premier texte

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Une petite fille m'a demandée ce qu'était l'amour...Du haut de mes trente-quatre ans je ne savais quoi lui répondre. Il y a tellement d'idées reçues sur l'amour dont j'ignore les fondements... ou alors peut être est ce moi qui inverse les rôles. J'étais sensée trouver mon prince charmant sur un beau cheval blanc pourtant j'ai tendance à ne remarquer que les princesses perchées du haut de leurs tours.
Laisse moi te raconter mon histoire et je te conjure de me juger.
Tout commence durant l'époque de ma tendre enfance, à l'école primaire. Nous ne disconviendrons point du fait que les moments préférés de nos journées de petites filles étaient ceux où nous parlions de nos premiers amours. J'adorais ces moments. Elles fantasmaient sur nos compagnons de jeu et je contemplais leurs yeux pétillants.
Puis, en grandissant, j'ai appris lors de mes cours sur la reproduction, qu'il arrivait un moment où les jeunes filles commençaient à ressentir une attirance plus marquée envers les jeunes hommes. J'étais pourtant beaucoup plus captivée par les courbes qui se dessinaient petit à petit sur les silhouettes de mes amies.
Tandis que des couples se formaient autour de moi, je me surprenais soudain à m'imaginer à la place des conjoints de mes amies et enviais le bonheur qu'ils devaient éprouver aux cotés de ces dernières.
Je me disais que ce n'était que mon sens de l'amitié qui était trop prononcé, tout en constatant que mon prince charmant prenait un temps considérable à se présenter.
Mais, un jour ma mère me dit : « tu ne seras réellement amoureuse que le jour où tu te sentiras prête à t'étaler devant un camion pour sauver la vie d'un homme ou simplement pour l'épater » ...je crois avoir déjà voulu sauter d'un pont pour être le centre de l'attention de ma meilleure amie.
Ce fut un déclic ; je n'étais pas comme les autres. Alors, ma curiosité me fit prendre connaissance du terme "homosexualité" et par la même occasion je compris pourquoi j'en ignorais l'existence.
Je sus dès lors que ma religion me l'interdisait et que la société était majoritairement homophobe. "homophobie", quel terme ! "Et pour quelles raisons étranges, les gens qui ne sont pas comme nous ça dérange" disait France Gall, elle ne croyait pas si bien dire. Les homosexuels ont pour seul et unique crime de regorger d'amour, la présence du suffixe -phobie me laisse perplexe.
Comment la religion peut-elle nous bannir lorsque nous ne choisissons pas la personne à laquelle nous donnons le pouvoir de nous anéantir ? Comment un Dieu peut Il nous condamner pour nos préférences sexuelles lorsque nous ne commettons aucun manquement envers lui, et gracier ses créatures qui volent, mentent et sèment la terreur jour et nuit ?
D’aucuns ne pensent que nous devrions faire pérenniser l'espèce humaine, je pense que nous pourrions adopter ces enfants que les personnes "normales" abandonnent pour cause de conception erronée.
Après tout, nous ne naissons pas avec un mode d'emploi, nous ne sommes pas prédestinés à aimer le rose et siroter une tasse de thé a 17h. Etant donné que nous naissons tous égaux, nous devrions tous être en mesure d'aimer qui bon nous semble.
On dit que l'amour n'est qu'un mot jusqu'au jour où une personne entre dans ta vie et lui donne un sens ; cette personne est-elle donc tenue d'appartenir au sexe opposé ?
Le célèbre auteur de "le portrait de Dorian Gray", Oscar Wilde, disait que nous n'aimions pas une personne pour son apparence, ses vêtements ou sa belle voiture mais parce qu'elle chantait une chanson que nous étions les seuls à entendre. Pour ma part, je n'entends qu'une voix, celle d'une femme merveilleuse et mariée à laquelle je donne le titre de meilleure amie.

Marie Elisabeth♥

Le débat est ouvert...

#Cam♥

"  NOS MOTS CONTRE LES MAUX "Where stories live. Discover now