Youth destroyed {hiatus}

U - Destroy you

- Renjun, sérieusement, pourquoi fais-tu ça ?

Mmh... je commence à regretter d'avoir peint sur le mur.

Pas que le directeur me fasse culpabiliser, jusqu'il me fait littéralement chier.

- tu as pourtant de bon résultat.

Le problème avec les adultes, c'est que pour eux il est tout à fait logique qu'une personne ayant de bonnes notes soit obligatoirement calme et gentil.

Je suis bien la preuve que tout cela est faux.

- sais-tu que plus tard, quand tu tenteras de trouver un travail, tout ce que tu auras fait sera noté dans tes dossiers ? Et tes bonnes notes ne pourront jamais effacer ton mauvais comportement ? Commencer va-tu trouver du travail, hein ? Je veux dire...

- ne vous inquiétez pas pour ça, le coupai-je, et puis... entre une personne qui a d'excellents résultat mais qui a fait énormément de bêtise étant jeune, et une personne avec des résultats lamentables mais calme, vous pensez réellement qu'ils choisiraient la personne aussi con qu'un poisson ?

Le directeur me regarda avec de gros yeux sans rien répondre.

- et imaginons que je veux rentrer dans une école prestigieuse, et Jeno aussi. Vous savez cet élève tout gentil qui a les pires résultats de la classe 404 ? Vous pensez réellement qu'ils choisiraient Jeno à moi ?

Encore une fois il ne me répondit pas, j'en déduisis alors que l'entretien était finit, et sortit de la pièce en souriant.

Je refermai doucement la porte derrière moi et me retournai.

- AH ! Bordel Jeno tu m'as fait peur !

Jeno se trouvait face à moi, ses cahier en mains et sa casquette bleu marine sur la tête.

Ah... il m'avait sûrement entendu avec le directeur...

Je soupirai.

Pourquoi faut-il toujours qu'il entende ce qu'il ne doit absolument pas entendre ?!

Je m'approchai peu à peu de lui et mît mes mains sur ses hanches pour le rapprocher encore plus vers moi.

- tu as entendu ?
-...
- mmh... tu m'en veux ?
-...

- allé chéri, ce n'était pas contre toi.

Toujours aucune réponse.

- bébé, l'implorai-je doucement, me fais pas la tête !

Je déposai un doux baiser dans son cou en le serrant encore plus contre moi.

- tu sais que je t'aime, hein ?
- on ne dirait pas, dit enfin mon petit ami en me repoussant.

- juste pour ça ?
- comment ça « juste pour ça » ?! Tu me rabaisse à chaque fois qu'on est ensemble et même auprès des autres !

- mais c'est rien ! Je veux dire, de toute façon tout le monde sait que t'es nul à l'école, c'est un secret pour personne ! T'es nul, t'es nul !

Ma tête obliqua vers la droite avec force et une douleur fulgurante traversa ma joue.

Jeno venait de me gifler et il partait maintenant loin de moi.

Je soupirai en baissant la tête.

Je sais bien que je pourrai passer pour un connard, mais c'est vrai ! Et personnellement je ne vois pas quel est le problème s'il a de mauvais résultats.

Il y aura toujours plus nul que soit sur le monde après tout.

Je repositionnai mon sac sur mon épaule et reprit mon chemin calmement.

Je n'avais pas besoin de m'inquiéter pour Jeno, il se fâchait souvent mais dès le lendemain, c'est comme s'il oubliait ce qu'il c'était passé.

Jeno est comme une sucrerie pour moi.
Je m'amuse d'abord avec, l'observant de tout les côtés, salivant sur lui.
Puis je lui enlève toute ses couleurs si attirantes et pour finir,... je le dévore.

Mon petit ami souffre au moins chaque semaines par ma faute.
Mais je ne culpabilise pas.

Le voir détruit le rend encore plus attirant.

Et chaque jour je lui fais un peu plus mal que d'habitude, et le lendemain il reviendra, comme un chien avec son maître,...

Vous pouvez me traiter de connard, de monstre,... de tout ce que vous voulez.

Vous avez raison, et je le sais.

Parfois j'ai honte de moi, mais cela me fait tellement de bien, que je n'arrive pas à arrêter.

Jeno est mon jouet.

Et à force de jouer aussi violemment avec, il finira par se casser.

Je ne pensais pas que ça arriverait si tôt.

1-10-17