Il fût un temps où son nom était synonyme de grandeur, de majestuosité, d'élégance,...Il était «LE GRAND SORCIER DE BROOKLYN», respecté et craint de beaucoup. Certes, il s'était fait en premier lieu un nom grâce à son père Asmodée, prince des enfers, mais il n'en restait pas moins un des plus puissants sorciers que le monde n'ait connu. Enfin...ça c'était avant. Avant que cette tempête que l'on nomme «Amour» ne le ravage, ne le détruise de l'intérieur, ne lui laissant plus que des larmes pleins les yeux et un coeur brisé...C'était avant que son chemin ne croise celui des deux iris bleus cobalts et d'une chevelure noir corbeau appartenant à un jeune chasseur d'ombre qui a sût faire tomber les précieuses défenses que le sorcier avait soigneusement érigé autour de son coeur au fil des siècles pour ne plus céder à la fragilité de l'amour.
A présent, roulé en boule dans son lit bien trop grand pour une seule personne, l'oreiller d'Alexander serré contre son coeur, Magnus Bane n'est plus que l'ombre du sorcier majestueux qu'il avait été ces derniers siècles. Fini les tenues débordantes de paillettes, de broderies et autres extravagances, il préférait porter les vieux sweat-shirts noirs usés jusqu'à la corde d'Alec que ce dernier avait laissé au loft après que Magnus ait enfin réussi, après des semaines de batailles, à le vêtir d'un style vestimentaire plus modernes et qui mettait sa silhouette bien dessinée en valeur. Les sweat-shirts usés étaient bien trop grand pour le sorcier et ne le mettait en aucun cas en valeur, mais ils portaient le parfum de leur propriétaire et cela était amplement suffisant à Magnus pour les revêtir, ayant ainsi une infime impression d'être dans les bras de son ange. Allongé sur le lit, Magnus n'a même pas la force de se lever ce matin-là, ni les autres matins d'ailleurs. Cela faisait maintenant une semaine que le sorcier était une véritable épave, n'ayant pas quitté son loft depuis tout ce temps malgré les nombreuses mais vaines tentatives de Catarina et du fantôme de Ragnor de le faire sortir prendre l'air. Il préférait rester chez lui, à boire des cocktails et manger des petits plats indonésiens de leur restaurant favori, tout en ressassant encore et encore des souvenirs d'instants heureux en compagnie de son Alexander, ne prenant même plus la peine de se maquiller, ni d'accepter les requêtes de ses nombreux clients qui requièrent l'utilisation de sa magie, et encore moins les requêtes venant de l'institut. Et pourtant combien de fois pendant la semaine écoulée, les chasseurs d'ombres de l'institut avait fait appel à ses services à croire que le grand sorcier de Brooklyn était devenu l'homme à tout faire de ces derniers. De plus, ce n'est pas parce qu'il était sorti avec l'un d'entre eux que le sorcier les tolérait tous. Certes, il avait appris à en apprécier quelqu'uns de la nouvelle génération dont le comportement était bien plus chaleureux envers les créatures obscures que leurs parents mais tous n'avait pas cette ouverture d'esprit. Isabelle Lightwood était sûrement celle que Magnus affectionnait le plus. C'était une jeune femme forte de caractère sous ses allures de femme fatale, dotée d'un grand coeur et loyale envers sa famille, mais surtout envers ses frères, qu'elles n'hésitent pas à défendre à la moindre occasion. S'en prendre à un des frères et soeurs Lightwood, c'est s'en prendre à toute la fratrie grâce à la puissance de l'amour fraternel qui les relie. D'ailleurs, cela étonne le sorcier que Jace ne soit pas encore venu le chercher dans sa tanière pour lui refaire le portait afin de venger son parabatai.
Car oui mesdames, messieurs, c'est Magnus qui a rompu avec son âme-soeur après qu'Alec l'ait trahi en ne lui disant pas que l'épée mortelle n'était pas entre les mains de l'enclave mais bien en possession de ce cher Valentin, ce même homme qui cherche à anéantir toutes les créatures obscures ce qui veut dire: les fées, les loups-garous, les vampires et...LES SORCIERS! Alexander voulait-il vraiment protéger Magnus en ne lui disant pas que sa fin pourrait être plus proche qu'il ne le pensait car un psychopathe détenait l'instrument mortel et que trouver un ange pour l'activer n'était pas quelque chose d'impossible pour quelqu'un comme Valentin? Le sorcier n'appelait pas ça de la protection mais plutôt une rétention d'informations capitales. C'est pour cette raison, mais aussi pour le motif qu'il devait faire un choix entre l'homme qu'il aime et son peuple afin de protéger soit l'un soit l'autre, que Magnus avait quitté le jeune chasseur d'ombre dans le couloir de l'infirmerie après que Max, le benjamin de la fratrie Lightwood, ait été soigné par frère Enoch car les pouvoirs du sorcier n'y pouvait rien pour le jeune garçon. Mais malgré que ce soit Magnus qui ait fait le choix de séparer leur chemins, la douleur de l'absence et de l'éloignement de celui qui fait battre son coeur n'en devient pas plus supportable, au contraire, elle empire au fur et à mesure que le temps s'écoule et consume à petit feu le sorcier, provoquant une lente et douloureuse torture.
