Je l'ai vue...

Chapitre 1

« En ouvrant la porte doucement, je me suis aperçu de l'absence de Luce dans le salon, je suis donc allé voir dans sa chambre. Elle était là, je la voyais... Sachant déjà ce qui allait se passer, je courrais vers elle. Cependant, elle disparaissait, s'éloignant de moi une nouvelle fois. »

« Lucy ! » me réveillais-je en sueur.
Je me lève de mon lit qui n'est autre que son lit. J'ai l'impression qu'elle est à côté de moi mais je ne la vois pas, ne l'entends pas...
Elle me manque, pourtant je sais qu'un jour, elle reviendra pour qu'on vive enfin ensemble, qu'on forme une famille.
Son père me semblait si insignifiant à l'entente de cette tragédie, il avait dit : « Puisqu'elle est morte, je pars... ». Je sentais qu'il regrettait cette phrase mais avait-il le choix ? Pour lui, elle était partie pour de bon, il se disait qu'il aurait du être plus attentionné avec Lucy, qui est sa unique fille et enfant.
Elle nous manque. Nous ? Ses amis, sa famille, ses professeurs s'attristaient et se demandaient sans cesse : « Pourquoi s'est-elle suicidée ? ». Elle avait un avenir tout tracé. Sa chambre n'a pas changé, je la nettoie chaque jour, je lis son journal chaque soir, je repasse ses habits chaque matin pour qu'elle les reporte, je dépoussière ses livres tant aimés, je lui prends les cours qu'elle rate pour qu'elle ne prenne pas trop de retard. Elle adorait la science tout comme moi, on a pris la filière scientifique, on veux être médecins généralistes. Travailler ensemble était la meilleure idée qu'on ait eu, il ne nous reste plus que trois années de travail intensif et notre but sera atteint. Après avoir eu le diplôme, bien sûr.
Mon téléphone sonne, je l'attrape, c'est l'heure d'aller à l'hôpital de Magnolia, je fais mes stages là-bas... Avec elle. Mon entourage savait tout, ils m'encourageaient mais cela servait il à quelque chose ? Dans tous les cas, je n'avais que la réussite devant moi.
Il n'y a qu'une question à laquelle je n'ai pas de réponse : « Pourquoi s'est-elle suicidée ? Pourquoi avoir sauté ? ».
J'ai vingt-cinq ans cette année, bientôt vingt-six ans. S'il n'y a pas d'erreur, dès que j'aurais vingt-sept ans ce sera fini. La fin. The end. Mon nom est Dragneel. Natsu Dragneel, " Natsu " signifie été en japonais, j'adore cette saison tout comme j'adore les cheveux de cette teinte aussi brillante que le soleil de Lucy. J'attrape mes habits posés sur ma commode et placés à gauche des vêtements de Lucy. Je passe par la salle de bain et fais ma routine que j'ai depuis bien longtemps. Je passe des coups de peigne sur ma chevelure rose, celui que Lucy utilisait sans arrêt. Je me souviens qu'au moment où avait sauté Lucy, elle tenait un cadre : photo de notre couple. Je voyais des larmes perler ses joues, mon cœur avait perdu un bond tout comme j'ai perdu celle que j'aime physiquement.
Je me dépêche, je ne dois pas être en retard... Pourtant j'ai envie de l'être... Ce n'est pas simple, surtout avec ce qui m'arrive.

« - Cana ! Ne bois pas dans un hopital voyons...
- Natsu... ah, pauvre enfant sans expérience... Si tu m'empêches de boire, comment veux-tu que je m'hydrate correctement ? Tu es si innocent.
- Tu sais au moins ce que tu bois ?
- De l'eau ? Je crois...
- Tu es ivre... »
Cet hôpital est étrange mais c'est bien pour cela que je veux continuer mes études à Magnolia. J'ai envie de me changer les idées. Cana est une de mes coéquipières mais aussi, la fille du patron de cet hôpital en question. Guildarts, cet homme si grand et musclé n'est qu'un pervers dans l'âme. Après tout, il a bien une raison de vouloir devenir kinésithérapeute, qui est malheureusement malsaine... Si Luce voyait ça, elle rirait sûrement.

Je viens de sortir de cet hôpital, je dois avouer que je me lasse parfois de tous ces stages à plein temps. Ce n'est pas que je regrette mon choix mais j'ai besoin de repos et je sais que dans trois années, lorsque j'aurais réussi mon objectif avec elle. On ouvrira notre cabinet, on pourra être ensemble sans arrêt. Ce serait le rêve.

« Attendez, je vous prie... attendez. »
Je crois que quelqu'un m'appelle mais est-ce vraiment moi qu'elle appelle ? Je continue mon chemin ou je jette un œil pour voir ?
Je crois que je vais partir...
« Ralentissez, s'il vous plait ! J'ai à vous parler... »
Je m'arrête. Je me retourne. Et je vois... une femme, les cheveux quelques peu mal coiffés mais d'un très joli brun clair.
« - Merci beaucoup... Je me présente, je suis "l'assistante" de monsieur Guildarts et nouvelle. Hmm, oh et je suis en première année de stage en internat.
- D'accord...
- Je vous appelle pour une aide.
- Et ? Venez en au but.
- Tout d'abord, je voudrais que vous me tutoyez.
- Si tu veux.
- Alors, je vous raconte un peu mon histoire, je viens de venir ici. Il n'y a pas longtemps j'étais encore en Amérique du Nord, plus précisément...
- Aux États-Unis, je présume.
- Tout à fait... J'avais commencé quelques semaines de stage mais je voulais changer d'environnement donc je me suis installée ici. Pour but, euh...
- Changer d'environnement ?
- Ah oui, c'est vrai... changer d'environnement. Puisque je suis nouvelle, monsieur Guildarts m'a confié une information, vous êtes la personne qui pourra m'orienter donc je voudrais que vous soyez mon guide... »

« - Guildarts, je refuse royalement que vous me mettiez une fille en charge, plutôt une femme qui peut tout à fait se débrouiller sans moi.
- Natsu, ne sois pas aussi tête en l'air. Tu as vu comme elle est belle.
- Il n'y a que Lucy qui est belle à mes yeux...
- Je sais que Lucy est importante pour toi, et je te comprends. Cependant, si je te dis que tu es responsable de mon assistante, tu le seras sans rechigner.
- Pourquoi est-elle ton assistante dis-moi ?
- Parce que vous allez tous partir et je voudrais profiter...
- Pervers.
- Tu sais que j'ai cette manie mais je suis un homme de confiance.
- Au revoir. »

Je quitte une nouvelle fois mon lieu de travail, je l'entends m'appeler et râler. Mais je sais que je suis obligé, c'est bien en tant que mon patron qu'il me parle. Je n'ai pas le choix, encore une fois...