Beauty as Hell

CHAPITRE 1

Enivrantes. Affriolantes.Provocantes.

Telles sont les soirées qui se déroulent à la grande baraque.

« Madness »du groupe Muse envoûte toute la pièce, laissant les corps inconnus devant moi se tortiller, se mouler. Des langues s'entremêlent et des mains se baladent. Les néons qui fusent dans toute la pièce tamisée ne font que rajouter un goût sucré à cette soirée.

Assise nonchalamment sur le canapé du salon, je deviens spectatrice des lieux. Je prends même un malin plaisir à regarder ces couples d'un soir se désirer au point de se lâcher aux yeux de tous, mais très vite quelque chose d'autre attire mon attention. Un regard sombre et vif. Il est imposant dans son mètre quatre vingt dix, les cheveux ébène et la peau mate. Et surtout, il a soif de moi. Je le sais. Aucune preuve n'est nécessaire et aucune parole ne sera déversée. J'ai l'habitude.

Talons aiguilles et robe près du corps m'accompagnent ce soir. Dans un mouvement gracieux, je porte la paille de mon verre à ma bouche et joue avec. Mes jambes se croisent, se décroisent, puis se croisent à nouveau, détruisant peu à peu les limites que l'homme qui me reluque s'était fixé. Ses yeux sont brûlants, et sa bouche s'entre-ouvre. Un sourire en coin vient même se rajouter à son visage d'ange. C'est bon. J'ai gagné.

Dans une démarche virile etlente, il s'approche de moi tel un lion face à une petite biche sans défense, prêt à attaquer. Mais, ce qu'il ne sait pas, c'est que ce soir, c'est lui la proie, et moi la prédatrice.

Fais croire à un homme qu'il peut tout avoir de toi, et tu pourras faire tout ce que tu veux de lui.

Arrivé à mon niveau, il prend place près de moi, la lèvre inférieure mordue entre ses dents. Son sourire ne se détache plus. Il me jette quelques coups d'œil par moments, avant de lancer un sujet débile juste pour m'aborder.

- Jolies jambes, commente-t-il.

Je ris à sa naïveté. Les hommes sont toujours comme ça : il saute sur ce qui brille,parce que... le physique est plus important que tout !

- Seulement ça ? Le provoqué-je, sachant exactement ce que je fais.

Un petit rire grave s'échappe de sa gorge, le déstabilisant complètement. Il est sous le charme.

Vous voyez ? C'est facile, et je n'ai même pas eu à le toucher. La provocation est un atout majeur dans l'art de la séduction. Plus vous le provoquez, et plus son instinct dominateur voudra prendre le dessus. Il ira plus fort quand vous lui direz que ce n'est pas assez vite. Plus lentement quand vous lui persuaderez qu'il ne tiendra pas une minute. Et surtout, il sera prêt à vous baiser les pieds pour une simple pipe dont il se vantera toute sa vie.

Les hommes sont des pantins.Des pantins démoniaques. Une grosse parodie de la poupée Chucky qui se prend pour Christian Grey.

Mais vous savez ce qu'est le pire ? C'est qu'ils ont souvent l'apparence d'un ange.

- Je ne sais pas, faut que je voie le reste pour juger, continue-t-il dans une voix râpeuse.

- Je ne sais pas, tu le mérites au moins ?

Son souffle s'accélère et sa poitrine se gonfle. Ses yeux sur moi me donnent l'impression que je ne suis qu'un bout de viande qu'il s'apprête à dévorer. Ils passent de mon cou à ma poitrine, parcours mes hanches et mes jambes, avant de revenir sur la limite qui sépare ma chatte de ma robe. Le type de regard qu'aucune femme ne peut résister. Surtout venant d'un beau garçon comme lui.