Magnus n'avait eus que des nouvelles de Clary depuis une semaine, elle lui avait envoyé un message deux jours après qu'il ait rompu avec Alec pour l'informer que Max était sorti de l'infirmerie et était retourné à Idris, là où il était le plus en sécurité. L'institut de New York n'étant pas un lieu sûr en ce moment pour un jeune chasseur d'ombre comme lui. Le sorcier avait juste répondu à cette dernière qu'il était content pour la famille que le petit aille bien et avait hésité à lui demander des nouvelles d'Alexander mais il savait que cela lui ferait plus mal qu'autre chose donc il ne demanda rien. Car Magnus n'était pas assez stupide pour penser qu'Alec aille bien, il avait pu apercevoir les larmes dans ses yeux juste avant que les portes de l'ascenseur ne se referme ce jour-là. Mais penser que son ange souffrait ou en avoir la preuve était deux choses bien différentes. Le sorcier savait que si Clary lui confirmait que Alec était triste, il accourait à l'institut et lui pardonnerait tout sans que ce dernier ne réfléchisse à la conséquence de ses actes et paroles. Et Magnus voulait qu'il y réfléchisse et qu'il mérite d'être pardonné. Il n'avait en revanche reçu aucun message ou appel d'Izzy ou Jace, même incendiaires. Ils devaient sûrement lui en vouloir d'avoir blessé leur grand frère, Magnus lui même s'en voulait d'avoir blessé celui qu'il considérait comme son âme-soeur. La vie n'a jamais été tendre avec Alec, tout d'abord être gay dans un peuple où cela était considéré comme une maladie, caché ses sentiments derrière un lien de parabatai, avoir été élevé dès le début dans les règles strictes de l'enclave avec une destinée toute tracée de soldat, n'avoir jamais eus le droit de goûter à la liberté, d'être vraiment lui-même, il était passé à quelques cheveux d'avoir été marié à Lydia Brandwell juste pour redorer le blason de sa famille, terni par les actes de ses ancêtres et de ses propres parents,...Tant d'épreuves déjà traversées à, à peine dix-huit ans, que Magnus s'était fait la promesse de ne jamais le blesser et de le protéger coût que coût mais voilà qu'il a trahi le jeune homme qui lui faisait confiance...
A cette pensée, des larmes roulèrent le long des joues de Magnus et s'échouèrent sur l'oreiller qu'il tenait toujours contre lui. Allongé dans son lit, n'ayant pas l'envie d'en sortir, s'en extraire pour faire quoi de toute façon, il ne voulait voir personne, pas même Président Miaou qui regrette lui aussi l'absence d'Alec, ne voulant plus manger depuis une semaine pour démontrer son mécontentement à son propriétaire. Il préférait se remémorer son ange dans ce lit. Les rayons de soleil qui venaient se refléter dans la chevelure noiraude de son petit-ami, les petits yeux encore pleins de sommeil d'Alexander au réveil, les légers ronflements de ce dernier qui retentissaient comme une mélodie apaisante aux oreilles du sorcier et ses bras musclés qui lui donnaient le sentiment d'être en sécurité n'importe où dans le monde,... Mais soudain il fût déranger de ses divagations par la sonnerie de son téléphone sur la table de chevet. Après avoir vérifié l'identité de son correspondant, il décrocha finalement.
-Quoi encore?! Répondit-il d'un ton acerbe à sa meilleure amie sorcière Catarina.
-Bonjour toi aussi! Lui dit-elle d'un ton de reproche. J'en connais un en tout cas qui s'est levé du mauvais pied ce matin!
-Nuance! Je ne me suis pas encore levé et je n'ai juste pas envie de parler à des êtres vivants, répliqua le sorcier.
-Tu préfères donc parler à tes plantes si j'ai bien compris? S'amusa la jeune femme du comportement de son cher ami.
-Elles, au moins, ne peuvent pas me répondre, ce qui me convient parfaitement, elle ne peuvent ainsi donc rien me reprocher!
-Tout suite les grands mots! Non, pour une fois, ce n'est pas pour tenter de te raisonner que je t'appelle. Une réunion entre les dirigeants des créatures obscures et les chasseurs d'ombres à lieu à l'institut cet après-midi et j'ai besoin que tu y ailles en tant que représentant des sorciers. Raphaël sera présent pour représenter les vampires ainsi que Luke pour les loups-garous et Meliorn pour les fées.
-Et lui, il sera là? Demanda t-il d'une petite voix.
-J'en entendu dire que oui, lui répondit Catarina.
Mais bien sûr qu'il sera là, il est le chef de l'institut de New York après tout, c'est lui qui représentera les chasseurs d'ombres. Qu'est-ce que le sorcier s'était imaginé, qu'Alec abandonnerait son poste juste pour ne pas recroiser Magnus? Et si après tout, Alec voulait recroiser le sorcier afin de voir à quel point leur rupture l'a affecté et peut-être pouvoir enfin discuter? Le coeur de Magnus battait fort dans sa poitrine et sa respiration devenait laborieuse, il paniquait. Lui Magnus Bane, grand sorcier de Brooklyn faisait une crise de panique à l'idée de revoir son « ancien » amour, du jamais vu en quatre-cent ans d'existence.
-Tu...tu ne peux pas y aller à ma place? Demanda t-il alors à son amie d'une petite voix. Tu leurs diras que je t'ai légué le poste de représentant des sorciers auprès de l'enclave.
-Non, tu sais bien très que c'est avec toi que l'enclave veut traiter et de plus je ne peux pas aujourd'hui, je suis de garde à l'hôpital cet après-midi.
Ah oui c'est vrai, c'est que madame à un travail à temps plein contrairement aux autres sorciers qui pratiquaient leur métier de sorcier à domicile. Catarina, elle, préférait mettre son don de soignante au service des terrestres en travaillant comme infirmière dans un hôpital de la ville plutôt que d'ouvrir son propre cabinet et d'en faire ainsi un business. C'était une personne qui vivait simplement et Magnus ne pouvait que l'admirer pour cela.
-Et Tessa? Demanda t-il dans un dernier espoir.
-Occupée au Labyrinthe en spirales. Tu vas devoir y aller, essaya t-elle de dire d'un ton neutre, mais Magnus, qui ne la connaissait que trop bien, pût y entendre une exclamation de joie dans cette dernière phrase, et il ne pouvait pas lui en vouloir. Catarina ne voulait que le bonheur de son ami et ce bonheur, il ne pouvait le trouver qu'aux côtés de son ange Alexander.
C'est pour cette dernière raison que le sorcier, poussant quand même un soupir pour donner un effet plus dramatique à sa réplique malgré que Catarina sût qu'un changement s'était produit chez son ami, répondit:
-Bien, je vais donc me rendre à cette réunion de l'institut. Alors maintenant laisse-moi aller me préparer.
-Aucun soucis, il faut que j'aille travailler de toute façon. Bonne réunion, dit-elle joyeusement avant de raccrocher.
-C'est ça, marmonna t-il à son portable avant de le déposer à nouveau sur la table de chevet.
Sortant finalement du lit, il se rendit dans la salle de bains afin d'être un minimum présentable. Car malgré que son coeur est en bouilli, il ne veut pas permettre aux gens de pouvoir voir sa faiblesse. La seule personne devant qui son âme est à nu et dont le sorcier ne cherche pas à s'en cacher, n'est d'autre que ce cher Alec.
Appliquant un fard doré sur ses paupières, une généreuses couches de khôl noir sous ses yeux, ainsi qu'un trait d'Eyeliner mettant parfaitement en valeur son regard félin, il revêtit ensuite un pantalon bordeaux ainsi qu'une chemise bleu claire avec des strass sur le col mais enfila par-dessus la chemise, ne laissant que le col dépassé, un pull à col rond en laine noire appartenant à Alec. Magnus espérait secrètement qu'Alec reconnaisse le vêtement et comprenne le message qu'il voulait lui faire passer: le jeune homme manquait au sorcier et tout lueur d'espoir qu'un «nous» existe encore n'était pas éteinte. Il fallait juste qu'Alexander montre à Magnus qu'il allait se battre pour retrouver cette confiance entre eux.
C'est sur cette dernière pensée que Magnus fit son premier pas, depuis une semaine, en dehors du loft direction l'institut.
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Une lueur d'espoir (OS)
Fanfiction« Je me battrai sans relâche pour le seul et véritable amour que je veuille connaître et ne m'arrêtai pas tant que subsiste encore une lueur d'espoir.» Alexander Gideon Lightwood **************************************** Alec et Magnus ont rompu apr...