Chapitre II

37 2 17
                                    


  De ce village, seuls les toits des maisons et le clocher de l'église se distinguaient de l'épaisse brume.

  De toutes les maisons, une seule était allumée: l'auberge.
Son aspect inquiétant me fit frissonner, mais c'était le seul endroit où j'avais l'espoir de trouver une chambre où me réchauffer.
De plus, il était déjà tard et par dessus tout je mourrai de faim.

Neuf heures sonnèrent au clocher de l'église quand je pénètrai dans la grande salle.
Mais, là où il y aurait dû avoir tout le village réuni, il n'y avait personne, pas âme qui vive.

Seule une lampe à pétrole posée sur le bar et le poêle éclairaient et réchauffaient la pièce, tandis qu'un phonographe diffusait un petit air de musique classique.

Un chat noir dormait près du poêle, et un vieux monsieur d'environ 95 ans était occupé à lire des papiers, enseveli sous une montagne de cheveux et de barbe grise, avec à ses côtés, un verre de bière crasseux.

Je m'avancai et lui dit:
" Bonsoir monsieur, pourriez..."
À peine ai-je pu prononcer ces mots que le vieillard fit volte face, me fixant de ses yeux aussi froids que de l'acier et me cria de son haleine fétide et de sa voix rauque :
"C'est fermé !, dehors maudit étranger !".

Quelle fut ma surprise quand il me fixant durant ce qui me paraît des heures, puis subitement m'interpella:
"C'est pourquoi ? Que désirez vous ?".

Perdait-il la mémoire ? Son âge lui jouait-il des tours ?.

Je lui demandai un repas et une chambre, ce qu'il accepta malgré tout, mais toujours aussi froidement.

Le VoyageurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant