Dans la vie, tout est régit par un lien de cause à effet. Chacun de nos actes aussi infimes soient-ils entraînent des conséquences, positives ou négatives. La question est : sommes-nous prêt à les assumer ?
- Monsieur Raasveld ?
Je me suis levé.
- Oui, par ici, lui dis-je en lui faisant signe de la main.
Une dame avança vers moi.
- Monsieur Brown va vous recevoir, suivez-moi !
Je m'exécutai sans broncher, ce rendez-vous je l'attendais depuis plusieurs mois déjà. Monsieur Brown est le juge le plus important du pays. Il préside la cour pénale, chargée de juger tous les individus ou organisations auteur de crimes inspirés par des motifs politiques. Il est reconnu pour sa droiture et son impartialité. A ce jour aucun des verdicts qu'il a rendu n'a été contesté. Lui seul peut m'aider à me sortir du merdier dans lequel je me trouve. Mon existence entière repose sur l'échange que j'aurai avec lui. Inutile de vous dire que j'ai la trouille.
- Je suis Maila Davis, sa secrétaire.
Nous nous somme formellement serré la main.
- Enchanté Mme. Davis, Gahiji, Gahiji Raasveld.
- Attendez-moi là Mr Raasveld.
Elle se dirigea vers ce que je suppose être le bureau de Mr Brown. Elle toqua, avant d'entrer. Quelque secondes plus tard elle en était ressortit. Elle me fit signe d'avancer.
- Vous pouvez entrer, me dit-elle un sourire aux lèvres, comme pour me rassurer.
J'étais tellement tendu que toute marque de sympathie était la bienvenue. Alors je le lui rendis en signe de gratitude. Et j'entrai.
Son bureau est grand, très grand, éclairé par d'énormes bai-vitrés desquelles l'on pouvait apercevoir la moitié de la ville.
Il ne remarqua pas toute suite ma présence. Il avait le nez plongé dans un dossier qui semblait capter toute son attention.
J'ai refermai la porte, le claquement le fit se redresser.
Toujours sur le pas de la porte, j'attendais un signe de sa part qui m'autoriserait à avancer.
Un large sourire aux lèvres, il se leva, puis se dirigea vers moi pour me serrer la main.
- Bonjour Mr...
- Raasveld.
- Oui c'est cela. Excusez-moi, voyez-vous, j'ai du mal avec les noms.
- Je vous en prie Mr Brown. C'est un honneur de pouvoir enfin vous rencontrer.
- Ne restez pas debout.
Il me conduisit à son bureau, et nous nous installâmes. Il rangea rapidement la pile de dossiers qui trainait, avant de s'adresser à moi.
- Dite moi Mr Raasveld, que me vaux l'honneur de votre visite ?
Ne souhaitant pas tourner autour du pot, j'allai droit au but.
- Mr Brown, je sais que cette question va vous paraître étrange, mais vous souvenez-vous du massacre du 23 novembre ?
Automatiquement, son visage se referma, il fronça les sourcils, il hésitait à répondre chose que je comprenais parfaitement étant donné la sensibilité du dossier.
- Où voulez-vous en venir Mr Raasveld ? M'interrogea-t-il l'ère agacé.
- Si mes sources son exactes, et je suis sûre qu'elles le sont, c'est vous, qui êtes en charge du dossier ?
- Mr Raasveld, j'ignore ce que vous manigancé, mais sachez que cette affaire est strictement confidentielle. Je regrette de ne pouvoir en discuter ni avec vous, ni avec qui que ce soit d'autre. Alors si vous souhaitez me parler d'un autre sujet je vous écoute, dans le cas contraire je serai contraint d'écourter ce rendez-vous.
- Dommage que vous ne puissiez pas en parler, parce que tenez-vous bien, J'ai en ma possession un enregistrement vidéo de la scène et je comptais vous le remettre.
- Comment ça un enregistrement vidéo de la scène ? Il fit un bon sur sa chaise. Mais de quoi diable me parlez-vous !
Au ton de sa voix, il commençait à s'impatienter.
- Le 23 novembre, j'étais du nombre des manifestants. J'ai filmé la manifestation. Toute la manifestation, y compris le moment du massacre. On peut clairement y voir les responsables du carnage, les identifier sera pour vous un jeu d'enfant. Vous n'aurez plus qu'à les cueillir les uns après les autres. Et mon petit doigt me dit, que l'une de ces crapules vous permettra de remonter jusqu'aux commanditaires.
Il semblait abasourdi par les révélations que je venais de lui faire. Il resta un long moment sans rien dire, à me regarder, les yeux écarquillés, ça en devenait presque gênant.
Son silence quant à lui devenait angoissant, je ne savais pas comment l'interpréter.
As-t-il entendu ce que je viens de lui dire ?
- Avez-vous une preuve de ce que vous avancez ?
J'avais anticipé cette question, en ramenant avec moi un extrait de l'enregistrement. Alors sans un mot, je sorti la micro SD et la posa sur son bureau.
- Voyez par vous-même.
Il s'en ait saisi et l'a immédiatement inséré dans l'ordinateur qui se trouvait à sa gauche.
Il n'a visionné que les premières secondes de l'enregistrement, sans doute parce que la vision de telles images lui était insoutenable. Si c'est le cas, qu'il soit rassuré, tout humain normalement constitué réagirait de la même manière face à de telles horreurs.
Il referma son ordinateur. L'effroi se lisait sur son visage, il en avait de grosses sueurs.
- Vous me croyez maintenant ?
Il a acquiescé.
- Oui je vous crois. Je suis tout de même très intrigué par toute cette histoire. Vous avez l'ère d'un homme parfaitement ordinaire, pour ne pas dire banal. Comment vous-êtes-vous débrouillé pour être en possession d'une telle vidéo ?
Cette remarque me fit doucement sourire. Je pris mon temps avant de répondre.
- Comme vous l'avez dit Mr Brown, je suis un homme banal. Un homme banal, qui un jour a décidé de se battre pour une cause qu'il considère juste.
- Et c'est bien ce qui m'intrigue. Quel a été le déclencheur ? Pourquoi faite-vous tout ça ? Aider moi à comprendre.
- Assurez-vous Mr Brown que je n'émets aucune réserve à vous raconter le pourquoi du comment. Seulement je doute que vous disposiez de suffisamment de temps pour m'écouter.
Il se saisit du téléphone : « Madame Davis, annulez tous mes rendez-vous de la journée. Je ne prendrai aucun appel non plus. Vous n'aurez qu'a prétexté un rendez-vous d'affaire »
D'un côté ce n'était pas totalement faux, puisque nous étions en rendez-vous.
- Problème résolue, m'annonça-t-il fièrement. Je vous écoute.
J'ai réfléchi un moment à la manière dont j'allais aborder le sujet, avant de finalement lâcher prise et de me lancer.
- Tout a commencé il y a deux ans. Plus précisément le 21 décembre 2014 à la mort de Mansah.
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Dear Freedom
RandomEtre libre, rien de plus normal me diriez-vous. Et si je vous disais que ce qui nous paraît si naturel, au point que nous prenions à peine le temps de l'apprécier, est une utopie pour d'autres. Car oui, encore aujourd'hui, un peu partout dans le m...