La punition qui part en chaussette

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Le temps devenait doux en ce mois d'octobre, saison de l'automne. Le soleil embrassait de ses rayons les arbres ambrés de la forêt de hêtres et de saules ; empreintes de calme, clameur et autres charmes qui planaient tels un nuage de miel et de douceur au gré d’une faible lueur dorée, au-dessus des maisons du village de la campagne.

Le petit Urachi bâilla en émergeant des limbes oniriques d'un sommeil porteur de douceur, et la bonne journée qui s’annonçait le rendait fou de joie. Lydie, Justine et Ano étaient descendues au centre ville faire les emplettes de la semaine et l'avait laissé sous la garde de Nobi ; mais vu que ce dernier restait la majeur partie de son temps cloîtré dans son bureau, il aurait la maison pour lui tout seul !

Surtout que cette nuit encore, il avait rêvé de son frère aîné. Non pas comme un petit frère dévoué, voulant s’amuser à ses côtés, mais plutôt comme un véritable petit sadique. Il se revoyait encore en train de lui infliger les pire tortures qui puissent exister en ce bas monde. Ah, ce qu'il aimait le voir gémir et pleurnicher...

Nobi n'était pourtant pas détestable, certes, son arrogance était insupportable, son sens des responsabilités déplorable et sa paraisse légendaire ! Mais mise à part ça, il n'y avait pas grand chose à dire. Sur tout les grands frères de la Terre, il avait tiré le bon lot et aurait vraiment pu tomber sur pire... Quant à ses sœurs aînées, il n'y avait pas grand chose à dire dessus également, mis à par l'amour étouffant qu'elles lui portaient.

Regardant son petit réveil matin en forme de fusée, avec les ailerons et la pointe peinte en rouge et la carlingue en bleu nuit ; dix heures ne tarderait pas à sonner. Il était déjà bien tard, les jeunes filles devaient déjà être au marché comme à l'accoutumée ; tous les samedis, elles partaient faire les emplettes mais bien évidement avec la plus grande, la boutique d'art les retiendrait jusqu'au déjeuné.

En se levant de son lit, le petit garçon s'étira et en sortant de sa chambre, il fut salué par Nobi qui s'avança vers lui, « bonjour », dit-il vivement. Le saluant à son tour, un peu surpris de le voir si matinal en période de vacances. Il invita dans sa chambre, avec enthousiasme, son jeune frère qui nageait de surprise en surprise. D'habitude, ce dernier détestait le voir ne serait-ce que passer devant sa chambre, alors l'y inviter... Voilà qui était étrangement curieux. Intrigué, Urachi le suivit.

En arrivant sur le palier de la chambre de Nobi, le plus jeune le vit debout au milieu de la pièce, les mains sur les hanches et un étrange sourire aux lèvres. Voyant que son frère lui faisait signe d'approcher, lui qui n'avait pas osé entrer sans avoir au préalable, étant certifié du bien fondé de sa demande, avança calmement en disant : « Ok, qu'est-ce qui me vaut l'incroyable honneur pour que tu me fasses venir dans ta chambre de si bon maAAAH! »

Le gamin s'interrompit dans sa chute, ne se rendant compte que trop tard, de la présence du petit fil tendu. Nobi devait l'avoir mis en place pour encore lui faire une de ses sales blagues. Lorsque son corps rencontra violemment le sol avec en arrière fond, les rires de son frère, il commença à imaginer toutes les façons possibles dont il allait lui rendre la monnaie de sa pièce. Première idée, « lui botter le cul », mais celle-ci s'évapora aussitôt qu'il se rappela de son mètre trente. Pourquoi la nature l'avait-elle affublé d'une si chétive corpulence ? Nobi, à côté paraissait pour un géant avec ses cents quatre-vingts cinq centimètres... « Pas juste... » bougonnait-il intérieurement en tirant une moue malheureuse.

Soudainement, Nobi brandit deux paires de menottes, toujours avec ce sourire placardé au visage. Et avant même d'avoir eu le temps de le réaliser, Urachi se retrouva une main menottée à la tête de son lit.

-Hé! Qu'est-ce que tu fais ?! Lui cria-t-il en se demandant où son frère avait bien pu trouver des menottes. Ce dernier se moquait de lui en agitant sous son nez, une petit clé scintillante en métal.

Recueil de OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant