange je veux l'héritage que vous avez reçu de votre défunt père.

( la Légende prend la parole pour la suite du récit )

J'étais étonné par sa demande. L'héritage de mon père n'était rien d'autre que des terres à peine cultivables. Ma famille sera sûrement contente que je fasse cet échange.
   - J'accepte ! M'empressais-je de répondre .
Un peu plus tard, j'avais invité le reste de ma famille à admirer mon incroyable échange. Mais quelle ne fut ma surprise en découvrant sur leur visage de la colère à mon égard et du dégoût envers mon trésor.
   - Tu n'avais pas le droit de vendre l'héritage de père ! Hurla ma soeur.
   - Tu es ignoble, je ne veux plus jamais te revoir ! Cria ma mère, la colère cachant son si beau visage.
Je les voyais s'en aller d'un pas résolu, sans même un regard en arrière. J'ai crié tant de fois de ne pas partir, mais en vain... ils m'avaient abandonné. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Était-cela alors mon premier souvenir : un si détestable événement ?