Feuilles volantes ~

Douce nuit.

Oh douce nuit

Je m'accroche à la vie

Face au ciel obscurci

Et je me demande,

oui

Ce que le futur nous réservera.

Oh douce nuit

J'ai vu le soleil plonger à l'horizon et les étoiles en jaillir, j'ai ressenti la douce caresse du vent marin sur ma peau salie

Oh douce nuit.

Je lis dans les étoiles et elles me disent pourtant de revenir

Papa lui aussi, nous l'aurait sûrement dit, s'il n'était pas sur la ligne de mire.

Oh douce nuit

Tu n'es pas assez douce tu ne fais que mentir

Les cris des gens entassés m'empêchent de dormir

Les prières baignées de larmes de ma mère ne me font que souffrir.

Oh douce nuit,

Le lendemain radieux que tu nous promets existe-t-il ?

Car vois-tu le bateau rempli craque

Et les gardes côtes nous traquent

Oh oui Douce nuit, la Mort est passée à l'attaque.

Qu'aurait fait frérot, si les méchants ne l'avaient pas attrapés ? Il Je ne sais pas, je ne sais plus.

J'oublie. Je ne vois de lui que son corps froid, allongé dans la rue.

Oh oui le temps est long.

Oh Douce nuit

les flammes de mon village sont maintenant lointaines

Lui aussi, comme le soleil, a plongé à l'horizon, mais il ne remonte pas. Il ne remonte jamais.

Oh douce nuit

Cesse de me mentir

Ils tirent.

Le bateau chavire

Et mes espoirs coulent avec lui.

Les gens tombent et crient,

douce nuit.

Ils se débattent dans l'eau noire et mon tour viendra aussi.

Je ne vois plus maman, je ne l'entends plus, trop de bruit.

Oh triste nuit

Ils me bousculent, il y en a trop, je suis trop petit, trop fatigué pour me débattre

Je tends les yeux hors de l'eau une dernière fois, mais je ne vois rien, rien que ton ciel noirâtre

Alors je te l'ordonne.

Sauve maman je t'en supplie, il n'y a plus qu'elle

Les autres ne m'entendent pas, il n'y a plus que toi,

Par pitié entends moi hurler, rien que moi

Par pitié laisse moi sombrer, rien que moi.