Dark memories

Le vide

Autour de moi, tout est noir. Un silence de mort plane dans la pièce. Je ne sais plus qui je suis, où je suis. Qu'est ce que j'ai bien pu faire la veille, l'avant veille et les jours qui précédaient? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Tout ce dont je me rappelle est le noir complet. C'est une couleur rassurante. Je sais que je ne suis pas en danger lorsque le noir me submerge. Qu'aucun danger ne peut m'atteindre. Lorsque je suis plongé dans cette obscurité, malgré les horreurs que je subis, l'espace d'un instant j'ai l'impression d'être en sécurité. Je suis serein dans ces conditions. Mais le noir est la seule couleur dont je me rappelle vraiment. Hormis le blanc. Enfin plutôt une lumière blanche. C'est la seule autre couleur que je peux voir tous les matins. Mais elle ne présage rien de bon. Avec l'apparition de cette lumière, mon état de sérénité s'envole aussitôt.

Lorsque je peux distinguer cette blancheur, une silhouette l'accompagne toujours. C'est une personne que je n'ai jamais vu, que je ne connais pas. Et pourtant, elle, cette personne, me connaît. Comment? Aucune idée. Je le sais car tous les jours elle arrive pour me faire du mal. Elle vient afin d'obtenir des informations. Mais quelles informations? Je ne sais pas. Je ne me souviens plus de rien. J'aimerai bien l'aider pour arrêter le carnage que l'on fait subir à mon corps, et à mon moral déjà bas. Mais c'est impossible. Comment pourrais-je lui fournir des informations que je n'ai pas? Mais que s'est-il bien passé pour que j'oublie la moindre parcelle de ma mémoire? Comment pourrai-je la retrouver?

La lumière m'éblouie déjà. J'ai perdu la notion du temps. J'ai l'impression que cet homme venait tout juste de terminer son interrogatoire. J'ai l'impression que la lumière venait à l'instant d'englober cette silhouette. J'ai l'impression que je n'ai pas mangé depuis des jours. Mais pourtant, cela fait bien une journée complète que mon interrogatoire s'est déroulé. Mon agresseur est parti il y a effectivement une journée. Il revient donc me faire subir la même routine habituelle.

Lorsqu'il partira, il laissera le même repas que j'ai mangé la veille ainsi que tous les jours qui précédaient: une tranche pain, une pomme et un verre d'eau. Mais ici, dans cette sinistre cellule qui sert de salle de torture, il n'y a pas grand chose. Seulement une sorte de vieux lit dur, un lavabo et un toilette m'entourent. Mais malgré toutes les impressions qui m'envahissent, une journée entière c'est bien déroulée depuis le dernier interrogatoire. J'espère que cette fois-ci ça passera vite.

J'ai peur. Une angoisse me prend soudainement à la gorge. Elle m'envahit complètement. Je n'arrive plus à respirer. Je suis épuisé. Tout ce que j'arrive à faire c'est m'évanouir de fatigue...

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Je cours le plus vite que je peux. Je sais qu'il faut que je m'enfuis de ce grand manoir. Tout ce que j'ai à faire c'est de prendre la porte et courir de toutes mes forces vers ces grandes grilles. Il faut que j'échappe à cette folle. Cette folle qui est ma tante. C'est une femme grande, aux paupières lourdes et à la mâchoire forte. Sur ses fines lèvres s'étend un sourire arrogant et dédaigneux. Elle est dotée de longs cheveux noirs brillants, négligés et décoiffés. La folle est vêtue d'une robe noire et légèrement déchirée. Soudain, sa voix dure, sèche et représentative de sa folie résonna dans tout le manoir: « Drrrrraaaaaacoooo!!! Viens retrouver ta tante adorée! Tu sais très bien qu'il ne va pas être content si tu ne le rejoins pas de suite! Mon cher petit Draco, cela ne sert plus à rien de courir; tu sais très bien que je te retrouverai quoi qu'il arrive »

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Je me réveillais en sursaut. Je suis essoufflé. Je n'arrive plus à réfléchir convenablement. Mais ce qui me frappât fut le fait que c'était la première fois depuis longtemps que je n'avais plus rêvé. J'ai l'impression que c'était un souvenir. L'un des derniers avant que je me retrouve là, dans cette pièce sombre. Mais j'ai enfin retrouvé quelque chose. Quelque chose qui m'appartient et qui fait partie de moi. J'ai enfin retrouvé ce que mes parents m'ont donné à ma naissance, et que je garderai jusqu'à ma mort: mon nom, Draco.