Mon histoire

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J'avais 10 ans, l'année de ma rentrée en 6e étant née en fin d'année. Inscrite en collège privée et venant d'un village je fus séparée de toute mes amies qui étaient elles alors dans le collège de secteur de mon village.

Le 1er jour fut la découverte de ma classe, de ce grand établissement. De nature timide et assez renfermée sur moi-même je ne me senti pas à l'aise dans cette classe. Plus les jours avancé plus le stress s'installé le matin à l'idée d'y retourner en deux semaines je ne m'était fait une amie qui m'avait tourné très vite le dos me retrouvant seule les midis. La cantine était un enfer. Les midis se finissait au CDI là où seul la dame du CDI me comprenait. Le CDI était au dernier étage me permettant de voir toute la ville, ma magnifique ville. J'observais les gens passant dans les rues libres de leurs choix alors que moi je devais retourner dans cette classe; mon enfer.

Je ne comprenais pas ce qui m'arrivé tous les matins cette grosse boule dans le ventre me faisant vomir. C'est là que débuta les visites chez le médecin, mes parents pensant que j'étais malade d'un problème gastrique et que cela empiré.
Je compris rapidement que ce n'était pas une maladie mais un énorme stress à l'idée d'aller là-bas. Je me souviens sur la route à partir du moment où nous dépassions un rond-point je comprenais qu'il m'était désormais impossible de faire demi-tour et que c'était trop tard. Alors commençais des crises de panique que je n'avais jamais fait auparavant.

Une autre fois, ma mère me déposait alors dans la rue à côté et repartait tout de suite. Ce jour qui reste gravé dans ma mémoire, je me mis à courir derrière la voiture manquant de me faire renverser mais je voyais juste qu'on me déposer dans un lieu qui me faisait tellement peur et où je me sentais enfermée alors que c'était juste le collège.

Mes parents étaient désemparés, mon frère ne me causait plus. Ma famille entière ne me comprenait pas. Je commençais à devoir inventer des excuses telles que j'ai mal au ventre, à la tête, je me faisait vomir pour être crédible. J'aurais tout fait pour ne plus devoir y retourner.

Je commença donc à voir une psy. Tout allait bien avec elle mais rien ne s'arrangeait pour le collège. Mais un jour elle convoqua mes parents pour faire un rdv commun. Je me rappelle je l'avais ressenti comme une bombe qui me tombait dessus, elle demanda à ma mère de s'éloigner de moi et de ne plus m'emmener au collège, d'après elle j'étais beaucoup trop attaché à elle et j'avais peur de la perdre lors d'une journée au collège.
Alors oui j'ai toujours cette ridicule peur de perdre mes parents pendant ma journée mais je sentais en moi que ce n'était pas la raison et qu'elle était totalement à côté de la plaque.
Je ne me souviens plus la raison mais mes parents ont décidé d'arrêter de consulter cette psy et d'aller voir une autre psy.

Je n'allais plus à l'école, je n'étais pour autant pas déscolarisée car chaque matin était un essai mais aussi un échec. Je passais mes journées chez mes grands-parents ceux qui me comprenait peut-être pas mais m'accueillait à bras ouvert.

Il fallut plusieurs semaines pour aller voir ma nouvelle psy. Je suis tombée sur une jeune psy qui était tellement gentille avec moi, elle me parlait comme si j'étais une petite chose fragile. J'ai commencé à me confier à elle, lui parler de ma vie, des choses les plus futiles mais je me souviens du bien que ça me procurait.

J'ai oublié de préciser mes parents m'avaient changé de collège et j'étais dans celui avec mes amies d'enfance. Mais le jour de la rentrée après les vacances de la Toussaint fut un énième échec. Je n'y arrivais pas, même avec mes amies d'enfance présentent dans ce nouveau collège je ne pouvais pas. Les crises de panique étaient devenues quotidiennes mais toujours aussi douloureuses mentalement.

Retour dans le passé, un autre souvenir, peut-être un des plus douloureux de cette période. Le jour précédent mon anniversaire, mon arrière grand-mère est morte. Je l'ai su que 4 jours après et j'en ai voulu à mes parents de me le dire plus tard. J'ai tellement souffert, c'était ma dernière arrière-grand-mère. En un an tous étaient morts. Vous me direz c'est qu'une arrière grand-mère, mais je l'aimais tellement. Elle avait beau m'énerver avec son comportement mais c'était mon arrière grand-mère et elle me manque toujours autant malgré les années. Je ne lui ai pas rendu visite dans ces derniers mois et je le  regrette énormément. Ça a amplifié mon mal-être, je plongeai alors dans une longue et douloureuse dépression.

Souvenirs ineffaçables Où les histoires vivent. Découvrez maintenant