2 ans plus tôt
21 décembre 2014, sept heures du matin. Comme à l'accoutumé, je regardais les infos avant de me rendre au travail.
Ce matin-là, rien d'anormal au journal télévisé, le ministre de l'éducation s'exprimait sur les réformes qu'il prévoyait d'entreprendre pour la rentrée de septembre 2015. J'étais sur le point de zapper quand tout à coups : Un Flash-Infos.
Des Flash-Infos ne sont diffusés que très rarement et la plus part du temps ils sont annonciateurs de mauvaises nouvelles. La mine étrange du journaliste ne faisait confirmer mes soupçons.
Que se passe-t-il ?
« Mesdames et Messieurs, cher compatriotes, c'est avec une grande tristesse que nous venons d'apprendre la mort de notre très aimé président Mansah.
La mort est survenue hier dans les environs de deux heures du matin. Les causes exactes du décès n'ont pas encore étés établies. La dépouille du président se trouve actuellement à la morgue de l'hôpital centrale.
Dès que nous en saurons d'avantage, nous reviendrons vers vous.
En attendant nous appelons au calme et à la retenue en ces moments difficiles.
Que DIEU protège ce pays ! »
Impossible ! J'étais sous le choc. Ça ne pouvait pas être vrai, Mansah est mort !
Il fallut une dizaine de minutes à mon cerveau pour analyser l'information qu'il venait de recevoir. Et quand ce fut le cas, dans un premier temps j'étais heureux, soulager, reconnaissant que nous soyons enfin débarrassé de Mansah et de sa politique que je qualifierais d'apocalyptique.
Ce type était arrivé et resté au pouvoir par la force. A l'origine il était membre de la garde rapproché de Zahran, le président de l'époque. A la mort de celui-ci, il s'était emparé du pouvoir avec la complicité des militaires.
Violence, corruption, détournement de fonds public, mensonges, trahison, misère, insécurité... sont des mots qui décrivent à la perfection les quarante années de son foutu règne.
Toutes les tentatives, aussi bien légales qu'illégales qui avaient été mises en œuvre pour le destituer avaient lamentablement échoué.
Nous étions pieds et poings liés, contraint à la résignation depuis plus d'une dizaine d'années, attendant patiemment le moment où la mort viendrait finalement nous libérer.
Et ce moment, nous y étions. Alors oui j'étais heureux.
Mais je ressentais également de l'anxiété. J'appréhendais ce qui allait se passer maintenant. A présent que Mansah est mort, qui lui succédera ?
Je fus sorti de mes pensées par le vibreur de mon téléphone. L'écran affichait un message de Chandu, mon meilleur ami.
« yo Gahiji, ramène tes fesses. Je t'attends tu sais où, si t'es pas là dans cinq minutes, je te préviens tu paies ma conso. »
Je n'avais aucune envie de sortir, mais qu'est-ce que je ne ferais pas pour Chandu.
D'aussi loin que je me souvienne, nous étions amis. Peu à peu il était devenu le frère que je n'ai jamais eu. Je pourrais donner ma vie pour lui et je suis persuadé qu'il en ferait de même.
Je prévins ma femme avant de filer au café en bas de la rue, il était hors de question que je lui paye quoi que ce soit.
Là-bas, nous avions été rejoints par un groupe de jeunes et nous discutions de ce qui venait de se passer. Chacun donnait son point de vue. Aucun de nous n'était un expert du sujet, et pour tout vous dire nous nous en fichions. Nous partagions nos ressenties, sans aucune crainte de représailles et c'est tout ce qui importait.
Seulement, nous fument interrompue par un autre Flash-info.
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Dear Freedom
RandomEtre libre, rien de plus normal me diriez-vous. Et si je vous disais que ce qui nous paraît si naturel, au point que nous prenions à peine le temps de l'apprécier, est une utopie pour d'autres. Car oui, encore aujourd'hui, un peu partout dans le m...