Je l'ai vue...

Chapitre 3

C'est étrange...
Le numéro, qui était entre autre familier à mes yeux, était le numéro de Jude. De quoi parlaient-ils ?
Pour faire rapide, je suis parti voir dans mes contacts et je l'ai trouvé. Je ne l'ai plus appelé depuis bien longtemps. Je devrais sûrement lui téléphoner. Maintenant.

« - Jude Heartfilia à l'appareil, j'écoute.
- Bonjour, c'est Natsu...
- Oh, cela fait longtemps Natsu. Qu'y a-t-il ?
- Rien de spécial, je voulais vous parler. Où êtes-vous en ce moment ?
- Aux Etats-Unis, je préfère rester ici. Il y a deux jours, je suis revenu à Magnolia mais avec mon emploi chargé, je n'ai pu venir te voir.
- Oui, j'ai remarqué ça. Je vous ai vu à la télé...
- Pour les informations, mais ne t'en fais pas. J'ai été clair et net pour mes opinions. Je suppose que tu es du même avis que moi.
- Oui.
- Je vais devoir te laisser, le devoir m'appelle.
- À bientôt, alors.
- À bientôt, Natsu. »

Il raccroche, je laisse tomber l'appareil sur mon lit. Je m'ébouriffe les cheveux et laisse mon poids se reposer sur le lit en question, j'écrase au passage mon portable. Je soupire.

« - Je ne comprends pas... J'aurais pu vivre une vie si banale mais pourtant, j'ai une impression qui me dit tout le contraire. Me dit que quelque chose va se passer mais à quoi ça sert que je me dise c'la si je n'ai aucune idée de la cause de cette sensation...
Peut-être que je divague complètement ? Beaucoup conte que des personnes peuvent tout à fait devenir fou après avoir réalisé trop d'études. Je n'en sais rien... Ce n'est pas simple. »

Et voilà que maintenant je me mets à parler seul à voix haute. Limite, je crois que mieux vaut parler à soi-même à voix haute qu'à l'intérieur de soi. Mais encore une fois, comme beaucoup me dise, parler seul devant un miroir ou autre peut être une preuve de l'intelligence que l'on possède. Cependant, cela reste à prouver.
Une sieste ne me fera pas de mal en tout cas. Au lit !

« - Shina, évite de vouloir faire les missions que nous impose Guildarts trop rapidement ! Lorsque tu vas faire une gaffe, tu es sûre de te retrouver dehors.
- Je vois que tu as enfin pris l'initiative de me parler plus ouvertement. Ça fait plaisir. Et puis, ne t'inquiètes pas, je fais toujours attention malgré mon attitude, je suis consciente qu'il y a forcément des vies qui sont en jeu dans ce milieu.
- Tu es bien confiante...
- Bien sur, il faut de la volonté pour réussir, tel est mon outil de réussite.
- ... »

Comme Lucy... Elle disait souvent ça aussi...
On continue ce que nous faisions et allons manger dans un restaurant tout près de l'hôpital. Mon ventre grognait tellement que j'en suis encore gêné.
Guildarts n'a fait que de complimenter Shina et je peux comprendre qu'elle est charmante mais essayer de la séduire ouvertement est assez marrant. Guildarts, c'est Guildarts, que voulez-vous ?
Nous sommes sur le chemin du retour.

« - Eh ! Attendez-moi !
- Je connais cette voix... »

Nous nous retournons. Ses longs cheveux blancs ne trompent jamais. C'est Mirajane. On ne s'est plus parlé, il y a un bon moment. Elle est plutôt naïve et insouciante.

« - Tu ressembles beaucoup à ... commença Mirajane.
- Shina Mori, enchantée. la coupa-t-elle.
- C'est une nouvelle stagiaire en médecine dans l'hôpital. Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais pas te faire photographier ?
- J'ai pris congé, et puis j'allais pas refuser un rendez-vous avec mon Luxus. Toujours entendre, Mirajane par ci, Mirajane par là. Ça m'a mise sur les nerfs.
- Je vois que vous allez bien, je n'aurais jamais cru Luxus si romantique.
- Voyons Natsu. Il n'est pas, mais alors pas du tout, romantique. fit-elle en tournant sur elle-même. Pour être sincère, c'est moi qui l'ai obligé... chuchota-t-elle.
- Ah...
- Shina. Enchantée, je suis Mirajane Strauss. Enfin, je crois que tu me connais déjà.
- Comment ?
- Bah, après la discussion entre Natsu et moi, tu n'as rien remarqué ? Mon prénom, mon petit ami, que je suis mannequin...
- Bien sur que si... répondit-elle, déstabilisée.
- Mirajane, je vais être en retard si ça continue.
- Désolée. Ça faisait tellement longtemps.
- Je sais... On se verra une autre fois.
- Mouais, dans tous les cas je vais aussi être en retard. À bientôt, Natsu et Shina...
- Au revoir. »

On se sépare, j'avais l'impression que Shina était un peu tendue, je suppose que Mirajane est parfois gênante, dans le sens d'intimidante. Oui, elle l'est. Rien qu'en y pensant, j'ai des frissons...

Guildarts veut discuter avec Shina, en conclusion je me retrouve seul. Ça fait du bien... Je vais aller prendre l'air. Je me sens compressé, mal, je pense encore à elle. Je vais d'abord chercher un de mes jeunes patients pour l'emmener dans le jardin. J'ouvre la porte et aperçoit Roméo, un de mes patients. Ses jambes sont paralysées depuis un bon moment, malheureusement. Au moins, il a une petite amie dévouée qui adore la médecine et qui lui rend visite chaque matin.

« - Natsu ! Tu sais quoi ?
- Non... Qu'est ce qu'il y a ?
- Je veux réussir ma rééducation le plus rapidement possible.
- Roméo...
- Je sais. Il y a peu de chance que je puisse me tenir debout sans support mais j'ai envie d'essayer pour Wendy... Si je n'y arrive pas, je ferais sans. Juste essayer.
- Je te comprends, Roméo. Tu es un bon garçon. Wendy a de la chance de t'avoir. Je parlerais de ça avec Cana. Mais pour l'instant, on va se promener.
- Merci, Natsu... Tu es comme un frère pour moi.
- Toi aussi. »

Je l'aide à se placer correctement sur le fauteuil roulant et commence à le pousser lentement vers le jardin après lui avoir donné une couverture.
Il y a des familles qui discutent avec leur proche malade. Ils sourient. J'emmène Roméo devant une petite fontaine.

« - Natsu...
- Oui ?
- Wendy m'a dit que si je ne retrouvais plus l'usage de mes jambes. Elle ferait tout pour qu'on ait une belle vie mais je ne veux pas... Il n'y aurait pas un travail qui ne demande pas...
- Bien sur qu'il y en a. Pour l'instant, tu es encore jeune. Le temps que tu sois majeur, tu es sur d'avoir un boulot qui ne te demandera pas grand chose.
- Comment tu peux en être aussi sur ?
- Réfléchis un peu. Tu as quinze ans et moi vingt-quatre. Dans trois ans, je compte travailler en libéral donc avoir mon propre cabinet, en conclusion je serais le patron et Lucy, la patronne... Logiquement, dans trois ans tu auras dix-huit ans donc je t'engagerais. Tu pourras être ce que tu veux.
- Merci... Mais c'est trop demander.
- Non, je te connais et te fais confiance. Allons dans un autre endroit. Changer d'environnement, si tu veux bien.
- D'accord... »