Chapitre 3

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Claire voulait être tranquille après cette journée éreintante. Son entretien avec la psychologue le matin l'avait mi à plat, rajouter à cela, une autre nuit de cauchemars et de période de réveil où elle ressassait les paroles de l'inspecteur et celle de Magalie.

Dans les couloirs du lycée bondé d'adolescents bruyant, elle croisa à plusieurs reprise les deux nouveaux. Celui qu'elle avait percuté la veille, le brun avec les yeux bleu sombre qui possédait une carrure musclée, n'échappait pas aux regards des demoiselles. Elle était persuadée de voir de la bave aux coins de leurs lèvres. Et son acolyte, blond aux yeux vert, était légèrement plus petit. Son corps athlétique et svelte se mouvait avec une grâce quasiment inhumaine pour un garçon pensait-elle. L'adolescente n'était pas du genre à s'intéresser aux garçons, mais ceux-là l'intriguaient. Aux cours de la journée, elle apprit que le brun s'appelait David Empras et l'autre Alexandre Desparis. Ils étaient cousins. Même si le lycée était grand, elle les croisa à plusieurs reprise dans la journée et à chaque fois son ventre se tordait quand elle croisa le regard de David. Comme-ci il lui reprochait d'être là, mais en même temps, elle sentait qu'il l'épiait. Il en allait de même pour Alexandre, mais son regard était bienveillant, tendre. Plusieurs fois, leurs regards se sont soudé et Claire avait senti son cœur faire un bon dans sa poitrine. Elle ne pouvait plus se détacher des yeux verts d'Alexandre, comme si une force la poussait à lire en lui. Elle voulait tout connaître du nouvel élève, comme-ci elle cherchait au fond d'elle à combler un vide qu'elle n'avait jamais eu conscience.

Elle trouva refuge à la bibliothèque, un espace où elle se sentait libre de s'évader dans les pages d'un livre, ou bien se poser dans le calme pour réfléchir quand une situation lui échappait, ce qui était rare. Elle n'aimait pas perdre le contrôle, ainsi elle pensait dans les moindres détails les événements qui pourraient arriver et en aucun cas elle n'aurait pensée à la tournure qu'ils prenaient. Elle devait remédier à son manque d'informations et décida de fouiller le passé à la recherche de fait divers similaire qui se serait produit dans cette ville.

Personne ne se trouvait dans le lieux, pas même Madame Joussin, la bibliothécaire, qui devait certainement faire des photocopies dans la salle des professeurs, en attendant que sa machine soit remplacé. Le lycée fermait ces portes à dix-neuf heures, donc il lui restait une heure pour faire ces recherches. À cette heure de fin de journée, peu d'élèves s'éternisaient dans l'enceinte de l'établissement. Claire s'installa devant un ordinateur, l'alluma et commença ces recherches.

Elle ne trouva pas grand chose. Tout de même, un article attira son attention. Il mentionnait qu'une adolescente de dix-sept ans avait disparu quinze ans auparavant. Personne ne l'avait retrouvé. Cette jeune fille s'appelait Margot, une photo d'elle bouclait l'article. Blonde aux yeux vert. Sa ressemblance avec Claire la frappa, elle déglutit et sentit l'angoisse l'envahir. Son cœur battait si vite qu'elle discernait le sang afflué jusqu'à ses tempes. Un bruit retentit dans le couloir et elle sursauta. Tremblante, elle écoutait à l'affût d'un autre son. Elle n'entendit plus rien. Certaine que son imagination lui jouait des tour, elle essaya de se calmer. Elle n'était pas au cœur d'un film d'horreur, donc rien ne pouvait lui arriver, elle devait rester rationnelle et lucide. Claire s'obligea à faire taire ce sentiment qui naissait aux creux de ces entrailles : la peur. Oui, elle avait peur. Peur de sa ressemblance avec ces adolescentes, peur d'être la prochaine victime, peur de perdre le contrôle sur sa vie. Car elle avait l'étrange impression, depuis la mise en garde de Magalie, que tout lui échappait. Que sa vie lui filait entre ses doigts sans qu'elle ne puisse faire quoi que se soit pour la retenir. Pourquoi ressentait-elle cela, alors que sa vie était toujours la même ?

Un autre bruit, plus fort se fît entendre. Cette fois-ci, Claire n'avait pas rêvé. Un son métallique, qui lui hérissait les poils. Un frisson de peur lui parcourut l'échine. S'en était trop, si c'était une blague, cela ne la faisait pas rire. Elle rassembla le plus rapidement possible ces affaires pour sortir de la bibliothèque. Elle voulait taire la peur qui l'envahissait et l'empêchait d'avoir la pleine capacité de son cerveau et ces jambes qui restaient paralysées par celle-ci.

Contrôle toi Claire, bon sang, se répéta t-elle.

Elle prit une grande inspiration et réfléchissait à toute vitesse. Sa mère lui enseignait les méthodes de combats et d'auto-défense, donc elle avait de quoi mettre à terre un agresseur. Elle se rassura de cette façon et trouva le courage de sortir de cette bibliothèque. Elle traversa le lycée le plus vite possible, elle sentait qu'on la suivait, mais ne se retourna pas pour vérifier. Les bruits métalliques se faisaient toujours entendre et elle doubla d'effort afin de sortir au plus vite.

Elle déboula sur le parking haletante. D'une main tremblante, elle fouilla dans son sac pour y dénicher ses clés de voiture. Elle traversa la distance qui la séparait de son véhicule, quand elle sentit une douleur la frappée en pleine tête. La force du coup lui fit perdre l'équilibre. Elle ne put parer sa chute et s'écrasa au sol. Cela lui coupa le souffle, mais se reprit assez vite pour se retourner et voir une créature noire et difforme au-dessus d'elle. Le son métallique qu'elle entendait provenait de son cri. Sa vision se flouta. Elle commençait à perdre connaissance, mais lutta de toutes ces forces contre les abîmes qui l'appelaient. Dans un dernier effort, elle entendit quelqu'un approcher, des paroles qu'elle ne comprenaient pas lui parvenait. Une voix grave d'un homme qu'elle ne reconnut pas.

Elle ne se sentit pas décoller de terre. Quelqu'un l'installa dans une voiture et l'attacha. Claire avait sombré dans l'inconscience. Avait-elle échappé à son prédateur ? Sa vie lui échappait-elle vraiment ? L'homme prenait place derrière le volant et démarra la voiture. Il aborda une conduite nerveux, mais calme. Ces gestes étaient précis. Concentré sur la route, il jeta de brefs coups d'œil à Claire qui était toujours inconsciente, mais il savait que cela ne dura pas longtemps. Dans quelques secondes, elle se réveillera, il le sentait. Il devrait la rassurer, mais savait déjà la tâche difficile. Il n'avait pas besoin d'une fille hystérique à ces côtés, mais son devoir le poussait à agir ainsi.

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Bonsoir mes p'tits loups. Ne vous inquiétez pas, j'ai corrigé les fautes j'espère qu'il n'en reste plus. Pour les répétitions je verrais plus tard. Encore mille mercis pour votre soutient.




L'autre Monde [ Reprise D'ecriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant